Quartier impopulaire vu par…

Avec sa caméra « sport », François Chilowicz nous amène à bord de sa moto au cœur de la cité du Mirail, quartier dit « difficile » de Toulouse. Le journaliste s’est intégré parmi des gens reclus car exclus. Il se rend à la rencontre de ces habitants et s’immisce au cœur de leurs conversations durant lesquelles les mêmes sujets reviennent : abandon, manque de travail, religion, attentats et même théorie du complot. La redondance de ces sujets montre bien qu’ils sont au cœur de leurs préoccupations. A travers ce qui se rapproche plus de discussions que d’interviews, on retrouve des personnes qui défendent l’Islam en condamnant les attentats mais en se distinguant d’une France qui pour eux les stigmatise. L’intérêt de ce film est que leurs revendications, qui sont des demandes de dialogue, de travail, de paix, sont entendues. Mais sont également montrées des paroles autour d’un extrémisme religieux qui dérange et qui fait peur. Un jeune, berné par des vidéos YouTube, est persuadé de l’existence de complots et attend la fin du monde qui pour lui est pour bientôt. Ces déclarations mettent vraiment mal à l’aise et amènent à re demander comment des jeunes, doués d’une certaine intelligence, qui portent des réflexions sur la société très intéressantes, peuvent en arriver là.
Le film donne la parole à ceux que l’on n’entend pas, que la société abandonne et dont elle a peur. Peut-être qu’il peut expliquer pourquoi des jeunes pourraient partir de ces quartiers isolés pour des après-vie meilleurs. Heureusement, les échanges à la sandwicherie de la cité permettent de retenir ces personnes, et les discussions sont souvent plus constructives que le discours d’un politique.

Thomas Henrion.

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