Fini !

Voilà, le FipaDoc 2019 est déjà fini… le temps est passé vite, cinq jours d’échanges et de partage autour des documentaires proposés par le festival. C’était la première fois pour moi que je participais à un festival aussi important dans l’audiovisuel. Nous y rencontrons des cultures différentes grâce aux documentaires projetés dans plusieurs salles du festival. Sans parler des propositions comme la VR (réalité virtuelle) au Bellevue, qui ajoute de nouvelles technologies au FipaDoc.

A la fin de certaines séances, la présence du réalisateur ou d’un membre de l’équipe du documentaire afin d’échanger avec eux était une chance, un moyen important et enrichissant de partager différents points de vue.

Pour finir le FipaDoc est un festival enrichissant culturellement qui nous fait voyager, découvrir d’autres communautés, une autre façon de penser et de voir le monde. Au revoir FipaDoc, à l’année prochaine !

Vincenzo Mondi.

Proch, vu par Morgane Gonzalez

Proch est un documentaire qui se base sur ce qu’il se passe après la mort. Il est incroyablement émouvant par son approche silencieuse tant au niveau des personnes filmées que de l’ambiance sonore sans pourtant perdre de son sens. Le point de vue qu’adopte le réalisateur m’a par ailleurs troublée, en effet il se situe souvent dans la même pièce que la personne décédée quand elle est présente ce qui crée une atmosphère pesante. C’est le cas par exemple dans la scène où le point de vue se situe à l’arrière du corbillard juste au dessus du cercueil. Nous ne connaissons rien de la morte, ni sa vie ni son nom, mais au fil du documentaire s’instaure une certaine proximité avec ce corps. On y voit la brutalité avec laquelle le corps est manipulé, les membres soulevés qui sont lâchés sur la table provoquant un bruit qui fait de la gravité le bourreau de ce corps. En parallèle, on perçoit  la douceur de la préparation vestimentaire et esthétique du défunt. Les changement de plans contiennent également une brutalité soudaine comparable à la mort elle-même. Prenons cette fois l’exemple de la scène où les biens de cet être décédé sont mis aux enchères, la commissaire priseur brisant le silence en annonçant les prix de ce qui fut les seuls souvenirs de cette personne et celui de la scène qui suit avec des individus détruisant à main nue les invendus restants comme pour effacer les dernières traces de la vie de cette personne. L’endroit d’où nous regardons quitte ensuite le corps : au moment où il est enterré, nous regardons la scène avec une certaine distance comme pour pouvoir lui dire au revoir. Je trouve que ce documentaire est une approche très respectueuse de la mort d’une personne et pourtant d’une proximité certaine, les sentiments que nous fait éprouver cette oeuvre se rapprochent de ceux de la vie, de sa douceur et de sa brutalité, de ce corps avec lequel nous ne sommes pas à l’aise d’abord et qu’on finit par accepte , et de son effacement soudain qui fait que tout ce qu’était une personne n’est plus. Il prend comme point de départ notre regard et comme direction celle de ce corps sans vie.

Morgane Gonzalez.

Fuck fame, vu par Tristan Meunier

Fuck Fame, un documentaire sur la figure de l’électropop Uffie

Uffie m’intéressait car elle a fait partie de la vague musicale qu’on a appelé la French Touch 2.0, Les musiques électroniques de la deuxième moitié des années 2000 [Génération MySpace] marquées par les sorties sur les labels Institubes et Ed Banger dont Uffie a fait partie avec ses collaborateurs récurrents : Justice, SebastiAn et Oizo.

Le documentaire suit Uffie pendant cinq années dans beaucoup de situations vécues par une artiste pop (dix ans de carrière, un seul album et beaucoup de clubs, et des problèmes avec son label).

Le film parle des problèmes personnels notamment avec un accent porté sur sa santé mentale après qu’elle est devenue une star d’envergure internationale.

Enfant de la culture club et internet, Uffie est un personnage public qui va mal, et Fuck Fame parle beaucoup de son mal-être constant et la peint un peu comme irresponsable de sa santé mentale, la montre “sur le déclin”. C’est en particulier sensible en après concert où  elle a un mal-être à combler quand elle n’a pas l’adrénaline, traduit dans le film par beaucoup de moments où elle renifle de la cocaïne.

C’est un film où l’équipe de tournage essaye de souligner le caractère dysfonctionnel chez Uffie et ce qu’avoir été une popstar d’envergure mondiale peut entraîner.

Le film, bien que maladroit dans sa forme, tient un propos assez intéressant : pas de voix off, uniquement des entretiens avec Uffie qui vont structurer le récit; c’est vraiment singulier, c’est un objet produit sur le vif et monté de manière réfléchie.

Uffie est-elle la popstar volatile qui va trop mal pour se concentrer sur son travail musical en studio, veut-elle s’éloigner de l’industrie musicale ? C’est ce que le film laisse entendre assez clairement sur sa fin où elle s’installe dans une maison avec sa fille, où elle serait sortie de ses malaises : « j’ai tout arrêté ».

Je regrette que ses rapports avec la musique ne soient pas davantage approfondis et personnellement j’espère juste que le film ne lui fera pas de mal médiatiquement, car elle y est traitée comme une cocaïnomane dépressive et sa musique comme une musique de circonstances : nous voulons faire la fête, écoutons de la club musique.

Où commence la fête ? Qu’implique-elle pour les gens qui la font vivre ?

Tristan Meunier.