Questionnons Fuck Fame

Une fiction ou un documentaire ?

Une gloire ou une angoisse ?
Le trop ou le jamais assez ?
De la peur face à la réalité ?
Une histoire ou une suite discontinue d’événements ?
Un bon ou un mauvais choix ?
Un spectateur guidé ou laissé libre d’avoir son avis ?
Est-ce le vrai revers de la médaille de la gloire ?
Un film dont le tournage a duré plus de cinq ans, à la fois intrusif et laissant une part de distance fictionnelle.
Une protagoniste qui n’a toujours pas vu ce film sur sa propre vie car faire face à tout cela lui semble très dur.
Une voix, celle d’Uffie, un point de vue qui nous laisse libre de créer le nôtre.
Une belle histoire, dont la discontinuité narrative est agréablement surprenante.
Il repasse Jeudi 24 au Colisée à 18h15 et je vous le recommande.
Charlène Ciprien.

Plateau radio du vendredi 26 janvier

La dernière de nos émissions, dans son intégralité

et par plages

Interview de Manon Loizeau pour Silent war, son bouleversant documentaire sur le viol comme arme de guerre en Syrie (Lucas Izard) et réaction au film (Noélie Mériau).

Présentation du Smart Fipa, de la VR et de Cosmic sleep (Kenny Lucas et Pauline Racz).

Présentation du documentaire de Karna Sigurðardóttir690 Vofpanfjurdur, portrait doux-amer d’un petit village islandais menacé par l’exode rural (Martin Lagnier).

Rencontre avec un jeune réalisateur : Patxi Arsa, ancien étudiant en montage au BTS, et de son court-métrage Shadows (Fanny Caumont et Charline Carbain).

Plateau radio du jeudi 25 janvier

La deuxième émission dans son intégralité

et par plages

Echanges critiques autour de Fauda, série diffusée lors de la cérémonie d’ouverture du festival (Mathis Veillard, Enzo, Sébastien).

Présentation du documentaire A land without borders de Nir Baram et Michael Alalu, un autre regard que Fauda sur le conflit israël-palestinien (Anaïs Roubaud).

Echanges avec deux jeunes cinéastes issus de l’Insas, à Bruxelles : Léopold Legrand, réalisateur et Victor Rachet, scénariste, venus pour la présentation de leur court-métrage Les yeux fermés (Elisa Mirande).

Hansa studio by the wall de Mike Christie : échange critique sur ce documentaire présentant le célèbre studio d’enregistrement berlinois (Fanny Caumont et Charline Carbain).

Plateau radio du mercredi 24 janvier

La première émission dans son intégralité

et par plages

Biarritz Surf Gang : discussion critique et interview des réalisateurs, Nathan Curren et Pierre Denoyel, sur leur documentaire sur la bande de la Grande Plage (Florian Cuzacq, Sarah Perrin, Maialen Laurent).

Campus doc et Intérieur : échange avec la jeune réalisatrice, Marion Friscia, en master documentaire à l’université d’Aix-Marseille, sur son court-métrage autour de l’avortement (Clément Desmoulin, Christelle Caillet).

Les airs sauvages : échanges avec Elsa Oliarj-Ines, réalisatrice du film et son frère Oihan, ancien étudiant en son du BTS, autour de son projet musical sur les chants souletins et sa mise en film documentaire (Pauline Racz et Alice Le Treut).

 

Hansa Studio by the Wall vu par…

Ce film est un excellent parti-pris entre l’histoire de Berlin dans les années 80 et la musique folle de ces années-là. En effet Hansa Studio by the Wall nous offre le point de vue original des musiciens de Berlin Ouest où la liberté musicale règne. Cette liberté n’est en fait qu’une liberté voilée et idéalisée car Berlin Est vit dans la misère.
Les Hansas studios de Berlin Ouest font un succès par l’originalité de leurs lieux, en particulier celui niché tout contre le mur : c’est ce qui attire David Bowie, Iggy Pop, Dépeche Mode, U2 et beaucoup d’autres qui enregistrerons les célèbres tubes Heroes ou Lust for life. De nombreux clips sont alors tournés près du mur ce qui peut sembler quelque peu étrange aujourd’hui.
La musique est l’élément-clef du film, et elle ne l’illustre pas mais lui donner un sens ; en effet lorsque Hansa Studio connaît le succès (au début et milieu du film) la musique monte en crescendo dans le rythme et les tons.
En 1989, la chute du mur de Berlin entraîne la réunification de Berlin Ouest et Est mais de nombreuses personnes sont contre, et agissent de façon égoïste et nombriliste car elles pensaient être libres. C’est alors que les Hansas Studio ferment peu à peu et connaissent leur chute. A ce moment-là que la musique change et semble être mélancolique.
L’aspect original du film est le point de vue risqué que nous offre le réalisateur : la parole aux berlinois de Berlin Ouest.

Fanny Caumont.

Lady You shot me – Life and death of Sam Cooke vu par…

Lady You Shot Me, life and death est un documentaire réalisé par David Czarnetzki qui retrace la vie et surtout la mort d’un des chanteurs, compositeurs et interprètes de la musique soul les plus importants des années 1960 : Sam Cooke.
Un documentaire qui s’intéresse particulièrement aux théories du complot autour de la mort mystérieuse du chanteur. Une histoire vue par le prisme de ses relations (surtout professionnelles) les plus proches : son agent, son producteur, son frère pour ne citer qu’eux. L’objectivité fait déjà défaut à peine les personnages présentés, nous n’aurons qu’une histoire, la plus fumeuse qui soit, celle de ses plus proches amis. Et voilà l’intérêt du documentaire tout tracé : une énième enquête sensationnaliste sur la mort d’un chanteur célèbre. Un speech presque insultant quand on voit la vie d’un des plus grands chanteurs de soul réduite à sa mort. Le fond est déjà boiteux, mais la forme met définitivement le documentaire au sol. Un montage fracturé, d’une lourdeur sans précédent (un bruitage sur chaque changement de plans), d’une dramatisation et d’une impudeur presque assimilables au sensationnalisme américain, une trame narrative totalement déstructurée : certaines images et bruitages sont répétés des dizaines de fois, ne permettant aucun sens chronologique dans l’histoire. Quant à la musique, quelle musique ? Moins de dix chansons de Sam Cooke sont utilisées dans le film et lorsqu’elles font irruption, elles sont souvent coupées par une voix off,  elles ne servent ici que de remplissage. Tant de détails pour desservir la vie d’une icône afro-américaine et faire de ce documentaire un nouveau film formaté, vidé de sens par sa forme et ses choix. Quelques images d’archives viennent donner de l’air à une voix off suffocante et omniprésente. Mais le documentaire ne reste pas sans intérêt pour autant, il reste toujours intéressant de voir à quel point le format de la télévision stéréotypée a envahi nos idées et nos esprits. Il est également intéressant de comprendre par les défauts d’une oeuvre comment prendre du recul face à certaines déviances des oeuvres audiovisuelles : résister à l’appel du sensationnel, du suspense, et de la non-subtilité sous prétexte de toucher le plus grand nombre, ce qui est pour moi une approche très réductrice et irrespectueuse pour le spectateur.

Milo Dumartin.

Hacking justice vu par…

Ce documentaire à propos de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks, est selon moi un documentaire sans profondeur. Son sujet pourtant très intéressant est mal traité et mal construit. Nous assistons davantage à un reportage qu’à un documentaire. Il n’y a pas de dimension artistique dans les images, seule une alternance d’archives et d’interviews s’anime sous nos yeux avant d’être étouffée par une voix off robotique standardisée. Cette voix dessert le documentaire en essayant d’installer une objectivité impossible du point de vue. A certains moments, elle vient même illustrer les paroles des protagonistes du documentaire. Comme si une hiérarchie des voix était installée et que le commentaire en était le sommet. Des « animations » font perdre en crédibilité : un journal tournant pour aboutir à l’affichage de la Une dans tout le cadre ! L’habillage sonore est lui inexistant, seules sont utilisées quelques musiques dénuées de sens, voire ayant presque une dimension hollywoodienne pour imposer un ressenti au spectateur. Le rythme global est très lent, que ce soit pour le son ou l’image, et après une heure trente de film il vous semble être resté trois heures dans la salle de projection.

Lucas Izard.

Retour vu par…

Un train, deux destins, une mémoire. Deux trajets similaires mais deux époques différentes. L’un rentre chez lui (le réalisateur), l’autre s’en va-t-en guerre. Des milliers de photos constituent ce magnifique court-métrage. Mais, en réalité, tout tourne autour d’une seule. Une photo mystérieuse qui se dévoile au fur et à mesure. Le rythme du train, propice à la rêverie, mélange passé et présent avec une poésie inattendue. La voix calme et singulière du réalisateur nous fait voyager dans sa mémoire familiale. Ce cheminement dans les méandres du passé et du présent fait renaître un ancêtre oublié. Je me suis laissée emporter par ce court-métrage d’une beauté rare.

Lisa Bergès.

Santé vu par…

Je suis allé voir Santé dans l’optique de notre mini-doc sur le thème de la démocratie. C’est un court-métrage d’une durée de 18 min. Durant cet intervalle de temps, on voit évoluer un couple de danseurs. Elle est arabe, lui est juif.
Ils préparent un spectacle qui aura lieu en Israel. On va comprendre peu à peu l’importance qu’a le spectacle pour les personnages mais aussi la crainte pour le couple d’être séparé à cause de leurs univers religieux différents.
Au moment de passer un poste de contrôle, la jeune femme doit descendre pour une fouille plus en profondeur.
Peu de paroles sont échangées, les émotions des personnages s’expriment beaucoup par la musique et la danse. Il y a alors de longues périodes durant lesquelles la musique et l’expression du corps sont mises en valeur. La voix n’intervient souvent que pour nous confirmer ce que nous pensions déjà du ressenti des personnages. Lors de la scène finale, la jeune femme sort du poste de contrôle et commence à danser.
Je pense que la scène finale peut donner lieu à plusieurs interprétations, mais pourtant, l’avis de mon groupe est unanime, par sa danse, ses gestes et le fait qu’elle ne retourne pas dans le bus, nous pouvons supposer qu’elle ne pourra pas franchir la frontière.
Pour conclure, attardons-nous sur les points positifs et négatifs de ce court-métrage.
Il est plus difficile de trouver des défauts à ce film ; les personnes ne s’intéressant pas à la danse pourraient trouver le temps long, mais ce n’est pas ce que j’ai ressenti ( car rappelons que ce court métrage dure 18 minutes).
Le fait que ce soit un court-métrage empêche le réalisateur de creuser les caractères des personnages, mais surtout la relation qu’il y a entre eux. Si on avait eu le temps de les voir plus unis, cela aurait peut-être ajouté bien plus d’impact à la conclusion de ce film.
Et pour finir, le résumé fourni par le FIPA en disait aussi un peu trop et nous empêchait de profiter au maximum de ce court-métrage.
Mais j’apprécie beaucoup d’éléments dans ce court-métrage, tant sur l’aspect technique que l’aspect moral. Tout d’abord certains cadres sont hypersoignés et très beaux visuellement, et d’autre part, les chorégraphies sont très travaillées. Et puis ce film parvient à nous faire nous questionner sur la coexistence religieuse difficile dans un pays comme Israël en douceur et en musique.

Lucas Lamoureux.