Silent war vu par…

Silent war est un documentaire réalisé par Manon Loizeau. Il conte le témoignage de plusieurs femmes syriennes, violées au cours de la guerre civile en Syrie, sous le régime de Bachar el-Assad.
C’est un film touchant, triste, dur. C’est un cri silencieux qui déchire, une plainte étouffée mais assourdissante. Ces femmes ont tout perdu, ont été détruites psychologiquement et physiquement. Certaines ne pourront sans doute pas se relever, d’autres ont pu en parler sans pleurer face à la caméra. Elles le disent elles-même : « à partir du moment où j’ai commencé à me faire violer, je sentais mon âme disparaître peu à peu ».
Nous, spectateurs, sommes impuissants face aux mots, extrêmement puissants et crus ; face aux images d’enfants égorgés, baignant dans leur propre sang, par dizaines…
Le viol est utilisé comme arme pour détruire non seulement la femme et son identité, mais pour briser sa famille, qui est généralement tuée sous ses yeux, et toute forme de résistance. Elles sont rejetées de la société, ne valent plus rien aux yeux de personne.
Le documentaire se doit de nous informer encore un peu plus sur la situation en Syrie depuis 2011. Nous, Occidentaux, sommes trop insouciants. Une phrase prononcée par une des femmes résume bien la situation : «Ah mais nous savons très bien que les femmes qui regardent ce film se lèveront de la salle à la fin et auront oublié. »
Personnellement, ce film m’a plongé dans une grande tristesse, j’en suis sorti vidé, sans énergie. Mais il m’a aussi plongé dans un état de conscience profond. C’est une grande qualité du film, de faire bouger les consciences.

Corentin Fillol.

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