Dedalo

vu par Yon Accardo.

Dedalo, à la recherche du temps perdu

J’ai décidé pour cette chronique d’écrire quelques mots sur mon plus beau coup de cœur de ce festival. Dedalo, réalisé par la jeune italienne Chiara Capo, est un moyen-métrage de 48 minutes appartenant à la catégorie « Jeune création ».

Il suit un groupe de trois amis génois (Francesco, Luca et Raffaele) qui commencent à déprimer car ils approchent de la trentaine et sentent qu’ils n’ont encore rien accompli. D’où le titre, Dedalo étant un synonyme de labyrinthe en italien. L’idée du film est simple: les suivre individuellement et collectivement dans leur intimité, participer à leurs conversations les plus personnelles et finalement devenir le quatrième membre du groupe par le biais de la caméra de Capo.

En effet, si le film excelle tant dans son exercice, c’est parce que le quatrième membre du groupe est la réalisatrice elle-même. Elle connaît bien ces garçons et sait parfaitement s’effacer pour les mettre en lumière. La plus grande qualité du film réside dans le naturel qu’il réussit à dégager. Il est important de le souligner car d’autres documentaires provoquent parfois l’effet inverse: les sujets, se sachant filmés, s’éloignent de leur comportement naturel et le spectateur perçoit la mise en scène. Ici, Chiara Capo génère un tel sentiment de confiance que la caméra semble disparaître de leur quotidien. On assiste alors à des conversations tellement intimes qu’elles pourraient paraître hors de portée. Mais la réussite du film est là: capter le vrai, le naturel, pour dépeindre une réflexion sur la dépression et la recherche du sens de la vie. Dedalo est un portrait bouleversant d’une jeunesse perdue dans une Italie toujours en état de crise, mais qui sait faire ressortir un peu d’espoir là où il ne semble plus y en avoir. A découvrir en salles et à revoir à l’infini.

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