Australia’s shame vu par…

J’ai visionné le documentaire Australia’s shame, qui parlait de la maltraitance des enfants dans les prisons australiennes. Ce documentaire était en soi très intéressant, actuel et avec de réels enjeux politiques et humains, il a d’ailleurs eu un fort impact sur le gouvernement australien. Mais un souci  nuit selon moi beaucoup à la qualité du programme : il se donne un style très tape à l’œil, voulant impressionner a tout prix. Ce problème se situe au niveau de la forme car le fond lui est très travaillé et repose sur des bases solides. Le souci de la forme en revanche est qu’elle est très maladroite : des plans exagérés sur les lieux avec effets visuels, des propos tenus ne correspondant pas exactement aux images, une voix off extrêmement stéréotypée. Tous ces éléments viennent nuire à la qualité de ce documentaire qui aurait pu être bien meilleur étant donné son intention de départ.

Rémi Tanchaud.

An eye for an eye : comment j’ai pleuré pour un terroriste

Septembre 2001, peu après l’attentat du 9/11. Le Texan Marc, blanc, couvert de tatouages, père de quatre enfants de deux mères différentes, à la moustache odieuse et au T-Shirt de la Waffen SS, décide d’aller tuer des musulmans, pour venger l’Amérique. Il tue deux personnes et blesse quasiment mortellement une troisième. Finalement, l’un deux était Indien et était donc aussi peu originaire du Moyen-Orient que Marc lui-même; et Marc se retrouve condamné à mort par l’état du Texas qu’il chérissait tant.
Et c’est là que le réalisateur Ilan Ziv entre en jeu puisqu’il va donner à cet homme ce que lui-même avait du mal à imaginer: de l’amour. Au travers de ce documentaire, ils correspondent, par lettres et par conversations filmées, et on redécouvre ce qu’on avait appris à oublier: personne ne naît un monstre. Marc réalise son ignorance passée et mieux encore, la victime qui a survécu, Rais, milite jusqu’en Europe pour tenter de le sauver.
Jusqu’à la dernière minute, tous deux vont défier nos a priori et transmettre un véritable message d’amour et d’espoir, jusqu’à ce que ce soit la voix de Marc lui-même qui tente de nous apaiser alors que toute ma rangée et moi essayons de ne pas pleurer (et échouons d’ailleurs misérablement).
Je n’aurais jamais cru pleurer pour un coupable de crimes racistes odieux, mais je réalise maintenant que dans notre monde de l’instantanéité et de médias toujours plus grossiers, ranger quelqu’un dans une case et crier à la vengeance est beaucoup plus facile que de prendre du temps et donner une deuxième chance à un « monstre ».
Pour finir, je lie ce film à Quartier impopulaire où le réalisateur s’investit auprès de jeunes musulmans dont l’un a aussi l’occasion de montrer qu’il a changé, ce qui ne nous est donné à voir que trop peu souvent.

Pauline Racz.

Ambulance vu par…

Est-ce que la vie est belle ?
Une question prise à cœur après avoir vu ce film. Loin de tout malheur, on ne se rend pas bien compte de la réalité, et de tout le mal que le monde peut engendrer.
En effet à Gaza en Palestine, en plein conflit israélo-palestinien, en juillet 2014, un homme (le réalisateur) embarque sa caméra et suit une équipe d’ambulanciers. Nous voilà plongés au cœur des hostilités dans cette ville qui vit avec la peur de la mort. Les bombardements sont incessants. Les appels à l’aide,les morts, les blessés exigent des ambulanciers une présence importante pour la population. Ils risquent leur vie pour sauver leur ville.
Le cadrage à la première personne nous montre la réalité du conflit. Sans cesse en mouvement, entre cris et explosions, de jour comme de nuit, nous vivons l’effort de ces personnes dévouées. Le stress et la peur du risque que nous dévoilent les images de ce reportage peuvent nous mener à croire que nous assistons à une fiction car l’action est omniprésente; des explosions, des sons alarmants, et une population dans une panique permanente. La nuit, l’ambiance sombre et ténébreuse, avec en contraste les lumières de la ville constamment agitée, bouleverse et oppresse. La lumière rouge et sanglante des ambulances, sur les murs de la ville, sur les visages paniqués, effraye les sentiments. Après la précipitation, l’angoisse des cris des blessés. Sous une lumière froide et artificielle, dans l’ambulance et l’hôpital; c’est au tour de la tristesse de se plonger dans nos corps.
Ce film demande du courage, et il permet de nous faire prendre conscience de qu’on ne voit pas concrètement dans le confort de notre vie. Le fait d’être à la place du réalisateur nous permet d’être acteurs, habitants de Gaza. C’est un film aux moyens les plus simples, mais aux messages les plus forts. Je recommande ce reportage, c’est une belle prise de conscience. La vie n’est pas forcément si belle que ça.

Hugo Salban-Crema.

Etudiants, l’avenir à crédit vu par…

Un reportage sur les études supérieures et les étudiants qui s’endettent à cause de leurs crédits. Comme il est rappelé dans le reportage, le nombre d’étudiants continuant leur formation avec des études professionnelles ne cesse de croître, c’est la raison pour laquelle  les universités cherchent de plus en plus à en tirer bénéfice.
Cela fait maintenant quelques années que les universités européennes ont commencé à suivre les mêmes politiques que les universités à américaines, c’est-à-dire de passer à une université à but lucratif. Ce qui amène les différentes universités à proposer des services supplémentaires aux étudiants pour éliminer la concurrence. Contraints par les prix des universités, les étudiants sont donc conduits à demander un prêt pour amorcer leur avenir professionnel en espérant pourvoir un jour rembourser leurs dettes grâce au travail obtenu par l’obtention de leur diplôme.
En tant qu’étudiant ce sujet me concerne directement, je suis donc à même de témoigner que ce problème concernant le prix des études, auquel vient s’ajouter le prix du logement, des factures, etc., est largement fondé.
La position de Jean-Robert Viallet est bien argumentée et nous rappelle que le droit à la connaissance doit être un droit commun et gratuit. Il arrive de plus grâce à la qualité des éléments sonores et visuels à nous transmettre ses idées, mais il nous permet surtout de prendre conscience des incidents par les nombreux témoignages recueillis autour du monde.
En conclusion, ce reportage est un programme audiovisuel de qualité avec une vision critique sur l’avenir de l’éducation, qui pièce par pièce déplace  notre vision par rapport à ce sujet.

Benjamin Jacques.

An eye for an eye vu par…

An eye for an eye, titre du documentaire de Ilan Ziv, relate la conséquence irrémédiable d’un acte meurtrier provoqué par l’amalgame entre terroristes et musulmans suite aux attentats du 11 septembre 2001.
Cette expression symbolique, “œil pour œil, dent pour dent” est issue de la loi du Talion, l’une des lois les plus anciennes de notre monde qui résulte en la réciprocité du crime et de la peine. Marck Stroman, auteur de deux meurtres et d’une tentative d’assassinat, est condamné à la peine de mort dans l’état conservateur du Texas aux États-Unis, où la loi du Talion est toujours en vigueur.
Il s’agit là d’un film émouvant qui met en avant l’importance de la vie et le pardon.
En effet, l’une des victimes, Rais Bhuiyan, est capable de pardonner à cette personne qui a attenté à sa vie. Il va alors faire tout ce qui lui est possible pour sauver celle de son agresseur.
Le documentaire amorce également la naissance d’une amitié inattendue entre le réalisateur et Marck, résultante de sept années d’interview au sein d’un parloir, qui va progressivement faire passer Ilan Ziv de journaliste à ami.
Émouvant aussi, car on voit l’évolution de l’homme en prison, de sa mentalité qui change dans un sens inattendu. Pendant ses dix années dans le couloir de la mort, les lectures, les écrits et la réflexion ont permis au prisonnier de prendre conscience que l’ignorance amène la peur et la haine. La connaissance engendre le sens des actes, le savoir efface la haine, la compréhension permet le pardon.
Un documentaire à voir absolument !!!!

Anaïs Roubaud.

Fonko vu par…

Dans Fonko, trois réalisateurs unissent leurs origines pour aborder de thème de la musique africaine, mais c’est ici une musique inattendue qu’on découvre, qui nous surprend, parce qu’elle mêle musique traditionnelle et modernité.
À travers des portraits de musiciens éclectiques et créatifs, le film nous offre une vision nouvelle de l’Afrique, vivante, heureuse. Tout d’abord parce que tous s’accordent pour désigner la musique comme une arme, et surtout comme un moyen d’expression. Ensuite parce que leurs voix et leurs musiques s’élèvent pour revendiquer l’importance de leur culture à travers le monde. En passant par différents pays du continent, le documentaire tisse des liens entre eux, les unit, semble leur permettre de communiquer. Mais au-delà de communiquer entre eux, ils communiquent avec nous, spectateurs occidentaux et nous permettent de voir un autre aspect de leur culture, de leur histoire.

Noélie Mériau.

Runaway women vu par…

Nous entrons avec violence dans un Japon aussi réaliste que poétique grâce à la série Runaway Women. La jeune Rieko sort de prison après avoir été acquittée d’un crime sur un enfant d’une dizaine d’années qu’elle gardait. Elle tente de reprendre une vie normale mais pour les gens, c’est elle la coupable. Ainsi comme dans La chasse de Thomas Vinterberg, s’engage une lutte pour sa justice et pour vivre, car ce monde ne veut plus d’elle.
Ce n’est pas un belle société japonaise que nous montre Hiroshi Kurosaki, mais c’est sans nul doute un beau Japon. Les plans sont lumineux, comme traversés par une sorte de transe lumineuse. C’est quelque chose de rare pour un objet télévisuel. Hiroshi Kurosaki ose l’expérience sonore et visuelle, casse le rythme pour mieux nous accrocher, n’hésite pas à aller vers la lenteur pour garder le mystère et alourdir le suspense. Il convoque peut-être parfois trop nos sentiments par une musique omniprésente, qu’il aurait été de bon ton de modérer, mais c’est l’un des rares points que l’on peut contester tant la mise en scène est millimétrée, intelligente et cinématographique.
Il nous fait voyager dans Nagasaki et ses côtes. La mer est toujours là, présente sur énormément de plans, comme pour nous rappeler qu’au Japon personne ne peut fuir, la mer est une ouverture sur le monde et à la fois une barrière. C’est tout ce qu’incarnent les personnages, ils sont pleins de contradictions. Pleins de haines, de préjugés et de compassion tout à la fois, ils veulent fuir et se venger. Ils ont peur d’eux-mêmes et des dégâts qu’ils se savent capables de causer. Ils sont en fin de compte dans la retenue, proche du cinéma de Bresson, dans une époque où il n’est pas bon d’exhiber ses sentiments, et qui, en fin de compte permet au spectateur d’imaginer le ressenti des personnages. C’est un cinéma qui n’en fait pas trop, qui est beau et qui a toute sa place sur les grands et les petits écrans. C’est un film qui explore le Japon comme vous l’avez peu vu, dans sa violence et sa sensualité. Il change notre regard sur le pays sans l’européaniser, une vraie réussite.

Mathis Veillard.

Koneline : Our Land Beautiful vu par…

Des images d’une beauté saisissante, des prises de vues superbes, des ralentis qui laissent le temps à l’action de fleurir. Tels sont les ingrédients du film Koneline : Our Land Beautiful. Ce film est une ode à la nature, à la vie loin de la ville. Le spectateur découvre le conflit qui oppose les habitants d’une région du Canada et les dirigeants d’une exploitation minière. Ce documentaire montre la vie de ces gens qui vivent au milieu d’une nature époustouflante et pourtant si fragile. Le film tient une position relativement neutre, il laisse le spectateur se faire son propre avis et développer sa pensée lui-même. Le travail du son est indéniablement réussi, ce qui confère au film une certaine consistance, le spectateur n’a aucun mal à se plonger dans l’environnement dépeint ici. Des points noirs cependant : quelques longueurs, des scènes difficiles sans grand intérêt (la scène de chasse). Un documentaire globalement bien fait et intéressant.

Laura Castel.

Vangelo vu par…

Pippo Delbono nous plonge dans son film en commençant par des prises de vue avec son téléphone filmant sa mère en train de mourir ou sa propre prise de sang du VIH. Nous sommes donc directement plongés dans une prise de vue très inhabituelle. Delbono durant tout son film n’utilise pas des caméras professionnelles mais la plupart du temps son téléphone et un petit appareil photo qui lui sert de caméra. Ce réalisateur, par ailleurs metteur en scène de théâtre, veut être au plus près des réfugiés, il filme un homme, un individu, non une masse. Le petit appareil lui permet d’être plus proche des réfugiés, de les regarder dans les yeux quand il leur parle. Cette technique de réalisation nous permet d’être davantage avec eux et d’être davantage plongés dans le réalisme du sujet. Pippo Delbono recrée l’Evangile (souhait de sa mère avant de mourir) avec les réfugiés de manière totalement inattendue mais très intéressante. Il accentue les émotions de l’Evangile et non l’histoire, et cette rencontre avec les réfugiés est une rencontre d’amour entre les hommes, de coexistence. A la fin du film nous reconnaissons la Cène : tous les réfugiés sont assis autour d’une table garnie de fruits, accompagnés d’une fantastique chanteuse qui chante de tout son coeur avec toutes ses forces, l’émotion est au sommet, le film nous laisse sans voix et se termine ainsi.
Pippo Delbono nous transmet énormément d’émotions différentes à travers son film, c’est un film qui parle de l’humain, de la coexistence entre les hommes et qui ne se base pas sur la question des réfugiés dans le monde mais sur la question de l’homme en général.

Fanny Caumont.

Quartier impopulaire vu par…

Une approche très surprenante de ce quartier « chaud » de Toulouse, le Mirail. En allant à la séance, on ne s’attend pas à ce que le documentaire soit si personnel, le réalisateur est parvenu à créer une relation de confiance et de respect avec les jeunes. L’image installe elle aussi ce lien par sa proximité physique et l’immédiateté du dispositif numérique. La caméra semble recréer ce lien entre le quartier et le monde extérieur.  Ici, la parole est donnée aux habitants de ce quartier, et c’est très étonnant de constater le nombre incroyable de choses qui sont à dire, à dévoiler. C’est le point de vue interne de la cité qui est transmis, et non celui d’un reporter quelconque, qui aurait tendance à ne rendre compte que de la superficialité des problèmes sans atteindre le fond des choses. Les propos concernent la société, la religion, et dans leurs HLM, un réel besoin des habitants de casser la barrière entre le quartier et le reste de la ville se fait sentir, ainsi qu’une volonté d’être entendu et par dessus tout d’être compris. J’ai personnellement vraiment apprécié ce documentaire, ces personnes que l’on a tendance à rejeter nous envoient un message de paix plus que primordial aujourd’hui pour éviter les amalgames. Je le recommande vraiment, et surtout, jusqu’au bout.

Alice Le Treut.