Two trains runnin’ vu par…

Two trains runnin’ ? Je dirais même trois.

Comment un documentaire sur la recherche de deux bluesmen oubliés a-t-il bien pu traiter dans toute sa splendeur d’une étape historique des Etats-Unis qui  avait besoin d’approfondissement ? C’est ce que Sam Pollard et toute son équipe a brillement su faire en nous offrant, à nous spectateurs, un chef-d’œuvre de réalisation et de narration. L’histoire de deux quêtes simultanées prenant leur départ dans deux endroits totalement opposés (la Californie pour le premier groupe d’étudiants et l’Angleterre pour l’autre) et nous acheminant vers les retrouvailles de deux prodiges afro-américains originaires du Mississippi. Des précurseurs du Blues, contraints de laisser de côté leurs talents à cause d’un exercice violent des lois ségrégationnistes dans un état plus qu’antisémite à cette époque-là. Le tout juxtaposé au combat de trois autres étudiants qui essayent de faire valoir les droits des Noirs dans un état où la police raciste et le Ku Klux Klan font la loi. Une histoire de destins extrêmement bien menée à travers une réalisation simple, construite et efficace. Grâce à des animations magnifiquement dessinées qui s’ajoutent aux nombreux témoignages, vidéos et photographies d’archives, le spectateur n’a d’autre choix que de se laisser embarquer, non pas à bord des deux trains qui mènent vers les retrouvailles de Son House et Skip James, mais aussi dans un troisième train qui mène vers la morale du film sur l’influence qu’a pu avoir la musique sur la lutte contre la ségrégation aux Etats-Unis. Une lutte qui est toujours d’actualité et dans laquelle la musique est encore présente.

Thomas Gonçalves.

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