12 mn
Invitée : Isabelle Godillon, enseignante au Bts audiovisuel du LISA d’Angoulême
Objet sonore autour de Karaoke paradise, par Elisa et Noa
Brève de Roman sur Casa Susanna
Plateau radio du mercredi 25 janvier (2/4)
7 mn
Micro ouvert autour de Le bégaiement fond au soleil
Angelo et sa canette = Hermann Slobbe et son micro
Plateau radio du mercredi 25 janvier (3/4)
8 mn
Objet sonore autour de Jean Larregaray par Morgan et Jules
Brève de Marie sur Les Oisillons
Plateau radio du mercredi 25 janvier (4/4)
21 mn
Micro ouvert à Charlotte et Paul au sujet d’Objectif France – Thomas Pesquet (pas de débat, démontage en règle)
Invités : Olivia Chiché et Thomas Lesgoirres interrogés par Mathieu
Soirée karaoke
J’ai décidé de parler de la soirée karaoke qui s’est passée juste après le film Karaoke paradise. Créer une soirée à thème grâce à un film est quelque chose d’incroyable. On montre au réalisateur à quel point son travail est formidable.
On y retrouvait une ambiance formidable avec un mélange de personnes de tous horizons. Cela va de la différence de classe sociale, des études et des emplois, des nationalités jusqu’aux âges. Un mélange créant une harmonie et une symbiose entre tout le monde, en chantant et dansant sur des musiques tout à fait variées. La joie et la bonne humeur étaient de mise. Tout le monde chantait, même s’ils ne connaissaient pas la musique.
Ce qui m’a marquée, c’est quand nous sommes allés chanter sur scène. Nous avons décidé de chanter Bohemian Rhapsody de Queen. Normalement quand les gens chantaient, les personnes restaient à leur place et s’amusaient. Mais là tout le monde s’est réuni devant la scène et ensemble ils ont chanté en nous accompagnant. Ils nous regardaient et nous félicitaient. C’était un moment émouvant où un moment de joie entremêlé d’humanité s’est créé. Quand la musique s’est terminée, tout le monde souriait.
Laura De Biasi.
Le Fipadoc
La culture vue par un techos
Un événement majeur à Biarritz du 20 au 28 Janvier
Un envahissement culturel
Un écartèlement d’esprit
Une opportunité
Une échappatoire
Une source de révolte, d’espoir
Une semaine
Une semaine banalisée
Une trêve dans la monotonie scolaire
Un tapis rouge pour aller voir des films
Une tape sur la main pour faire chauffer la cervelle
Une baffe pour rendre un projet audiovisuel
Un pied dans le cul pour aller parler à des réalisateurs étrangers
Des émotions à effet de Biafine
La douce folie à l’écoute du générique du Fipadoc pour la 5ème séance de la journée
Le générique de fin illisible, noyé dans les larmes
Un corps d’athlète
Courir sous la pluie pour ne pas rater le film
Retenir un fou rire devant des officiels en cravate
Applaudir à s’en brûler les mains
Commenter le film pendant la séance
Commenter le film à la sortie de la séance
Aphone pour commenter le film sur le plateau radio
Risquer l’ennui
S’essayer à la drague
Danser sur la moindre musique
Lancer des applaudissements
Foirer un lancement d’applaudissements
S’endormir dans une salle chauffée en hiver
Une tache de vin de souvenirs
Une envie pressante de recommencer
Un stage du 2 Janvier au 3 Février
Alors Boris danse
Nouma nouma yeah
Eva Charpentier.
LE GANG DE QUI ? ET PUIS QUEL GANG ?
C’est étrange n’est-ce pas ? Entre la guerre, la pollution, la fin du monde immédiate, la guerre, la torture et la guerre, pourquoi est-ce que ce qui m’a le plus révolté est une ouverture de film où une vieille voix de druide me parle de téléphones comme de miroirs maudits alors que la musique d’église atteint son sommet, et que le titre Girl Gang apparaît de la façon la plus dramatique qui soit. Impossible alors de croire ce dont je venais d’être témoin, aucune chance que cela soit réel, personne de vivant dans ce monde n’aurait pu faire apparaître un titre comme Girl Gang au pic d’une chorale religieuse. Mes yeux sortent de leurs orbites et ma mâchoire vient frapper le sol, le cauchemar continue. Des foules de trop jeunes adolescentes, tellement denses qu’on ne distingue plus qu’une seule couleur, filmées au ralenti avec ces mêmes fichues musiques christiques. De quoi s’attendre à la soudaine évaporation de cette foule par le souffle d’une météorite ou par la véritable apparence de Zeus.
En soi, je suppose que ce n’est pas un mauvais propos, cette famille qui vit dans un monde complètement extraterrestre loin de la moindre décence humaine, ce manager qui sort un petit rire après avoir parlé de photo érotique d’une gamine de 14 ans ou cette fan qui voit ses os être remplacés par de la mousse à la vue de son Dieu unique « @Leoogalys ». A deux doigts de bondir de mon fauteuil et d’étendre mes bras comme Michael Jordan à la fin de SpaceJam pour manifester ma présence dans ce monde de folie, secouer ces parents faits de paille dans l’espoir de révéler des boulons à leurs articulations, de quoi me dire tout était faux ! Mais non, la chorale (qui commence de plus en plus à ressembler à la bande-son qui se jouerait le jour de ma mort) continue de se faire entendre par-dessus des story Instagram où cette influenceuse est recouverte de logos McDonald.
Le film se ferme sur le même plan qui le fait commencer, avec un autre texte, soit affreusement mal écrit, soit mystérieusement prophétique, qui compare les téléphones à des miroirs noirs maudits, avec cette même musique des funérailles de la reine. Je pense bien n’avoir pas cligné des yeux depuis le début de la séance; comment expliquer que de la fumée en sorte alors. Je repense à ces moments où les parents avouent ouvertement être des ordures, des ratés, des abominations, qui utilisent leur fille pour accomplir tous leurs fantasmes et accomplir ce qu’ils n’ont jamais fait. Je repense à ces scènes et je suis presque sûr d’avoir vu des ficelles qui faisaient bouger leurs bras, mais cela doit sûrement être un mécanisme de défense de la part de mon esprit. Je sors de la salle, regarde le soleil droit dans les yeux, et vérifie que les gens autour de moi ne marchent pas au charbon ou à l’électricité, puis me fais cette remarque alors que mes organes se remettent en place : « Pas de doute, il s’agissait bel et bien du Girl Gang ».
Emeric Trolliet.
Dedalo
vu par Yon Accardo.
Dedalo, à la recherche du temps perdu
J’ai décidé pour cette chronique d’écrire quelques mots sur mon plus beau coup de cœur de ce festival. Dedalo, réalisé par la jeune italienne Chiara Capo, est un moyen-métrage de 48 minutes appartenant à la catégorie « Jeune création ».
Il suit un groupe de trois amis génois (Francesco, Luca et Raffaele) qui commencent à déprimer car ils approchent de la trentaine et sentent qu’ils n’ont encore rien accompli. D’où le titre, Dedalo étant un synonyme de labyrinthe en italien. L’idée du film est simple: les suivre individuellement et collectivement dans leur intimité, participer à leurs conversations les plus personnelles et finalement devenir le quatrième membre du groupe par le biais de la caméra de Capo.
En effet, si le film excelle tant dans son exercice, c’est parce que le quatrième membre du groupe est la réalisatrice elle-même. Elle connaît bien ces garçons et sait parfaitement s’effacer pour les mettre en lumière. La plus grande qualité du film réside dans le naturel qu’il réussit à dégager. Il est important de le souligner car d’autres documentaires provoquent parfois l’effet inverse: les sujets, se sachant filmés, s’éloignent de leur comportement naturel et le spectateur perçoit la mise en scène. Ici, Chiara Capo génère un tel sentiment de confiance que la caméra semble disparaître de leur quotidien. On assiste alors à des conversations tellement intimes qu’elles pourraient paraître hors de portée. Mais la réussite du film est là: capter le vrai, le naturel, pour dépeindre une réflexion sur la dépression et la recherche du sens de la vie. Dedalo est un portrait bouleversant d’une jeunesse perdue dans une Italie toujours en état de crise, mais qui sait faire ressortir un peu d’espoir là où il ne semble plus y en avoir. A découvrir en salles et à revoir à l’infini.
Tendresse nécessaire
Casa Susanna de Sébastien Lifshitz
Une petite maison dans les bois, dans les années 50 et 60, en pleine campagne américaine, un des premiers lieux de rencontre des réseaux clandestins des personnes travesties (j’utilise ce terme car c’est la manière de se définir des personnes de l’époque).
Entre les mains du documentariste Sébastien Lifshitz, l’histoire est racontée de manière douce et profondément humaine car s’appuyant sur les témoignages des proches et de certains membres de ce qui s’appelait alors la Casa Susanna. Elle était un lieu de rencontre pour des personnes souhaitant être elles-mêmes d’une autre manière, des hommes se travestissant en femmes. A l’époque, ceux que l’on appelle les « travestis », comme les homosexuels et ceux qui disposeraient d’un soi-disant lien avec le communisme sont criminalisé.e.s. Ce lieu est ainsi un refuge.
Mais ce que montre le documentariste, c’est majoritairement la joie de pouvoir s’exprimer, d’être soi-même, et de se réunir. Ce sont les belles relations qu’entretenaient des personnes qui devenaient libres de disposer de leurs corps, mais aussi les relations parfois compliquées avec leurs épouses, alors que certaines venaient aussi à la Casa Susanna.
Mais je ne souhaite pas m’étendre sur le contenu pour laisser une part de découverte.
On sent une profonde sensibilité chez le documentariste, qui donne vie aux témoignages en s’appuyant sur des archives, en prenant son temps, en donnant un air poétique aux images.
Une profonde tendresse émane de ce film. Un entrelacement délicat du spectateur.trice, qui l’amène à s’émouvoir sur ce qui aurait pu le ou la déranger dans un autre contexte.
La transidentité a une histoire, qu’il est important de raconter, mais aussi de connaître.
Alors que en 2015, un jeune trans sur trois a fait une tentative de suicide, alors que des personnalités ouvertement transphobes comme Dora Moutot ou Marguerite Stern sont encore interviewées sur des chaînes de télévision publiques, et que l’extrême droite monte en Europe, la tendresse de ce documentaire est nécessaire.
Nathan Lesbats.