An eye for an eye : comment j’ai pleuré pour un terroriste

Septembre 2001, peu après l’attentat du 9/11. Le Texan Marc, blanc, couvert de tatouages, père de quatre enfants de deux mères différentes, à la moustache odieuse et au T-Shirt de la Waffen SS, décide d’aller tuer des musulmans, pour venger l’Amérique. Il tue deux personnes et blesse quasiment mortellement une troisième. Finalement, l’un deux était Indien et était donc aussi peu originaire du Moyen-Orient que Marc lui-même; et Marc se retrouve condamné à mort par l’état du Texas qu’il chérissait tant.
Et c’est là que le réalisateur Ilan Ziv entre en jeu puisqu’il va donner à cet homme ce que lui-même avait du mal à imaginer: de l’amour. Au travers de ce documentaire, ils correspondent, par lettres et par conversations filmées, et on redécouvre ce qu’on avait appris à oublier: personne ne naît un monstre. Marc réalise son ignorance passée et mieux encore, la victime qui a survécu, Rais, milite jusqu’en Europe pour tenter de le sauver.
Jusqu’à la dernière minute, tous deux vont défier nos a priori et transmettre un véritable message d’amour et d’espoir, jusqu’à ce que ce soit la voix de Marc lui-même qui tente de nous apaiser alors que toute ma rangée et moi essayons de ne pas pleurer (et échouons d’ailleurs misérablement).
Je n’aurais jamais cru pleurer pour un coupable de crimes racistes odieux, mais je réalise maintenant que dans notre monde de l’instantanéité et de médias toujours plus grossiers, ranger quelqu’un dans une case et crier à la vengeance est beaucoup plus facile que de prendre du temps et donner une deuxième chance à un « monstre ».
Pour finir, je lie ce film à Quartier impopulaire où le réalisateur s’investit auprès de jeunes musulmans dont l’un a aussi l’occasion de montrer qu’il a changé, ce qui ne nous est donné à voir que trop peu souvent.

Pauline Racz.

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