L’incompréhension

Nous sommes allés voir « Sans frapper », film qui nous permet d’entendre des témoignages de femmes violées.

Pendant tout le film, nous étions dans l’incompréhension vis-à-vis de l’histoire et des personnages. Des chuchotements, des messes basses venaient des spectateurs de la salle. Certains se penchaient vers leur voisin pour savoir si lui avait compris.

Plus le film avançait, plus l’incompréhension était présente.

Finalement, je pense que le principal n’était pas de savoir qui était qui, qui avait fait quoi et qui disait quoi. Le plus important était d’entendre leurs témoignages touchants sur leur vécu et d’y réagir.

Anaïs Chaulet.

Kachalka vu par Steeven Petitjean

Alors voilà : Kachalka est un court-métrage de 9 minutes réalisé par Gar O’Rourke nous racontant l’histoire d’une salle de sports à ciel ouvert fabriquée par la communauté. Elle a été faite à base de déchets d’usine rapportés par les travailleurs qui viennent s’y entraîner.

Ce court-métrage documentaire montre à quel point la communauté peut se montrer
sympathique. Chacun offre son savoir-faire pour que ce lieu soit un lieu
de retrouvailles et de plaisir, où tous peuvent venir et ne jamais se sentir à l’écart.
Je dis cela pour la simple raison que dans une salle de sport de nos jours tout le monde se préoccupe
de ses propres exercices sans faire attention aux autres.
Comme si de nos jours, nous étions amenés à ne pas aider notre prochain. C’est en tout cas ce que j’ai pensé en regardant le film.

Nous pouvons en effet souvent constater des attitudes indifférentes, mais parfois le fait de voir des personnes s’entraider, comme ici, fait vraiment du bien.

Steeven Petitjean.

Surf the line vu par Mathieu Zdunek

Sur le papier « Surf the line » apparaissait comme un documentaire technique sur la mise en place et la construction du surf dans les airs.
Finalement pour moi ce documentaire fut comme une compilation de sauts en parachute sur une planche de surf. En effet je n’ai pas trouvé l’aspect technique ou la recherche faite sur la construction et la mise en place de ce projet.
Cela m’a déçu, mais le documentaire reste toutefois intéressant à voir.
Mathieu Zdunek.

Les lycéens, le traître et les nazis vu par Nathaniel Monteils

Les lycéens, le traître et les nazis est un film documentaire du réalisateur David André dont l’histoire a lieu pendant la Seconde guerre mondiale en France. En quelques mots, des lycéens parisiens vont former des groupes de résistants contre la barbarie nazie la plupart du temps à l’insu de leurs parents. Ils vont notamment lutter en portant des étoiles juives avec des messages provocateurs inscrits au centre, ou bien en éditant des journaux anti-collaboration. Ils décideront tous de se rejoindre dans des fermes aux alentours de La Ferté-Saint-Aubin en apprenant l’imminent débarquement des forces américaines, mais un traître est parmi les résistants qui sont au nombre d’une centaine.  Ce film m’a semblé très intéressant dans la manière de conter l’histoire : en effet, une fiction reproduisant presque à l’identique le parcours et les péripéties de ces étudiants est mise en parallèle avec des images d’archives et les personnages qui parlent en voix off pour expliquer leur psychologie. Une dizaine de personnages va donc exprimer son point de vue à un instant τ de l’histoire. Cette forme de documentaire est selon moi plutôt originale et permet de mieux intégrer l’histoire, les personnages nous parlent presque directement et la reconstitution nous plonge directement dans l’action sans oublier la dimension purement historique avec les vraies photos des lycéens et des endroits où ils ont fait étape.

Pour moi, ce film est à voir car le fait d’être placé dans l’action fait prendre conscience du courage et de l’héroïsme de ces jeunes étudiants qui ont pour la plupart donné leur vie pour la liberté et pour défendre ce qu’ils jugeaient être bon malgré les obstacles ou les interdictions.

Nathaniel Monteils

La nuit tous les chats sont gris vu par Xaëlle Ferrier

Le réalisateur suisse Lasse Linder nous propose par son film La nuit tous les chats sont gris une histoire assez peu commune et intime de Christian et de sa relation avec ses deux chats Marmelade et Katjuscha.

Le réalisateur manifeste la solitude profonde de cet homme, transmise par des plans moyens fixes. C’est le personnage qui est contraint de se déplacer dans le cadre et non le cadre qui le suit. Malgré ce large espace dans lequel il évolue, il se voit malgré tout encadré sur les côtés, par l’encadrement des portes ou les murs.

Ainsi la solitude de ce personnage l’amène sûrement à se créer ce monde fictif,  intérieur,  dans lequel il est enfermé et qui ne concerne que lui et ses chats.

Bien que ses chats soient traités avec considération, ils sont montrés d’une manière particulière à l’image. Ils se voient souvent occuper l’écran seuls, sans présence humaine. Cela leur confère ainsi un statut important, à l’instar de celui que leur confère Christian. Ils paraissent presque des humains à l’écran, par leur position à l’image et par la place qu’ils occupent dans le champ avec notamment des gros plans. On partage ainsi en quelque sorte le point de vue de Christian qui considère ses chats comme des personnes avec qui il a des liens proches (notamment Marmelade qu’il appelle constamment “ma chérie ” et qu’il accompagne dans son accouchement). On verra même son bouleversement lorsque ses chats finalement, qui restent des animaux, ne répondent pas à la démonstration d’amour qu’il leur fait.

Les discussions entre Christian et ses chats paraissent alors dérangeantes, relevant de son monde intérieur et traduisant sa manière de combler sa solitude. A première vue, on en viendrait à le qualifier de fou, or chaque personne détenant un chat sait qu’elle a déjà eu des échanges de conversation avec son chat. Lasse Linder nous offre alors une réflexion miroir sur une habitude assez intime qui reste inavouée mais qui dévoilée au public renforce cette impression de folie.

Alors que le titre est assez classique, nous sommes donc plongés dans une histoire assez particulière. A la fois comique par l’attachement fort entre cet homme et ses chats, peu habituel à l’écran, ainsi que par les chats eux-même. Et d’un voyeurisme perturbant qui nous plonge dans l’intimité de cet homme.

Xaëlle Ferrier.

Reconstructing Utoya

Dans mon armoire, les pellicules s’entassent et toutes relatent un moment de ma vie. Et aujourd’hui je dois chercher celle qui contient le plus lourd secret, celle qui a changé ma vie. Elle est toute poussiéreuse et abîmée, elle a vécu des moments difficiles. J’avais besoin d’oublier. De laisser de côté ces souvenirs qui me hantaient. Mais il est temps de les partager.

Lentement j’enclenche le projecteur et la bobine se met en marche. Mes souvenirs défilent si vite. Je dois vous raconter. Stop! Je m’arrête là. Les yeux rouges, une larme au coin de l’œil, je les regarde. Ce silence est pesant pour moi, mais c’est de cette façon qu’ils recueillent mes souvenirs. Je le vois dans leurs yeux, ils ont compris, il vont essayer de rendre hommage à cette tragédie. Car oui c’était l’enfer et je ne m’en suis pas sortie indemne, une partie de moi est restée là bas et je ne la retrouverai pas.

Je remets la bobine de mes pensées en marche. Je laisse couler cette larme qui ne voulait pas descendre sur ma joue. C’est bon! Je peux m’arrêter là. Je finis de leur raconter. Sur ces lignes blanches, je regarde passer leurs corps. Sur cette scène d’un noir profond, je les entends rire, s’enlacer, jouer. Je sursaute. Un bruit métallique me glace le corps. Et  BOUM. Ils courent, ils paniquent, ils plongent, ils tombent. Plus un bruit. Sous mes yeux, leurs corps sont immobiles. C’est dur de les voir prendre autant de risques pour reconstituer Utoya. Enfin je l’ai dit. C’est sorti, Utoya, cette ville dans laquelle j’ai laissé une partie de moi. Mon innocence est restée à Utoya.

Salomé Paquereau.

C’est dommage, c’est peut-être la dernière fois

2019  – première édition du FIPADOC. Face à la forme documentaire, la réserve et les craintes sont là. Le festival se termine et avec grande surprise, l’attente du prochain naît. Les mois passent, passent, passent.

2020 – le FIPADOC arrive enfin, l’enthousiasme est grand. La programmation tombe et l’excitation s’estompe. Déception. Est-ce dû à une comparaison avec l’an passé ? Renier les a priori, les préjugés et faire confiance à cette nouvelle édition du festival.

Décevant.

Confusion.

ENFIN.

Intéressant.

 

Frustration. Frustration. Frustration …

 

Gaëlle Paolacci.

Scheme Birds vu par Kevin Lami

Les rencontres inattendues sont souvent celles qui nous marquent le plus, ou tout du moins, celles qui nous surprennent agréablement. C’est un peu ce qui s’est passé pour moi avec Scheme Birds. Je suis allé à la rencontre de ce documentaire un peu par défaut, et je ne regrette pas du tout mon choix.

Scheme Birds nous raconte l’histoire de Gemma, une adolescente grandissant à Motherwell, une région pauvre d’Ecosse. Au cours du métrage, nous allons suivre son évolution : au début Gemma, comme tous les jeunes de son entourage a un comportement destructeur envers les autres et elle-même. Avec ses amis, elle se bat, passe son temps à boire, à se droguer et n’envisage aucune perspective d’avenir. Ses choix vont faire qu’elle va se brouiller avec Joseph, son grand-père, et la seule famille qu’elle a.

Cependant un événement va pousser Gemma à changer radicalement de comportement, à envisager un avenir de plus en plus lumineux, et ce malgré la présence d’un environnement toujours aussi destructeur autour d’elle.

Gemma et son entourage sont attachants, leur humanité est frappante et crève l’écran. Leur faiblesse et la simplicité avec laquelle ils y font face provoque chez nous un sentiment d’empathie bienveillante. Je ne sais pas à quel point Scheme Birds peut toucher ses spectateurs, mais je crois avoir été un spectateur idéal pour recevoir toute l’émotion qui s’en dégage.

Kevin Lami.