Portraits disgracieux

La disgrâce concourt cette année 2019 au FIPAdoc dans la catégorie Documentaire national. Ce documentaire a été réalisé par Didier Cros, un réalisateur qui a déjà travaillé sur le sujet des déformations du visage à plusieurs reprises.

Ce film a une approche différente des programmes habituels sur ce genre de handicap. En effet, le réalisateur ne voulait pas suivre ces personnes dans leurs quotidiens, ce qui se rapprocherait trop des émissions de télé-réalité qui polluent les chaînes de télévision et serait à la limite du voyeurisme.

Nous avons avec ce film, une vision esthétique qui est basée sur une prise de vue photographique, ainsi tout le film se passe à huis-clos dans le studio.

Ce documentaire suit une chronologie simple mais efficace : le maquillage, la photographie puis sa découverte par les concernés. Nous entendons les témoignages poignants de cinq personnes portant des déformations au visage. Cela peut intervenir pour différentes raisons, qu’elles soient de naissance ou qu’elles aient bouleversé le cours de leur vie.

Didier Cros réussit en un peu plus d’une heure à nous lier d’affection avec les personnes en question. L’épreuve la plus dure pour elles, celle qui revient dans toutes les bouches, c’est affronter le regard de l’autre. Et nous spectateurs, même si nous pouvions au début être un peu réticents, passons outre cette apparence.

Si je pouvais retenir une phrase, ce serait celle-ci : « Je n’aime pas quand les gens disent que j’ai du courage. Mais lorsque je regarde cette photo, je peux ressentir la force et le courage qui émane de moi ». En entendant ces mots, je pense que le réalisateur a réussi ce qu’il a essayé d’accomplir : révéler ces gens au grand jour et qu’eux puissent également s’apprécier et s’accepter tels qu’ils sont.

Makedah Contout.

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