A land without borders vu par…

A land without borders est un film fait à quatre mains sur le conflit israélo-palestinien.
Les réalisateurs, deux Israéliens dont les familles sont très engagées politiquement (le père de Nir Baram a été ministre dans les années 90) cherchent à apporter une solution réaliste pour mettre fin au conflit.
Pour cela, ils vont traverser leur pays et donner une parole égale à des Israéliens et à des Palestiniens afin d’avoir leurs idées de solutions pour mettre fin à un conflit qui dure depuis 70 ans.
Le film est fait pour nous faire entendre des voix qui ne nous parviennent que très rarement. Et cela malgré une forme un peu désordonnée – à l’image du conflit- car les interviews se suivent sans lien les unes avec les autres, avec pour seules transitions les trajets en voiture pour traverser le pays.
Mais le dialogue établi est fait pour trouver une solution, Nir Baram crée et entretient la débat face à des individus qui ne sont pas prêts à faire de concessions pour l’autre. Chaque fin d’interview se termine sur le fait que les solutions voulues par les deux parties ne sont pas les mêmes.
Les Israéliens veulent un état juif avec pour capitale Jérusalem et pour frontière celle dessinée par l’ONU en 1967.
Les Palestinien veulent récupérer leurs droits sur leurs terres volées par les colons israéliens en 1948.

J’ai été touchée par la volonté de trouver une solution pour vivre ensemble menée par les réalisateurs malgré qu’une grande partie des interviews nous montre que les avis des populations sont totalement divergents. Il semble justement qu’il n’y ait pas de solution.
Mais la dernière scène nous montre que la paix peut exister. Un rabbin évoque un état commun, une vie ensemble, où les deux religions cohabitent, une très belle prise de parole, suivie d’un plan magnifique, inattendu, où juifs et musulmans prient ensemble.

Contexte historique
Après la Seconde guerre mondiale, en 1948, l’ONU vote le partage de la Palestine pour créer un état juif. Les juifs survivants de l’holocauste migrent vers ce nouvel état mais une guerre civile éclate car une population, les Palestiniens, vivaient déjà sur ces terres que les grandes assemblées mondiales viennent de partager. Une guerre entre les deux peuples provoque un exode de milliers de Palestiniens vers les pays musulmans les plus proches.
Après plusieurs années de guerre, l’ONU décide de redessiner les frontières sans respecter celles dessinées en 1948.

Anaïs Roubaud.

Insh’allah democracy vu par…

Mo Ali Naqvi a pour objectif ici de nous éclaircir sur la situation politique au Pakistan sur les vingt dernières années, et c’est chose réussie. Malgré une chronique des événements un peu redondante, arrivé au milieu du documentaire, le montage a su faire rebondir suffisamment notre attention pour qu’on ne lâche pas la compréhension. Le réalisateur a eu la faculté de rendre le contenu accessible à tous en nous offrant son point de vue de citoyen ainsi que celui de l’ex-dictateur Musharraf, sans tomber dans une vision unilatérale ou trop subjective. Le film construit la remise en question non négligeable de ce réalisateur et électeur qui doit prendre parti lors des élections de son pays. La réalisation d’un parallèle entre sa construction personnel et civile et l’aspect politique du film n’est que bénéfique car elle permet une pause et l’assimilation des informations qui ne sont pas tout le temps faciles à lier. De plus, il manie avec subtilité (et parcimonie) l’humour noir pour témoigner de l’absurdité de certaines situations qui nous fait gentiment réfléchir sur notre point de vue d’Occidentaux. En bref, il nous permet de découvrir certaines faces cachées de la réalité concernant la vie des Pakistanais qui sont trop souvent négligées, gommées par les médias. Un documentaire qui témoigne d’une réalité forte malheureusement « banale » dans la société actuelle pakistanaise.

Brice Darchu.

Maternité secrète vu par…

On entre dans le film comme si on entrait dans le château : un travelling dans l’allée bordée de grands arbres, accompagné d’une voix off. Un fille-mère raconte son histoire : elle tombe enceinte à 19 ans dans l’après-guerre. Elle est célibataire et à l’époque ces femmes sont rejetées par la société, elle se voit donc obligée d’intégrer le château de Bénouville, en Normandie, qu’elle ne définit pas comme une maternité mais comme une prison. Voici ce que raconte le documentaire de Sophie Brédier : des générations de femmes qui accouchent en secret.
C’est un documentaire très touchant et surprenant sur une histoire qui est encore tabou et pleines de secrets. Sophie Brédier prend le temps, elle prend le temps de donner la parole à toutes ces femmes qui ont souffert et elle nous donne le temps de les écouter. Il y a parfois des silences qui sont très émouvants et qui témoignent de l’impact qu’il y a eu des années encore après, sur les enfants et les petits-enfants. Elle laisse le spectateur vagabonder dans les différentes pièces du château, en compagnie des femmes, comme des fantômes qui refont surface. Ce voyage dans le passé est accompagné d’un instrument, la harpe, et de comptines d’enfants qui résonnent comme une invocation des souvenirs de cette immense demeure.

Suzy Chatellier.

690 Vopnafjörður vu par…

Un voyage documentaire direction Vopnafjörður, petit village au Nord-Est de l’Islande, dans lequel résident 529 âmes le plus loin possible de la capitale Reykjavík. L’Océan Atlantique comme seul horizon, dont la vie économique de cette communauté dépend. Ici, c’est la pêche, ou l’exode rural.
La réalisatrice Karna Sigurdardottir, en dressant le portrait de ce village qui n’est pas le sien, s’est attachée à retranscrire le blues des bourgades qui se vident de leurs jeunes, trop désespérés de ne pas pouvoir faire changer les choses dans leur vieux hameau. Mais quand on vient de Vopnafjörður, difficile de ne pas revenir y faire sa vie malgré tout.
Impossible de rester de marbre quand tout ce petit monde forme une si grande et belle famille. Et si ces longs silences dont on a l’habitude dans les fjords disent plus que tout un dictionnaire, c’est en musique que la beauté sonore d’un véritable petit paradis sur Terre se révèle.
Denis Belly.

Stronger than a bullet vu par…

Ce documentaire retrace l’histoire du photographe de guerre Saeid Sadegi, pendant la guerre Irak-Iran ( 1980-1988). Les photos qui témoignent de son histoire et celui de son peuple ont été, et sont encore aujourd’hui, un outil de propagande pour le gouvernement iranien. En effet, elles revendiquent une appartenance très poussée à la religion iranienne et des milliers de soldats sont prêts à se sacrifier en tant que martyrs, certains très jeunes. Le photographe est tourmenté par ses cauchemars et il ressent une grande culpabilité du fait que ses photos ont servi à envoyer tant de soldats à la mort. Il décide donc de retrouver certains survivants qu’il  a pris en photo à l’époque et de recueillir leurs témoignages, et sa voix en off nous guide tout au long du périple à travers l’Iran, comme une sorte de rédemption. Le documentaire alterne entre ses photos d’archives et les témoignages, on ressent toute la culpabilité et la douleur que doit ressentir Saeid, qui est devenu malgré lui un outil de propagande au service de la mort.

Zacharie Nyoli.

Kurara : The dazzling life of Hokusai’s daughter vu par…

Ce film est sorti en septembre 2017. Il est d’origine japonaise et réalisé par Taku Kato.
Kurara : The Dazzling Life of Hokusai’s Daughter est à la fois une fiction et un film historique. A travers ce film, nous rencontrons le Japon du 19ème siècle, avec le décor et les costumes qui y correspondent. Mais le sujet principal est la famille Hokusai. Katsushika Hokusai, célèbre peintre japonais connu à travers le monde entier, vit de manière modeste avec ses apprentis, sa femme et sa fille Oei… Oei Katsushika détient le même talent que son père, mais s’obstine à l’aider et reproduire son art. Alors, durant tout le film nous voyons une relation fille-père pleine de respect. A la fois proche et distanciée. Leur désir de devenir constamment meilleur les unit.
Le film tourne autour du thème de l’art, de l’obstination effaçant peu à peu le thème de la famille.
L’art devient l’essence de la vie, une réflexion constante que l’on reçoit à travers le personnage de Oei : « Le monde est fait d’ombre et de lumière ».
J’ai donc aimé ce film plein de couleurs, où on se rend compte que l’art est en constant mouvement. Le jeu de l’actrice Aoi Miyazaki m’a également plu, même en ayant eu peur qu’il tombe trop dans le dramatique. D’après moi, elle a su imprégner le film d’émotions et de douceur.
Pour conclure, ce film m’a donné envie de continuer la pratique du dessin. Art nécessitant de la patience et de la légèreté, ce qui est en oeuvre dans ce film. 

Léa Banquet.

Silent war vu par…

Silent war est un documentaire réalisé par Manon Loizeau. Il conte le témoignage de plusieurs femmes syriennes, violées au cours de la guerre civile en Syrie, sous le régime de Bachar el-Assad.
C’est un film touchant, triste, dur. C’est un cri silencieux qui déchire, une plainte étouffée mais assourdissante. Ces femmes ont tout perdu, ont été détruites psychologiquement et physiquement. Certaines ne pourront sans doute pas se relever, d’autres ont pu en parler sans pleurer face à la caméra. Elles le disent elles-même : « à partir du moment où j’ai commencé à me faire violer, je sentais mon âme disparaître peu à peu ».
Nous, spectateurs, sommes impuissants face aux mots, extrêmement puissants et crus ; face aux images d’enfants égorgés, baignant dans leur propre sang, par dizaines…
Le viol est utilisé comme arme pour détruire non seulement la femme et son identité, mais pour briser sa famille, qui est généralement tuée sous ses yeux, et toute forme de résistance. Elles sont rejetées de la société, ne valent plus rien aux yeux de personne.
Le documentaire se doit de nous informer encore un peu plus sur la situation en Syrie depuis 2011. Nous, Occidentaux, sommes trop insouciants. Une phrase prononcée par une des femmes résume bien la situation : «Ah mais nous savons très bien que les femmes qui regardent ce film se lèveront de la salle à la fin et auront oublié. »
Personnellement, ce film m’a plongé dans une grande tristesse, j’en suis sorti vidé, sans énergie. Mais il m’a aussi plongé dans un état de conscience profond. C’est une grande qualité du film, de faire bouger les consciences.

Corentin Fillol.

Silent war vu par..

Silent War est un documentaire français de Manon Loizeau qui traite d’un sujet difficile, le viol comme arme de guerre utilisée par le régime syrien. Ce documentaire recueille des témoignages de femmes qui ont subi un viol et qui expliquent comment cet acte s’est passé, comment cela a changé leur vie, et quel a été leur retour à la vie réelle.
Il m’a mise profondément mal à l’aise : même en étant une femme, on ne peut pas imaginer ce qu’ont pu ressentir toutes ces femmes avec autant de violence.
C’est un documentaire extrêmement dur, qui révèle un sujet dont on doit prendre connaissance. Je ne peux pas dire que j’ai aimé ou non ce film et on ne peut pas voter pour un sujet aussi important, comme le souhaiterait le jury du prix du public. Mais je le conseille car il permet de se rendre pleinement compte qu’en Syrie, le moins qu’on puisse dire est que ce n’est pas le même « confort » que dans notre pays.

Eloïse Maroc.

Signé Abdela vu par…

Signé Abdela est un documentaire de Maïwenn Raoul de la catégorie Campus Doc. Ce court métrage montre un rendez-vous entre Fatma, écrivain public et Abdela.
Dès le début du documentaire, nous sommes happés par le comique de la situation : écrire une simple lettre de résiliation. L’écriture de cette lettre se voit en fait retardée par de nombreux quiproquos. Le comique de répétition est dosé et la durée de l’œuvre ne nous laisse pas le temps de nous lasser des aventures du duo.
Le documentaire dégage aussi ce côté « scène du quotidien » par la simplicité du dispositif : une caméra fixe dans un bureau. C’est précisément cette simplicité qui brise le quatrième mur et nous permet de rire à une situation finalement si ordinaire.

Nemo De Antoni.

La Bleuite, l’autre guerre d’Algérie vu par…

La Bleuite,  l’autre guerre d’Algérie, est le nouveau documentaire tabou de Jean-Paul Mari qui ose parler et dévoiler les secrets de cette guerre du tabou. Après 15 ans d’attente, Jean-Paul Mari nous offre ce documentaire sur le capitaine Léger, créateur de la Bleuite qu’il utilisera contre le FLN.
Documentaire qui parvient avec facilité à attraper l’attention de son public que ce soit les personnes âgées ou les jeunes, expliquant tout les détails des opérations du capitaine Léger contre le FLN à partir de 1957.
Un montage dynamique, les interviews et les points de vue intéressants de ceux qui ont vécu cette guerre mélangés à la l’envie de son réalisateur de nous dévoiler tous ses tabous, tout cela donne un excellent documentaire que je conseille grandement si la guerre d’Algérie et ses secrets vous intéressent.

Lucas Flaszenski-Burie.