En allant voir ce film sur la peinture, il est certain que l’on s’attend à être surpris par l’image. Ici les plans sont travaillés sans être exceptionnels mais permettent un accompagnement des corps et des postures acrobatiques, d’un point de vue occidental du moins, des peintres à la tâche. Une peinture des corps, ceux des courtisanes par exemple, par le corps.
J’étais donc à la recherche d’une scène graphiquement et plastiquement intéressante et c’est vers la moitié du film que je l’ai trouvée. Il s’agit du moment de la danse des geishas dans une grande salle au rouge vif, dont la puissance s’intensifie grâce à l’accompagnement des instruments de musique traditionnels japonais, joués par les geishas. La couleur, dont la question est centrale dans le film, est au rendez-vous. L’espace d’un instant, la toile cinématographique se transforme en tableau. Au même instant, Oei, fille d’Hokusai, comprend une nouvelle facette de la peinture qui, au-delà d’être un travail de la couleur, est un travail de la lumière. Puis le film reprend son cours, et au-delà de quelques passages à la limite du mielleux, on peut y admirer la précision des décors, la qualité des costumes, et la délicatesse des visages nippons qui ne finissent pas de séduire le public.
« Kurara » m’a donc plu, et je le recommande à toute personne qui s’intéresse à cette culture dont les mœurs nous sont encore éloignées et qui souhaitent rencontrer un personnage atypique, celui d’une femme indépendante et affirmée pour son époque, car cela fait du bien !