Devant Coming out

Nous sommes allés voir Coming Out de Denis Parrot, qui est un montage très bien réalisé de plusieurs vidéos de jeunes faisant leur coming out devant la caméra.

Nous nous sommes installés et le documentaire a commencé. Au fil des vidéos défilant devant nous, nous avons petit à petit remarqué que quelque chose se passait autour de nous et je me suis vite intéressé aux réactions des gens qui nous entouraient. A notre gauche, il y avait de vieilles personnes qui n’ont pas pu garder le silence face à ce qu’elles voyaient. Je pense qu’elles faisaient partie des personnes dans la salle qui étaient les moins familières avec internet et elles ont découvert un grand moyen d’expression : on entendait des « oh c’est vraiment super » ou des « oh c’est vraiment horrible ».

Mais à notre gauche c’est un tout autre monde que nous avons pu entendre car il y avait un couple de jeunes adolescentes qui ont éclaté de rire comme elles se sont effondrées en larmes dans les bras l’une de l’autre. Nous avons vraiment senti que ces jeunes femmes se sont reconnues dans ce qu’avaient vécu les personnes qui se filmaient et toutes leurs réactions étaient très touchantes. Cela a beaucoup accentué le réalisme du documentaire, ce qui m’a profondément marqué.

Lorsque ça s’est terminé nous avons senti dans les applaudissements du public et dans la conversation avec le réalisateur que ce documentaire avait marqué les esprits pour quelques temps.

Thomas Brillaxis.

Putin’s Witnesses, grand prix du documentaire international

Ce film est un documentaire réalisé par le réalisateur russe Vitaly Mansky. Mansky a fait partie de l’équipe de campagne électorale de Vladimir Poutine en 2000, après que Boris Eltsine, alors président, a cédé son poste à la présidence à celui qui était alors son premier ministre. C’est ainsi que le film commence : sur l’image de Mansky et sa famille en train de regarder les vœux du président le soir du réveillon du Nouvel An 2000. Dès lors, Poutine est président d’intérim, ce qui déplaît fortement à la femme de Mansky.

Le réalisateur est plus réservé quant à ses opinions. C’est qu’il a un travail à faire : il va filmer Poutine et son équipe pendant les préparatifs pour la campagne électorale. Sa position de président d’intérim lui donne en effet un avantage inestimable : il n’a pas besoin de clips promotionnels ou d’affiches, et il ne se rendra à aucun débat télévisé.

Le film, accompagné par la voix de Mansky passe beaucoup de temps avec Eltsine et sa famille tandis qu’ils attendent les résultats des élections et avec l’équipe de campagne de Poutine.

Compte tenu de l’approche de Mansky, le film aurait très bien pu s’appeler Poutine & moi, car sa proximité avec le leader pendant cette période lui a donné une occasion unique de l’observer. Il ne doit pas exister beaucoup d’images de Poutine au début de sa présidence qui soient aussi intimes. Mais ce que Mansky fait le mieux, c’est nous montrer les raisons de la popularité de Poutine et détailler son ascension au pouvoir puis son évolution.

Thomas Lemoine.

« Joséphine Baker : première icône noire »

Il est maintenant évident pour moi que j’ai bien fait de me dépêcher de manger et de courir sous la pluie pour aller au Casino municipal dans une salle comble prête à écouter l’histoire que beaucoup d’entre nous ne connaissaient pas : l’histoire de Joséphine Baker, icône de la lutte contre le racisme et la xénophobie, véritable star en France mais jamais reconnue (à l’époque) dans son pays : Les Etats-Unis. Adorée par les uns mais rejetée par d’autres:  lors de sa tournée européenne, l’Eglise faisait sonner les cloches pour avertir de l’arrivée du « danger ». Une histoire pleine d’émotions racontée par Ilana Navaro ( réalisatrice) et montée par Véronique Lagoarde, devenue chef monteuse, l’occasion pour nous de rendre un petit hommage au travail d’une ancienne de notre cher BTS.

Même s’il est compliqué voire impossible de résumer une vie en 52 minutes, ici le pari est plutôt réussi, abordant les conditions difficiles qu’a connues Joséphine Baker quand elle était servante jusqu’aux heures de gloire en France, qu’elle considère très vite comme son deuxième pays où pendant la guerre elle rejoint les forces françaises libres en signe de reconnaissance. On pourra apprécier les images de ses danses déjantées jusqu’à son discours aux cotés de Martin Luther King à  Washington.

Ce film plein de surprises permet également de se rappeler, de ne pas oublier ce qu’il s’est passé il y a seulement quelques dizaines d’années et la lutte contre la ségrégation raciale dans le monde.

Nous avons également pu assister à un moment très émouvant quand en fin de séance une femme noire s’est avancée sur le balcon surplombant la salle pour dire son émotion sans micro à la seule force de sa voix.

Matteo Thébaud.

Les limites et contraintes d’un nouveau support

J’ai eu l’occasion de passer beaucoup de temps au Smart FipaDoc, cet espace dédié aux expériences numériques et j’ai déjà, par le passé, regardé des documentaires adaptés sur ce support. Je suis plutôt enthousiaste sur ce concept, mais j’en ai néanmoins constaté les limites lors de mon visionnage du documentaire « Our Home Our People », de Tash Tan. Un documentaire sur les îles Fidji, leurs habitants et les conséquences du changement climatique sur ceux-ci.

En effet, le support VR offre une grande liberté au spectateur, et il n’est ici pas du tout mis en valeur. Tout le long du documentaire les Fidjiens nous parlent dans le dialecte local, il est donc nécessaire de nous fournir des sous-titres. Et là est le problème. Où affiche-t-on les sous-titres dans un film à 360° ? D’ordinaire c’est en bas de l’écran, mais là il n’y a pas de cadre.

C’est alors que le calvaire commence. Leur choix a été de poser les sous-titres sur le sol (virtuel), et non de « l’accrocher » à notre regard, et il était donc régulier que je sois à la recherche des sous-titres en me tournant dans tous les sens. De plus, dès qu’un plan changeait, sans repère, il fallait de nouveau courir après eux. Au final, j’ai passé plus de temps à chercher ces sous-titres qu’à profiter des décors de l’archipel. Au lieu d’une sensation de liberté, c’est essoufflé que j’ai quitté cette expérience. Une mauvaise exploitation de ce support, qui, je l’espère, ne sera pas la plus retenue du Smart.

Hugo Monguillon.

 

Mirga Grazinyté-Tyla : Going for the Impossible, vu par Théo Josso

Mirga Grazinyté-Tyla : Going for the Impossible est un documentaire musical qui nous fait découvrir la vie de Mirga, une jeune femme d’une trentaine d’années qui vient de rejoindre un groupe de musiciens et qui en est la cheffe d’orchestre. J’ai trouvé ce film extrêmement sincère, et particulièrement beau. Il parvient à nous montrer la passion de Mirga pour la musique et pour son travail de cheffe d’orchestre. Le film transmet beaucoup de joie, beaucoup de bonheur, notamment grâce à la sympathie qu’on peut avoir envers Mirga qui est une personne exceptionnelle et très énergique, ce qui rend le documentaire extrêmement vivant, mais aussi grâce à la musique et aux émotions qu’elle peut transmettre. Le film traite peu du fait que Mirga soit une des seules grandes cheffes d’orchestre ou du moins n’aborde pas le sujet directement, mais montre le fait que peu importe le genre, c’est la personne en elle-même qui est importante. Durant tout le documentaire, des musiciens jouant avec elle parlent d’elle et expliquent que Mirga Grazinyté-Tyla a une manière de faire qui la rend spéciale, et cela montre qu’on ne doit rien attribuer à un genre et pas à l’autre et que les inégalités entre les sexes n’ont pas lieu d’être car chacun est différent et c’est notre personnalité qui nous définit (j’extrapole un peu). Le film parle aussi de la nature, car en effet, Mirga a grandi très proche de celle-ci, et donc on peut observer dans le film une belle association entre la musique et la nature, notamment dans la scène de fin qui offre un très beau spectacle, entre les mouvements très précis et justes de la cheffe d’orchestre, la musique qui la suit et la nature.

Théo Josso.

Interview dans l’espace pro

Suite à une demande d’interview pour la réalisatrice et le producteur de « The Dizzy Brain : Madagascar, pays punk » nous sommes invités avec mes camarades à entrer dans l’espace professionnel du FIPADOC où l’on côtoie  réalisateurs ou  journalistes. Impressionnés au début, nous nous mettons en place dans un endroit dédié aux interviews, accueillons les intervenants et commençons.

L’interview a pour but de parler de leur film et de ce qu’il dénonce à Madagascar, de découvrir quelques anecdotes sur le tournage ou sur le groupe : on apprendra par exemple que le tournage n’a pas respecté les règles standard pour faire un documentaire, puisqu’il n’a duré que 5 jours,  que le film n’a pas eu d’aide à la production.  Les deux interviewés sont donc étonnés mais contents que leur documentaire ait été sélectionné pour le FIPADOC.

Fin de l’interview, nous rangeons le matériel et profitons une dernière fois de ce privilège d’avoir pu être dans ce lieu et de fréquenter ces gens.

Yohan Mathé.

Otages – Hostage(s)

Ce documentaire trace le portrait d’ex-otages enlevés soit par Al-Qaïda soit par les FARC, leur durée de séquestration allant de 4 mois à 8 ans. Le plus choquant pour moi est l’histoire du Français : pendant 4 mois, il est resté plongé dans le noir, enfermé dans un trou qui n’est pas assez profond pour s’asseoir et pas assez long pour s’allonger, c’est l’une des pires tortures que l’on peut infliger à un homme selon moi. Mais tous avaient des histoires très marquantes, choquantes et touchantes à la fois, ce qui rendait le documentaire émouvant et bouleversant. Mise à part l’histoire, j’ai trouvé les plans vraiment magnifiques, notamment ceux tournés dans la jungle. Le son était lui aussi très bien travaillé avec des musiques et un habillage sonore parfaitement choisis selon les différents plans. Je le recommande vivement.

Pauline Wawrzynski.

« Les enfants maudits » de Cyril Denvers 

Ce film m’a beaucoup touché et est très riche en émotions. Le silence des 500 cellules du centre pénitentiaire de « La petite Roquette » où sont enfermés des enfants est vraiment très marquant.

Ils sont tous confrontés à la solitude, sans aucun vis à vis avec d’autres enfants de la prison.

Les lettres qu’ils écrivent sont lues par des jeunes au cours du documentaire et elles sont vraiment très poignantes.

Alexis Nebout.

Fini !

Voilà, le FipaDoc 2019 est déjà fini… le temps est passé vite, cinq jours d’échanges et de partage autour des documentaires proposés par le festival. C’était la première fois pour moi que je participais à un festival aussi important dans l’audiovisuel. Nous y rencontrons des cultures différentes grâce aux documentaires projetés dans plusieurs salles du festival. Sans parler des propositions comme la VR (réalité virtuelle) au Bellevue, qui ajoute de nouvelles technologies au FipaDoc.

A la fin de certaines séances, la présence du réalisateur ou d’un membre de l’équipe du documentaire afin d’échanger avec eux était une chance, un moyen important et enrichissant de partager différents points de vue.

Pour finir le FipaDoc est un festival enrichissant culturellement qui nous fait voyager, découvrir d’autres communautés, une autre façon de penser et de voir le monde. Au revoir FipaDoc, à l’année prochaine !

Vincenzo Mondi.

Proch, vu par Morgane Gonzalez

Proch est un documentaire qui se base sur ce qu’il se passe après la mort. Il est incroyablement émouvant par son approche silencieuse tant au niveau des personnes filmées que de l’ambiance sonore sans pourtant perdre de son sens. Le point de vue qu’adopte le réalisateur m’a par ailleurs troublée, en effet il se situe souvent dans la même pièce que la personne décédée quand elle est présente ce qui crée une atmosphère pesante. C’est le cas par exemple dans la scène où le point de vue se situe à l’arrière du corbillard juste au dessus du cercueil. Nous ne connaissons rien de la morte, ni sa vie ni son nom, mais au fil du documentaire s’instaure une certaine proximité avec ce corps. On y voit la brutalité avec laquelle le corps est manipulé, les membres soulevés qui sont lâchés sur la table provoquant un bruit qui fait de la gravité le bourreau de ce corps. En parallèle, on perçoit  la douceur de la préparation vestimentaire et esthétique du défunt. Les changement de plans contiennent également une brutalité soudaine comparable à la mort elle-même. Prenons cette fois l’exemple de la scène où les biens de cet être décédé sont mis aux enchères, la commissaire priseur brisant le silence en annonçant les prix de ce qui fut les seuls souvenirs de cette personne et celui de la scène qui suit avec des individus détruisant à main nue les invendus restants comme pour effacer les dernières traces de la vie de cette personne. L’endroit d’où nous regardons quitte ensuite le corps : au moment où il est enterré, nous regardons la scène avec une certaine distance comme pour pouvoir lui dire au revoir. Je trouve que ce documentaire est une approche très respectueuse de la mort d’une personne et pourtant d’une proximité certaine, les sentiments que nous fait éprouver cette oeuvre se rapprochent de ceux de la vie, de sa douceur et de sa brutalité, de ce corps avec lequel nous ne sommes pas à l’aise d’abord et qu’on finit par accepte , et de son effacement soudain qui fait que tout ce qu’était une personne n’est plus. Il prend comme point de départ notre regard et comme direction celle de ce corps sans vie.

Morgane Gonzalez.