Terrain mineurs vu par…

Lorsque l’on entre dans la salle et que l’on s’assied au début de ce film, on trouve notre miroir sur l’écran tandis que les magistrats expectatifs font s’asseoir des silhouettes floues de de l’autre côté de leur bureau. Et au fil du film, nous comme eux nous heurterons à un objet dur, à une désillusion, à une quête perpétuelle et effrénée d’espoir, pour ne laisser place qu’à de l’amertume. En effet, tout comme les magistrats, nous nous heurtons à la vérité qui brise le cœur : c’est le sujet qu’on est venu essayer de sauver qui est l’acteur principal de notre désarroi.
Un film très dur et très répétitif, qui nous plonge la tête sous l’eau dans l’univers cruel et flou des mineurs délinquants face à la justice, où la condition de ce film scelle sa fin déceptive : si ces enfants sont là, c’est que c’est eux qui ont commis du mal. On comprend que c’est une boucle vénéneuse où le mal qu’on leur a fait les rend de mauvaise influence, mais, fort dans son sujet, essayant d’être nuancé dans son propos, le film nous laisse avec le goût du malaise et de la déception : l’amertume.
Un documentaire acide de vérité comparable à la fiction « Polisse », au même propos vertigineux, au traitement plus sobre mais à la pilule autrement plus coincée en travers de la gorge.

Pauline Racz.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *