Preobrazhenie vu par…

Critique du film Preobrazhenie (Perception des images mentales)

Film russe réalisé par Drmitriy Sergin et par Tatiana Voronetskaya dans la catégorie fiction. Dans ce film, on raconte l’histoire d’un homme qui a un don particulier.

Tout le long du film, nous est exposé un point de vue interne au protagoniste, ses sentiments, ses émotions qui permet de découvrir ce don exceptionnel. Ce don consiste à être capable de naviguer à l’intérieur des gens, être en contact avec leurs souvenirs, leurs sentiments et leurs émotions. A partir de ce don, le point de vue interne se transforme petit à petit en point de vue omniscient.
Selon moi, la grande puissance de ce film se construit sur les nombreuses musiques qui y sont jouées. Elles accentuent tous les sentiments que le film veut transmettre. Avec une variété très grande de genres musicaux. Evidemment, cette musique accompagne la voix qui transmet les premières impressions.
Parmi les nombreuses paroles énoncées, deux phrases ont retenu mon attention : « je suis un bruit sur la fréquence de la vie » et « je voulais apaiser mon passé pour vivre au présent». Ces deux propos expliquent à mon sens qu’il ne faut pas s’apitoyer sur son propre sort et qu’il faut vivre sa vie, ouvrir son esprit aux autres et à soi-même.
Les deux réalisateurs ont réussi à parler d’un sujet extrêmement difficile à illustrer en passant par l’humour et l’absurde.

Luc Lacoste.

Un Français nommé Gabin vu par…

Avec Un français nommé Gabin, François Aymé et Yves Jeuland prennent le parti de construire leur film uniquement d’archives de films, d’interviews et autres archives personnelles de l’acteur Jean Gabin, liées entre elles par une voix off.
Les réalisateurs nous proposent de revivre la carrière de l’acteur en effectuant un parallèle avec la société dans laquelle il vit. Les films de l’acteur sont alors ancrés dans les mouvements de société. Le symbole qu’il représente est tantôt ovationné par le public conquis par sa « gueule » et ses rôles d’homme du peuple réaliste, tantôt boudé par la jeunesse de la Nouvelle Vague.
Les extraits de film choisis illustrent bien le propos de la voix off, ponctué d’archives personnelles qui lient Gabin à la réalité de son époque.
Le pari des archives est risqué (et coûteux) mais aboutit à une œuvre très complète où chacun peut trouver son compte, la découverte ou la nostalgie de ce personnage charismatique. Néanmoins les archives imposent un rythme relativement lent qui aboutit vers la fin à quelques longueurs.

Noémie Maillard.

Petite nature vu par…

L’Urbex (Exploration Urbaine) et les adolescents : un sujet plus ou moins d’actualité, souvent moqué ou vu de façon méprisante par les médias qui se font un plaisir d’évoquer les péripéties tragiques arrivant aux pratiquants.
« Petite Nature », un court-métrage d’Ilhan Palayret, présenté lors de la Jeune Création, nous entraîne aux cotés de deux adolescents (Léa et Victor) partant explorer une usine désaffectée. Après s’être « projetés » au cœur de futures soirées à venir dans l’enceinte de l’usine, Léa tombe nez-à-nez avec un cadavre (ou du moins un homme très mal en point). Cette rencontre glauque va la choquer, mais la présence de Victor viendra adoucir la situation.
Le scénario est très simple, un peu trop justement. Les principaux propos du court-métrage (la pratique de l’urbex et la recherche d’une étape au-delà d’une simple amitié) se déroulent sans accroc : seule la découverte du cadavre vient légèrement perturber les péripéties toutes tracées de nos deux protagonistes, et encore l’accent sur la découverte du cadavre n’est pas mis, la scène passe vite. De même, Léa ne restera choquée que quelques instants (faisant tout de même un malaise : la scène est très réaliste et interprétée de façon juste). Ce qu’il manque ici ce sont des enjeux narratifs plus conséquents, ou un approfondissement (le film se termine sur une note positive : Léa et Victor se faisant un câlin hors champ), par exemple : creuser un peu plus la réaction de Léa à la vue du cadavre, qui malgré son interprétation réaliste, mériterait d’être plus explorée. Le scénario et sa mise en scène donnent l’impression qu’aucun parti pris n’a été osé et c’est bien dommage, car les sujets soulevés dans le film mériteraient d’être approfondis !

Patxi Arsa.

Mada underground vu par…

Mada underground est un documentaire réalisé par Denis Sneguirev et Philippe Chevalier qui plonge le spectateur dans le Madagascar pauvre, en détresse, mais toujours vivant, grâce à l’art de personnes qui se battent pour l’avenir comme pour le présent de leurs terres. Il s’agit là d’un film plein de vie, de passion, d’envie.
Les paroles d’une jeune chanteuse rythment le documentaire, décrivant tous les personnages, ce qui nous installe directement dans une proximité avec cette communauté underground qui regorge de choses à dire.
La manière dont sont filmés ces artistes est vraiment au service du film car la caméra les suit dans chaque mouvement, de près comme de loin, et semble réellement être une personne avec qui ils discutent.
Certains interludes musicaux sont filmés en pleine rue, mêlés à la foule. Et slamant des textes politiques, sociaux, et pleins d’espoir, l’artiste fixe l’objectif de la caméra, comme pour montrer encore un peu plus qu’il est là, qu’il se bat, et qu’il n’a pas peur.
Certaines séquences sont trop visiblement scénarisées, mais, malgré cela, ce documentaire est vivant, tellement vivant. Et plein de vérité.

Emma Irigoin.

An eye for an eye vu par…

Film qui traite de la question du racisme, de la vengeance, de la peine de mort mais surtout de notre capacité à changer, à devenir meilleur et moins ignorant.
Ce film relate l’histoire de Mark Stroman qui, suite aux attentats du 11/09/2001  sur les tours jumelles à New York, a commis des meurtres racistes au Texas. Par vengeance ? Il a alors été condamné à mort. Pendant les dix ans de sa détention, avant sa mise à mort, Mark Stroman a véritablement changé : il a pris conscience de l’horreur de ses actes et la haine a laissé place au remords. Dans ce documentaire, Mark Stroman le dit lui-même : la haine et le racisme sont dus à l’ignorance.
Ce film nous questionne aussi sur la justice et la peine de mort. Pour punir Mark Stroman d’avoir ôté la vie, on le condamne à la mort… De plus, Mark Stroman affirme avoir tué des personnes de religion musulmane pour se venger des attentats du 11/09. N’est-ce alors pas un cycle de vengeance sans fin ? « An eye for an eye makes the whole world blind » : Un œil pour un œil rend le monde entier aveugle…
Ilan Ziv nous montre ainsi l’importance du pardon en opposition à la vengeance. En effet, ce documentaire nous apprend que l’une des victimes de Mark Stroman ayant survécu, Rais Bhuiyan, s’est battu jusqu’à la fin pour donner une seconde chance à son agresseur et annuler, mais sans succès, la condamnation à mort de celui-ci.
J’ai beaucoup apprécié ce film car il traite de questions fondamentales et actuelles pour moi… En effet, il est, il me semble, essentiel encore aujourd’hui de ne pas commettre d’amalgames entre musulmans et terroristes, entre islam et islamisme radical…
Ce documentaire véhicule un message d’espoir, ce qui nous manque parfois…

Florence Cailleau-Deville.

Lontani dagli occhi vu par…

Le documentaire qui se nomme « Lontano dagli occhi » réalisé par Luca Cambi m’a particulièrement touché par ses images terrifiantes : celles de réfugiés sans vie au fond de l’eau. Des images associées au témoignage d’un homme qui subit ces drames chaque année. Il nous en raconte un en particulier, dont il détaille précisément chaque instant.
Ainsi un verbe résonne pendant tout le film : s’unir.
Et à la fin du film, cet homme donne une morale qui touche le spectateur : ouvrir les frontières aux réfugiés.

Axel Gaillet.