Silent war vu par…

Critique Commentaire du film documentaire Silent war

Il est impossible pour moi de critiquer ce que je viens de voir comme il m’a été impossible de juger. Je me suis installée, j’ai regardé, j’ai écouté, j’ai pleuré, j’ai voulu fuir mais je n’oublierai pas. J’ai voulu esquiver cette claque, ce coup de poing que je sens encore dans mon ventre mais je ne pouvais pas les abandonner. Le sentiment d’impuissance me domine, j’ai une envie de donner, de partager. Comme elles ont partagé avec moi leurs histoires, je veux partager ma liberté. Ce soir le silence est lourd et les mots ne suffisent pas, ils ne suffisent plus et ils ne sortiront pas de nos bouches. On le savait, les gens savent ce qui se passe, des humains comme moi, comme nous, comme elles/eux savent. Pourtant en 2018, on nous en montre encore. Ces femmes étaient à Biarritz ce soir et elles ont été entendues.
Est-ce que ça changera quelque chose? Non.
Demain je me réveillerai engourdie, dans un lit, libre. Libre d’écrire et mes cordes vocales dénouées, je pourrai parler mais ce soir je ne peux m’endormir avec ces images en tête, avec ces paroles en tête, avec ces visages et ce poids. Les minutes passent et la lucidité renaît peu à peu. Je pourrais me mettre en colère, recommencer à pleurer, je pourrais crier à leurs malheurs mais c’est quand on a l’impression d’avoir les clefs pour changer les choses que la serrure disparaît. C’est comme un incendie qui ravage notre monde mais tout le monde le fuit. C’est la solution pour certains, pendant que d’autres se croiront eau et brûleront dans les flammes. Mais seul celui qui aura l’intelligence de se protéger du feu pour l’éteindre au fur et à mesure aura compris.
Est-ce que cela changera quelque chose? Peut-être.
Pour moi au 21ème siècle, c’est là que l’audiovisuel a le pouvoir d’avoir la clef et la serrure. La force dans la violence des mots de ces victimes aura créé la clef et nous sommes les serrures. C’est maintenant au monde d’ouvrir la porte. Nous avons ce monde et nous devons impérativement être le changement.
Si les participants de ce projet se demandent s’ils ont changé quelque chose, oui. Chaque spectateur dans la salle a fait un pas vers le feu…

Lili Hiriart.

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