Sous le ciel, une monumentale prison.

Zentralflughafen – THF pose son regard sur Berlin, dans ce qui fut autrefois un aéroport construit à la gloire du Troisième Reich. Maintenant fermé, ce qui reste le troisième plus grand bâtiment au monde derrière le Pentagone et le Palais du Parlement roumain est le refuge de près de 7000 migrants.
C’est Ibrahim Al Hussein, un jeune syrien d’à peine 18 ans qui nous guide par sa voix dans ce lieu d’errance, construit comme une véritable ville d’intérieur. Un journal intime vidéo d’un an, où le réalisateur Karim Aïnouz nous immerge dans une réalité sociale dont il est difficile de s’émanciper, à en croire la difficulté qu’ont les habitants de l’aéroport de Tempelhof à progresser et à s’insérer à Berlin en dépit de leur bonne volonté.
Au son d’une musique ambient signée Benedikt Schiefer, qui résonne comme un morose jingle aéroportuaire tout au long du film, Zentralflughafen – THF documente la froideur d’un système qui remet éternellement à demain les promesses d’entretiens d’embauche et les décisions fatidiques pour des milliers d’êtres humains, prochainement expulsés ou officiellement réfugiés. Nous sommes seuls au milieu de cette immense ruche qui peine à entrer dans le cadre des plans larges. Sous le ciel, une monumentale prison.
Denis Belly.

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