Shadows vu par…

Ce documentaire réalisé par une Israélienne (Noa Aharoni) nous parle d’un sujet sensible en Israël : la Shoah. Il aborde les conséquences psychologiques sur plusieurs générations et la crainte que la maltraitance se reproduise. La réalisatrice donne la parole à des enfants, de grands enfants maltraités par leurs parents rescapés de la Shoah. Enfants parce qu’ils restent les enfants de leurs parents. Grands, parce que le temps a passé, qu’ils sont restés silencieux et sont maintenant parents à leur tour. Un sujet douloureux, non-dit, qui plane au dessus des familles sans être évoqué et pourtant transcende les générations. On assiste à des dialogues entre parents qui culpabilisent et enfants en souffrance, qui en viennent à espérer secrètement la mort de ces parents. Les paroles sont dures mais adviennent étrangement facilement au point que plusieurs fois les échanges m’ont semblé trop préparés, perdant leur naturel. Un sentiment renforcé par l’usage du champ contre-champ trop appuyé. La forme me dérange, mais le sujet reste cependant important et troublant.

Mila Clanet.

The Child in Time vu par

A travers cette œuvre d’une heure et demie, nous découvrons le quotidien d’un drame familial. Stephen perd Kate, sa fille de 4 ans dans un supermarché. Entre le déchirement d’une famille et les conflits autour de l’éducation, nous sommes plongés dans une histoire poignante où se mêlent espoir, amour et chaos. Ce film nous expose le drame d’une vie, d’un mariage au bord de la rupture, la perte d’un être cher. Cette histoire nous touche au plus profond de nous, marque les esprits et nous démontre que malgré les épreuves de la vie tout le monde peut réussir à se relever et à refaire face. Les spectateurs sont captivés par la projection autant par la qualité des plans, que par l’histoire et même la bande son. En effet, malgré son caractère mélodramatique, composée essentiellement de morceaux de violons et de piano, le film garde toute sa crédibilité.
Il illustre une leçon de vie que je conseille à chacun de regarder.

Juliette Faget.

Alex vu par…

Alex : une série policière noire suédoise par le réalisateur Michael Hjorth et le scénariste Niklas Rockstrom. C’est une première française dont les deux premiers épisodes ont été diffusés mercredi au cinéma Le Royal. Donc une nouvelle série, mais pas une nouvelle inspiration.
En effet, on retrouve un duo classique, avec un flic viril et dur qui a une grosse voix et qui ne respecte pas les codes. Cette fois-ci c’est un flic pourri qui a tué son très proche partenaire de travail sans le vouloir, dommage. Son ancien collègue sera remplacé par une policière, à cheval sur les règles et en mauvaises relations avec son père qui n’a pas la même vision du métier de policier qu’elle. Elle est chargée d’espionner Alex, et vu que c’est une policière très appliquée, elle passe des soirées entières à étudier ses dossiers, en pyjama au calme sur son canapé, à analyser scrupuleusement ses fiches qu’elle déplace dans tous les sens pour découvrir des failles : et nous voilà avec la scène des gens qui travaillent tard le soir ! Les méchants ne sont pas mieux parce qu’ils existent pour être méchants, et sont aussi classiques que notre duo. Ils viennent chez Alex le menacer de la part de BG le boss des Méchants. BG, lui, a de gros yeux menaçants qui font donc peur. Alex refuse de perdre quelqu’un de précieux encore une fois et surtout de perdre sa famille, son fils a peur qu’il meure comme son ancien partenaire. Il décide alors de cesser toute relation avec BG sauf qu’il ne va faire qu’attirer les problèmes : normal, dans une série, il faut créer du suspense! Toujours aussi classique.

Conclusion, voilà une série qui plaira à tous ceux qui apprécient ces critères à la mode, avec bien évidemment de la violence banalisée dont beaucoup sont friands.

Léo Carmeille.

La Rançon vu par…

La Rançon est un documentaire qui vous amène auprès de procureurs, négociateurs et ex-otages afin d’aborder le plus gros problème du Vénézuela : l’enlèvement.
Rémi Lainé parvient à nous tenir en haleine durant toute la projection en multipliant les rebondissements et des révélations qui sont plus invraisemblables qu’elles ne sont réelles, en nous parlant ainsi d’un sujet très important et surtout d’actualité où des gens vivent dans la crainte de se faire enlever pour de l’argent.
Ce trafic humain est rendu plus vrai que nature grâce à des images de réels enlèvements qui font prendre conscience de l’insécurité de certaines personnes, qui se font parfois enlever dans leur propre maison. Ces images servent le propos des personnes qui parlent de leur expérience et permettent au spectateur d’encore mieux se projeter dans le récit. Le rapport avec les interviewés est très proche, que ce soit les négociateurs ou les ex-otages et leur famille, ce qui renforce notre implication dans le film. Un film qui paraît fictif à certains moments tellement les histoires et les chiffres donnés sont extravagants. Et le récit nous transporte d’une affaire à l’autre sans jamais nous perdre.
Le sujet du kidnapping est rarement représenté de façon aussi réaliste et cela, il est important de s’en informer pour connaître les risques mais aussi les attitudes à avoir dans ce genre de situation. Mais le film fait aussi réfléchir sur les inégalités sociales et comment elles continuent d’être creusées.
En effet le film conclut sur le fait que ce sont plus souvent les pauvres qui sont touchés par les enlèvements car ils n’ont pas les moyens d’investir dans une sécurité renforcée ni de se payer une assurance contre les enlèvements. Or, les victimes que l’on voit dans le documentaire sont des personnes relativement aisées qui ne représentent donc pas la grosse majorité des otages, d’une classe sociale plus modeste.

Adrien Duluc.

Maternité secrète vu par…

Maternité secrète, un documentaire de Sophie Bredier, nous invite à la rencontre de personnes ayant vécu dans un château normand qui accueillait des « filles-mères ». C’est au sein même de ce château que ces anciens employés et filles-mères redécouvrent leur passé, leur vie d’autrefois. Marqué par ce vécu, ce lieu fait remonter à la surface des émotions et des non-dits.
Le film semble être un pas de plus vers la réconciliation avec leur histoire. Il est touchant de voir qu’ils reviennent d’eux-même sur leur traces, en s’attardant dans les pièces où ils ont passé le plus de temps ou encore en chantant les berceuses d’autrefois.
Ce film est cool…

Eli Martinez.

Les airs sauvages vu par…

Premier film de ce FIPA 2018. Première approche du festival. On se retrouve devant un documentaire musical plein d’échanges, de traditions portées avec fierté, amour et questionnement, de paysages sauvages et magnifiques … Et surtout, c’est une rencontre avec des voix que nous proposent Elsa et Oihan Oliarj-Inès, et quelles voix ! C’est d’abord un film qui s’écoute, puis les images s’ajoutent et expriment la relation forte entre ces chanteurs basques et leurs terres. Le travail musical d’Oihan est un projet audacieux de création d’accompagnement musical des chants traditionnels basques, sans les transformer ou modifier l’interprétation des chanteurs. On suit tout le cheminement de travail, de l’écoute à l’enregistrement studio, en passant par l’enregistrement a cappella en pleine nature et la composition de brouillons musicaux. C’est donc un film plein de sensations, qui mérite le coup d’œil (et surtout d’oreille!), ainsi qu’un joli vote pour le prix du jury.

Myrtille Arurault.