On nous appelait Beurettes, de Bouchera Azzouz

Bouchera Azzouz, issue de la première génération post-coloniale du Maghreb, rend compte des difficultés de vie qu’elle a eu à traverser, qui sont les mêmes pour la grande majorité des maghrébines, des « beurettes », d’où le titre de son documentaire « On nous appelait Beurettes ». Il est tout d’abord appréciable que dans le contexte de son documentaire, elle n’ait pas intégré de témoignages d’hommes, car à mon humble avis les femmes n’ont que trop peu d’espace d’expression.  J’ai été particulièrement touché par l’émotion que transfèrent ces témoignages, qui dévoilent les relations très tendues que peuvent avoir filles et garçons dans ce pays, ce qui est une véritable expérience traumatique. Selon moi les mariages forcés à l’approche des 15 ans sont une atrocité, et le fait de priver les filles de liberté et de les affilier à un homme dans le seul but d’obtenir des papiers n’a aucun sens. Elles ont dû se battre pour faire évoluer leur sort, ainsi la réalisatrice était secrétaire générale du mouvement « ni pute ni soumise ». Le film insiste sur les combats à mener contre la discrimination religieuse et le racisme, et se place dans une optique optimiste pour faire évoluer la république. Un documentaire très marquant qui m’a conduit à une vraie prise de conscience. 

Vadim Rozneritsa.

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