Mercredi 23 Janvier 2017, je décide sur un coup de tête d’aller voir HOSTAGE(S), accompagné de mon cher Marius. Nous partons sans trop savoir à quoi nous attendre, mais le synopsis du film nous plaît déjà beaucoup. Nous arrivons au Colisée après une dizaine de minutes de marche : un longue queue nous attend devant le porte d’entrée. Pas si longue que ça en fait, mais nous nous retrouvons à mordre sur la route, et à devoir se décaler dès qu’une voiture arrive vers nous. Dans la file d’attente, quelques blagues pour passer le temps, quelques interactions avec les curieux qui comme nous n’attendaient qu’une chose : entrer dans la salle, s’asseoir enfin et profiter de la projection. La salle ouvre enfin, et nous y entrons rapidement au bout de quelques minutes. Nous nous asseyons et attendons le début de la projection.
Le film commence par des images bluffantes, dans la neige. On est de suite impressionné par ce genre de plans, imprévisibles, présents tout le long du film. Des images qui semblent irréelles, et où l’on essaye sans arrêt de savoir si elles sont bien réelles ou modélisées en 3D. Des plans comme un désert, avec un sable orange, qui se dégrade vers le rouge, et qui contraste avec le noir de la roche. Ce plan me reste vraiment ancré en tête.
Nous rencontrons donc chaque témoin, les uns après les autres : ils nous présentent leur nom, leur âge, leur vie, puis le temps pendant lequel ils ont été fait prisonniers. Ils nous parlent de leur captivité, comment ils l’ont vécue, et surtout comment ils le vivent maintenant : et c’est ça qui est intéressant. On peut voir les différents points de vue de chacun : l’acceptation, le pardon, la haine indélébile de certains. Certains sont maintenant heureux et ont dépassé cette épreuve, mais certains sont rongés à vie par la haine et ne se sentent pas heureux.
Les histoires sont extrêmement touchantes, et c’est incroyable comme ils sont tous définis comme otages, mais n’ont clairement pas les mêmes témoignages : chacun a été enfermé d’une certaine façon, traité d’un certaine façon, et surtout certains ont été enfermés bien plus longtemps que les autres : c’est le cas d’Oscar, une grand monsieur qui a été enfermé pendant dix ans. Il raconte comment, pour passer le temps, il écrivait des poèmes, et comment son premier poème était destiné à sa femme. C’est ce témoignage qui m’a particulièrement touché, parce que quand Oscar est libéré, on lui tend un téléphone avec, au bout du fil, sa femme. Mais Oscar ne connaît pas cet objet : il n’existait pas avant son enfermement. Il prend donc le téléphone à l’envers, on le retourne pour lui, et quand il parle enfin à sa femme, pour la première fois depuis dix ans, l’une des ses premières parole, en larmes, est : « Pardon, j’ai oublié le carnet dans lequel je t’avais écrit des poèmes.».
Je conseille donc vivement de regarder ce film. Il est extrêmement riche et permet de montrer les différents impacts qu’un événement comme celui-ci peut infliger au mental de chacun. Mais même si tous réagissent différemment, une chose leur est commune : cela restera gravé dans leur mémoire à jamais et ces souvenirs les hanteront plusieurs fois par jour jusqu’à leur dernier souffle.
Enzo Beltrame.