Les films qui nous restent

       Le festival touche à sa fin, et on a tous passé ces derniers jours à courir de salle en salle et à débattre intérieurement pour choisir les documentaires que nous allions regarder. J’ai vu 14 films cette semaine, et fatalement certains ont été oubliés dès que j’ai franchi la porte de la salle pour retrouver temporairement le soleil tamisé de Biarritz. Mais d’autres films restent avec moi, traversant mes pensées même après plusieurs jours. Pourquoi eux ?

Ce serait facile de dire que c’est une question de qualité, mais je n’emprunterai pas cette voie. Qu’en est-il de tous ces films controversés, aimés par peu mais que tout le monde gardera en tête, tant ils nous ont fait débattre après leur visionnage ? Qu’en est-il de ces films dont je n’ai entendu que du mal tant ses spectateurs se sont amusés à les détruire, alors qu’ils avaient rempli les salles ? Parfois ce qui nous marque le plus, ce sont nos déceptions.

Ce que nous gardons en mémoire, ce sont également les rencontres avec de nouveaux univers, de nouveaux cinéastes, de nouvelles formes. Ce fameux sentiment du « Ah mais on a le droit de faire comme ça?». Une œuvre qui vient remettre en question notre vision du documentaire, qui rend l’inimaginable possible. Parfois on ne peut pas s’y connecter, on reste seuls face à un film trop différent pour nous, et on sort plein de questions sans réponses.

Les films qui restent en nous sont aussi ceux qui vont soulever les points sensibles de notre Histoire ou notre actualité, ceux qui vont regarder en face les parties du globe que l’on préfère d’habitude ignorer. Ces documentaires qui aimeraient changer le monde; mais seuls nous, spectateurs, en sommes capables. Ces séances ne sont pas toujours agréables, mais celui qui en ressort est différent de celui qui y est entré.

Enfin il y a tous les films qui nous restent à voir. Ceux qui ont été mis de côté par les choix cornéliens de l’organisation, ou qui ont été manqués faute de place dans la salle. 14 films en une semaine c’est beaucoup, sur les plus de 120 films du festival, ce n’est rien.

C’était donc ça le FIPADOC. Des adorations, des déceptions, des rencontres, des surprises, des changements, des émotions et des regrets. Des films qui nous restent.

Alban Millepied.

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