Kibera, vu par Rémi Teulier

A travers le point de vue de Donwilson Odhiambo, le réalisateur tchèque Martin Páv part à la découverte du bidonville Kibera dans le sud Nairobi. Dans ce bidonville, la pauvreté est omniprésente. Les gens qui ne sont pas nés là sont venus car ils souhaitaient se rapprocher de la richesse de Nairobi mais ont été obligés de vivre dans le bidonville. La pauvreté et les conditions de vie précaires poussent donc certaines personnes à voler ou se droguer, et leurs enfants se retrouvent sans parents pour les élever. Benta est donc devenue la “mère de beaucoup d’enfants”, explique Donwilson. Cette femme est séropositive, comme la plupart des personnes du bidonville, elle a créé une école non-officielle et loge les enfants qui n’ont plus de parents pour les éduquer. Lorsqu’elle parle de ce qu’elle fait, elle est enthousiaste. Tout comme Benta, d’autres créent des structures pour lutter contre la criminalité dans le bidonville, comme Maasai Mbili qui cherche à développer l’art avec des formes propres à Kibera, Promoja FM qui est une radio ayant pour but de “connecter les gens”, des femmes veuves s’échangent aussi des connaissances maintenant que leur maris ne sont plus là. Le 8 août 2017 se déroulent des élections visant à élire le nouveau président du Kenya. Deux hommes de tribus différentes sont susceptibles d’être élus, un Luo et un Kikuyu. Le Kikuyu remporte les élections et des violences éclatent dans Kibera car ses habitants sont essentiellement Luos. Mais malgré tout, Donwilson explique qu’à travers ses photographies, il souhaite “ne pas montrer le côté douloureux de Kibera mais son bon côté”. Ce documentaire est donc guidé par la voix off de Donwilson mais de longs moments de non parole permettent au spectateur de cerner l’ambiance qui règne dans Kibera et d’apprécier les relations entre les différents habitants.

Rémi Teulier.

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