Tantale vu par…

Tantale est une nouvelle expérience audiovisuelle : dans cette fiction, c’est le spectateur qui décide du sort des personnages, et de la France. Grâce à leurs smartphones les spectateurs prennent les décisions à la place du président dans le but de remporter les Jeux Olympiques à Paris.
Entre choix moraux et corruption, les décisions sont d’actualité. Le concept innovant est dans l’air du temps, parfait pour l’ouverture du festival malgré un jeu d’acteur parfois limité, me semble-t-il.

Julien Bacquart.

Watatu vu par…

C’est un film réalisé par Nick Reding, en partenariat avec l’ONG kényane SAFE Pwani, qui se sert du théâtre de rue et des différents  films et programmes communautaires pour éduquer, inspirer et délivrer le changement social. Il raconte l’histoire de deux amis d’enfance, Jack et Salim, qui se retrouvent par le plus grand des hasards voisins de palier, car Jack est venu aménager à Mombasa avec sa femme et sa belle-mère. Jack est devenu policier et  sa famille est chrétienne, originaire de Nairobi, tandis que Salim est vendeur de poulet et sa famille est musulmane, originaire de la côte. Salim doit aussi s’occuper de son neveu Youssef qui est en train de prendre parti pour les extrémistes religieux. Tout le propos du film est donc basé là-dessus, à savoir le conflit ethnique et religieux entre les différentes communautés, la radicalisation  et la frustration des jeunes étudiants, pour qui l’avenir est compromis. C’est un film très intéressant et original au niveau de sa structure car il propose au public qui est directement concerné par ces problèmes, d’interagir, en se prêtant  au jeu d’acteur pour créer une fin alternative au film. Le but étant que les villageois s’interrogent et trouvent une façon de s’unir et de vivre en paix. Le réalisateur a choisi de filmer les représentations théâtrales et d’inclure les meilleures d’entre elles dans le film. C’est une expérience inédite au cinéma et qui a eu un impact majeur sur la population au Kenya.

Zacharie Nyoli.

Lontano dagli occhi vu par…

Lontano dagli occhi s’ouvre sur une scène dans un cimetière. En effet, on apprend vite que certains migrants sauvés par un des protagonistes sont enterrés ici. De beaux plans sont à noter, notamment celui de l’entrée du cimetière, imposant, lourd, lourd de passé certainement, filmé en contre-plongée pour accentuer l’effet de gigantisme. Ou bien le plan final, où la caméra et son mouvement ascendant de la mer vers le ciel symbolisent le trajet des migrants morts dans les océans vers le ciel.
Cependant, le film nous propose des interviews un peu répétitives. Sauf une, profonde de sens. Parfois les dialogues ne semblent vraiment pas naturels et la mise en scène se fait trop ressentir.
Le film est à mon goût ni bon ni mauvais. Il est à la frontière parfaite. Il est moyen. Certaines séquences peuvent sembler longues et ennuyeuses comme captivantes et très intéressantes.
Ce qui est très appréciable c’est la diversité des personnes interviewées. De l’armée en passant par un citoyen lambda et même un philosophe. Cela nous apporte une plus large matière à réflexion et différents points de vues.

Corentin Fillol.

An eye for an eye vu par…

An eye for an eye est un documentaire réalisé par Ilan Ziv qui raconte l’histoire d’un homme dont le sort est de finir sa vie dans le couloir de la mort après avoir abattu des innocents après l’attentat du 11 Septembre. Ce documentaire est très bien tourné malgré les nombreux soucis que le réalisateur a pu subir. À travers ce documentaire, une certaine émotion naît, qui est surtout procurée par la voix et qui permet au spectateur de se mettre à la place du réalisateur. Celui-ci n’est pas resté que journaliste mais il est devenu ami avec le « personnage principal ».  Pour moi, ce documentaire est une vraie leçon de vie, et nous donne un autre point de vue sur notre manière de réagir. Je le conseille fortement à tous !

Eloïse Marroc.

Koneline : our land beautiful vu par…

Nettie Wild construit son documentaire au travers des espaces naturels et sauvages de la Colombie du Nord par de majestueux plans et cadrages qui ne nous laissent pas insensibles. La qualité technique de ce film n’est certainement pas à remettre en cause, la production visuelle comme sonore sont d’une grande précision. Il est à noter que ce film, plus que du contenu dont le sens aurait une portée pour les spectateurs, propose un voyage intemporel. Ainsi cette perfection de la nature est assimilée à l’innocence et semble donc encore plus victime de sa destruction au service du commerce et de la facilité. Les hommes l’exploitent, le respect disparaît, l’excès apparaît et cela leur nuit.

L’atmosphère ressentie est réaliste et le film dégage une authenticité. Bref c’est du lourd.

Eli Martinez.

Un Français nommé Gabin vu par…

Jean Alexis Gabin Moncorgé, de son seul et vrai nom de cinéma Jean Gabin, rayonne encore de nos jours à travers les yeux d’Yves Jeuland qui réalise un documentaire passionné, construit et précis, retraçant avec brio la vie remplie de cet homme si simple. Yves Jeuland signe ici un éloge retraçant les différentes étapes de la vie de Gabin, évoquant la symbolique de l’homme rural, fort, cet homme qui s’est emparé du cœur des français 40 années durant, par sa gueule, son charme et par son attitude. Voici ce que raconte ce documentaire, l’histoire, la vie de cet homme qu’était Jean Gabin, retracée avec l’association charmante et puissante d’une voix et d’une succession d’images, d’extraits vidéo et d’interviews de Gabin, renforçant au passage le sentiment que Gabin n’a jamais vraiment disparu. Véritable banque regorgeant d’histoires, de souvenirs et de conquêtes, Jean Gabin est ici mis sur un piédestal, il est au-dessus de tout reproche, et, lorsqu’à de rares occasions, le documentaire se permet de dire du mal, à un degré quelconque, il ne peut s’empêcher de sauver Gabin à grands coups de compliments radieux. Cette absence de recul critique est probablement la seule chose qui aura peut-être rebuté la vision que je me suis fait ici de Gabin.

Roman Vandemoortele.

Callboys vu par

Cette série raconte l’histoire de trois gigolos, Devon, Wes et Jay ainsi que de leur secrétaire Randy.
Ces quatre personnes vivent au même endroit, qui leur sert à la fois de maison et de bureau. J’ai trouvé cette série vraiment bien filmée et très hilarante. Je dirais aussi qu’il faut être assez ouvert d’esprit. On va donc suivre ces personnes à la fois dans le travail qu’ils nous décrivent mais aussi dans leurs histoires, querelles et bons moments.
Cette série est vraiment idéale pour passer nous-mêmes un bon moment entre amis ainsi que pour décompresser. La suite de mes propos est difficile à affirmer car je n’ai pas vu la série entière mais je pense qu’il n’y a pas d’intrigue générale et que chacun des épisodes nous raconte une histoire qui lui est propre, ce qui ne me déplaît pas.

Alexy Gérard.

J’ai testé la réalité virtuelle…

Dans le cadre du FIPA, j’ai pu tester deux dispositifs de réalité virtuelle.
« Be boy Be girl » était ma première expérience de réalité virtuelle. Le principe est simple, choisir si nous voulons incarner un homme ou une femme puis se prélasser sur une plage hawaïenne. La vue n’est pas très nette mais nous pouvons tout de même discerner le paysage et surtout le corps de la personne que nous incarnons. Je pouvais observer les grandes jambes de l’homme et son torse plat. Des équipements étaient mis en place pour plus de sensations, un ventilateur pour sentir la brise de l’océan, une lampe infrarouge pour sentir la chaleur du soleil et un casque pour entendre le va et vient des vagues. Le plein de sensations et une petite pause à Hawaï sans partir de Biarritz.
Le second dispositif que j’ai testé est le « Jurassic World : APATOSAURUS ». C’est une vidéo de trois minutes qui nous montre un énorme dinosaure à cinq mètres de nous jusqu’à ce qu’il s’approche à dix centimètres de notre visage : le cœur battant, on s’attend presque à sentir son souffle. On baisse même la tête lorsque sa queue nous frôle le crâne. Beaucoup d’émotions et d’émerveillement devant ce dinosaure qu’on ne voit, d’habitude que sur des écrans plats.
Deux dispositifs différents mais réalistes. Si la réalité virtuelle est le futur, j’ai hâte d’y être, mais à petites doses pour ne pas être déconnectée de la … réalité.

Lucie Léon.

Preobrazhenie vu par…

Critique du film Preobrazhenie (Perception des images mentales)

Film russe réalisé par Drmitriy Sergin et par Tatiana Voronetskaya dans la catégorie fiction. Dans ce film, on raconte l’histoire d’un homme qui a un don particulier.

Tout le long du film, nous est exposé un point de vue interne au protagoniste, ses sentiments, ses émotions qui permet de découvrir ce don exceptionnel. Ce don consiste à être capable de naviguer à l’intérieur des gens, être en contact avec leurs souvenirs, leurs sentiments et leurs émotions. A partir de ce don, le point de vue interne se transforme petit à petit en point de vue omniscient.
Selon moi, la grande puissance de ce film se construit sur les nombreuses musiques qui y sont jouées. Elles accentuent tous les sentiments que le film veut transmettre. Avec une variété très grande de genres musicaux. Evidemment, cette musique accompagne la voix qui transmet les premières impressions.
Parmi les nombreuses paroles énoncées, deux phrases ont retenu mon attention : « je suis un bruit sur la fréquence de la vie » et « je voulais apaiser mon passé pour vivre au présent». Ces deux propos expliquent à mon sens qu’il ne faut pas s’apitoyer sur son propre sort et qu’il faut vivre sa vie, ouvrir son esprit aux autres et à soi-même.
Les deux réalisateurs ont réussi à parler d’un sujet extrêmement difficile à illustrer en passant par l’humour et l’absurde.

Luc Lacoste.

Un Français nommé Gabin vu par…

Avec Un français nommé Gabin, François Aymé et Yves Jeuland prennent le parti de construire leur film uniquement d’archives de films, d’interviews et autres archives personnelles de l’acteur Jean Gabin, liées entre elles par une voix off.
Les réalisateurs nous proposent de revivre la carrière de l’acteur en effectuant un parallèle avec la société dans laquelle il vit. Les films de l’acteur sont alors ancrés dans les mouvements de société. Le symbole qu’il représente est tantôt ovationné par le public conquis par sa « gueule » et ses rôles d’homme du peuple réaliste, tantôt boudé par la jeunesse de la Nouvelle Vague.
Les extraits de film choisis illustrent bien le propos de la voix off, ponctué d’archives personnelles qui lient Gabin à la réalité de son époque.
Le pari des archives est risqué (et coûteux) mais aboutit à une œuvre très complète où chacun peut trouver son compte, la découverte ou la nostalgie de ce personnage charismatique. Néanmoins les archives imposent un rythme relativement lent qui aboutit vers la fin à quelques longueurs.

Noémie Maillard.