Petite nature vu par…

L’Urbex (Exploration Urbaine) et les adolescents : un sujet plus ou moins d’actualité, souvent moqué ou vu de façon méprisante par les médias qui se font un plaisir d’évoquer les péripéties tragiques arrivant aux pratiquants.
« Petite Nature », un court-métrage d’Ilhan Palayret, présenté lors de la Jeune Création, nous entraîne aux cotés de deux adolescents (Léa et Victor) partant explorer une usine désaffectée. Après s’être « projetés » au cœur de futures soirées à venir dans l’enceinte de l’usine, Léa tombe nez-à-nez avec un cadavre (ou du moins un homme très mal en point). Cette rencontre glauque va la choquer, mais la présence de Victor viendra adoucir la situation.
Le scénario est très simple, un peu trop justement. Les principaux propos du court-métrage (la pratique de l’urbex et la recherche d’une étape au-delà d’une simple amitié) se déroulent sans accroc : seule la découverte du cadavre vient légèrement perturber les péripéties toutes tracées de nos deux protagonistes, et encore l’accent sur la découverte du cadavre n’est pas mis, la scène passe vite. De même, Léa ne restera choquée que quelques instants (faisant tout de même un malaise : la scène est très réaliste et interprétée de façon juste). Ce qu’il manque ici ce sont des enjeux narratifs plus conséquents, ou un approfondissement (le film se termine sur une note positive : Léa et Victor se faisant un câlin hors champ), par exemple : creuser un peu plus la réaction de Léa à la vue du cadavre, qui malgré son interprétation réaliste, mériterait d’être plus explorée. Le scénario et sa mise en scène donnent l’impression qu’aucun parti pris n’a été osé et c’est bien dommage, car les sujets soulevés dans le film mériteraient d’être approfondis !

Patxi Arsa.

Mada underground vu par…

Mada underground est un documentaire réalisé par Denis Sneguirev et Philippe Chevalier qui plonge le spectateur dans le Madagascar pauvre, en détresse, mais toujours vivant, grâce à l’art de personnes qui se battent pour l’avenir comme pour le présent de leurs terres. Il s’agit là d’un film plein de vie, de passion, d’envie.
Les paroles d’une jeune chanteuse rythment le documentaire, décrivant tous les personnages, ce qui nous installe directement dans une proximité avec cette communauté underground qui regorge de choses à dire.
La manière dont sont filmés ces artistes est vraiment au service du film car la caméra les suit dans chaque mouvement, de près comme de loin, et semble réellement être une personne avec qui ils discutent.
Certains interludes musicaux sont filmés en pleine rue, mêlés à la foule. Et slamant des textes politiques, sociaux, et pleins d’espoir, l’artiste fixe l’objectif de la caméra, comme pour montrer encore un peu plus qu’il est là, qu’il se bat, et qu’il n’a pas peur.
Certaines séquences sont trop visiblement scénarisées, mais, malgré cela, ce documentaire est vivant, tellement vivant. Et plein de vérité.

Emma Irigoin.

An eye for an eye vu par…

Film qui traite de la question du racisme, de la vengeance, de la peine de mort mais surtout de notre capacité à changer, à devenir meilleur et moins ignorant.
Ce film relate l’histoire de Mark Stroman qui, suite aux attentats du 11/09/2001  sur les tours jumelles à New York, a commis des meurtres racistes au Texas. Par vengeance ? Il a alors été condamné à mort. Pendant les dix ans de sa détention, avant sa mise à mort, Mark Stroman a véritablement changé : il a pris conscience de l’horreur de ses actes et la haine a laissé place au remords. Dans ce documentaire, Mark Stroman le dit lui-même : la haine et le racisme sont dus à l’ignorance.
Ce film nous questionne aussi sur la justice et la peine de mort. Pour punir Mark Stroman d’avoir ôté la vie, on le condamne à la mort… De plus, Mark Stroman affirme avoir tué des personnes de religion musulmane pour se venger des attentats du 11/09. N’est-ce alors pas un cycle de vengeance sans fin ? « An eye for an eye makes the whole world blind » : Un œil pour un œil rend le monde entier aveugle…
Ilan Ziv nous montre ainsi l’importance du pardon en opposition à la vengeance. En effet, ce documentaire nous apprend que l’une des victimes de Mark Stroman ayant survécu, Rais Bhuiyan, s’est battu jusqu’à la fin pour donner une seconde chance à son agresseur et annuler, mais sans succès, la condamnation à mort de celui-ci.
J’ai beaucoup apprécié ce film car il traite de questions fondamentales et actuelles pour moi… En effet, il est, il me semble, essentiel encore aujourd’hui de ne pas commettre d’amalgames entre musulmans et terroristes, entre islam et islamisme radical…
Ce documentaire véhicule un message d’espoir, ce qui nous manque parfois…

Florence Cailleau-Deville.

Lontani dagli occhi vu par…

Le documentaire qui se nomme « Lontano dagli occhi » réalisé par Luca Cambi m’a particulièrement touché par ses images terrifiantes : celles de réfugiés sans vie au fond de l’eau. Des images associées au témoignage d’un homme qui subit ces drames chaque année. Il nous en raconte un en particulier, dont il détaille précisément chaque instant.
Ainsi un verbe résonne pendant tout le film : s’unir.
Et à la fin du film, cet homme donne une morale qui touche le spectateur : ouvrir les frontières aux réfugiés.

Axel Gaillet.

Un Français nommé Gabin vu par…

Concourant dans la catégorie documentaire de création au FIPA, le film d’Yves Jeuland et de François Aymé retrace la vie de Jean Alexis Moncorgé, aussi nommé Jean Gabin. Ce film se base uniquement sur des archives, que ce soient des interviews ou des extraits de film. Ce qui marque est avant tout l’implication de la voix off qui raconte son histoire mais aussi, à travers le personnage, l’histoire du cinéma français de l’époque. Son charisme grandissant au fil des années ne peut que vous embarquer dans sa folle aventure, lui qui rêvait autrefois de trains et de campagne et qui continue à briller aujourd’hui encore bien qu’il se soit éteint.

Mathieu Alvès.

 

Lontano dagli occhi vu par…

Ce documentaire donne un nouveau point de vue sur les migrants, nous amenant à les voir de plus près. Cela permet de nous confronter émotionnellement à la situation des migrants, en leur rendant leur humanité et leur singularité. Chose indispensable de nos jours, car  « l’étranger »  est un terme devenu péjoratif. Je n’avais vu presque aucune des images diffusées et ce que l’on y découvre nous bouscule. Le point de vue donné par le documentaire m’a poussé à porter un regard critique sur ce que font les médias de l’immigration. C’est un bon moyen d’éveiller les consciences face aux terribles événements de notre quotidien en général.
Cependant sur la forme, le documentaire est trop scénarisé, les dialogues entre le reporter et les protagonistes sont à l’évidence préécrits. Cela retire au documentaire et à certains témoignages une part d’authenticité et de force.
Semblant s’engager et porter un point de vue subjectif, le choix de la mise en scène n’est pas mauvais tant qu’il ne nuit pas au contenu. Mais si cela avait été mieux écrit d’une part, car la mise en scène (notamment le moment dans les archives) est souvent lourde (au même titre que la place de la musique). Et d’autre part mieux joué, en particulier par le reporter qui donne l’impression qu’il se croit dans une tragédie grecque et dont la présence est superflue. Il domine la plupart des scènes en coupant les propos des témoins par de petites phrases courtes inutiles. Sa présence imposée et intrusive dérange. Par conséquent, le message des témoins est parasité car on finit toujours par se concentrer sur lui.

Alexis Batgüzère.

Parenthèses vu par…

Je vais parler de Parenthèses de Marine Guizy.

J’ai beaucoup apprécié ce court-métrage documentaire, par la façon dont il a été filmé ainsi que son traitement en post-production.
Les images en noir et blanc viennent sublimer ces portraits de femmes qui sont chacune très attachantes par leur personnalité unique.
On se sent rapidement proches d’elles, sûrement car les interviews sont très naturelles et discrètes, inscrites dans leur vie de tous les jours. On fait, comme Marine, la réalisatrice, partie de leur vie et chacune devient très touchante dans sa façon d’être.
J’ai beaucoup apprécié la fin de chacun de ces portraits de femme, qui se détache du documentaire et laisse s’exprimer chacun des personnages très librement.
La lumière vient dans cette œuvre illuminer les visages pour les mettre en valeur, nous marquant de leur beauté naturelle.
Ce documentaire est donc un portrait de femmes modernes, un peu perdues dans une société très identitaire.

Lucas Gaborieau.

Australia’s shame vu par

Ce reportage de Caro Meldrum-Hanna suit le parcours de jeunes aborigènes dans un centre de détention pour mineurs. Ce film mélange horreur et émotion, ce qui nous rapproche de ces enfants. La réalisatrice a choisi de mélanger interviews et images confidentielles du gouvernement australien. Les interviews de ces enfants nous font ressentir leur traumatisme et peuvent créer de la peine chez le spectateur. Tandis que les images confidentielles sont pour la plupart choquantes : elles reflètent la torture et l’humiliation vécues par ces enfants et amènent le spectateur à réfléchir sur sa propre vie ou celle de son entourage. Ce reportage montre la triste réalité sur les pays développés tels que l’Australie vis-à-vis de la justice envers les enfants. Ces jeunes aborigènes sont tout d’abord envoyés en garde à vue mais n’ayant personne pour venir les chercher et ne sachant pas parler la langue du pays, ils sont envoyés en centre de détention pour des délits mineurs. Pour moi, ce film a été très instructif et m’a fait réfléchir sur la société dans laquelle on vit.

Alyson Bastien.

Dog days vu par…

Dog days est un court-métrage de 18 minutes, qui donne un sentiment d’authenticité dans les lieux, les acteurs et les émotions transmises. Le décor, très travaillé, nous met dans une ambiance rurale, où les acteurs sont isolés, complètement coupés du monde. Les silences très présents et très pesants rendent compte de la tension très présente. Dans l’ensemble, c’est un film très fort du fait de son rythme mais aussi de l’esthétique très travaillée qui transmet beaucoup d’émotions.

Pierre Agut.

Mada underground vu par

Envie d’avoir le sourire aux lèvres ? Envie d’emplir votre coeur de chaleur ? Alors courez voir Mada Underground ! Un film tout en couleurs sur des artistes malgaches pleins d’espoir qui tentent de rendre leur quotidien un peu meilleur chaque jour par leur art. Le spectateur est frappé par la richesse intérieure et culturelle de ces artistes qui n’ont rien. Leur spontanéité et leur optimisme se communiquent instantanément au spectateur. Bref, vous l’aurez compris, un film qui fait du bien!

Laura Castel.