Lady You shot me – Life and death of Sam Cooke vu par…

Un montage à la hache, une trame narrative vidée de son sens par le martèlement d’une voix de commentaire suffocante : il n’en a pas fallu plus pour desservir une légende vivante du chant soul des années 1960. A travers le spectre d’un enquête sur les circonstances de l’assassinat de Samuel Cooke, le documentaire propose ici de retracer partiellement les débuts de carrière de l’artiste. La mise en forme est bien maladroite face au sujet qu’elle se doit de servir : les titres présents dans la bande sonore sont constamment coupés par une voix off transpirant le sensationnalisme, les plans de coupe redondants utilisés entre les interviews vident le peu de sens que les témoignages nous offrent. Outre les quelques images d’archives du compositeur sur scène, le documentaire semble, petit à petit, s’enfoncer dans un registre d’enquête criminelle sur un fond tambour battant qui n’est pas sans rappeler les incalculables objets audiovisuels trop souvent formatés avec la même recette. En bref, une déception qui a pour mérite de mieux appréhender ce que l’on ne souhaite pas reproduire dans le futur.

Bastien Fauché.

The child in time vu par…

The child in time est un film réalisé par Julian Farino qui relate un drame familial. Stephen Lewis ( interprété par Benedict Cumberbatch ) perd sa fille de quatre ans dans un supermarché. The child in time dissèque la manière dont la perte d’un enfant peut détruire une vie et comment réapprendre à vivre avec ce poids du passé.

Tout au long du film une ambiance pesante est présente, jonglant tour à tour entre moments sourds et bruyants, reflets de la psychologie de Stephen. Sourds pour l’abattement dû à la perte de sa fille; bruyants pour la confusion, le désarroi, la tempête qu’elle a engendré dans sa vie, sur fond de piano, présence perpétuelle qui marque la réalité de l’absence de sa femme.

The child in time est une belle leçon d’humanité, une belle réflexion sur l’enfance et les relations humaines.

Charline Carbain.

Tête à tête vu par…

Tête à tête montre que la simplicité est parfois la meilleure solution pour faire passer un message : bien que ce court métrage soit un  dessin animé, il conserve son originalité en mixant dessin et photo. Les vêtements, objets et bâtiments sont des photographies, auxquelles la réalisatrice a ajouté le visage et les mains des protagonistes en les dessinant.
Le film aborde le thème de la dépendance à la technologie, aux réseaux sociaux et à l’attention que portent les autres à sa vie personnelle. Il présente une famille, composée des deux parents, d’une fille et de la tante, en charge de la garde de la fille pendant l’absence des parents. Celle-ci est tellement accro à son téléphone qu’elle en oublie son travail, et expose sa nièce sur les réseaux sociaux pour obtenir des likes.
Être tout le temps suspendu à son téléphone est en effet un phénomène qui touche énormément de monde et je trouve ce film particulièrement réussi pour dénoncer  ce genre de comportement irresponsable. Pour y parvenir, la réalisatrice a décidé de dessiner les photos postées autour du personnage plutôt que sur son téléphone. On voit alors le monde progressivement masqué par toutes les photos qui apparaissent çà et là, jusqu’à ce que la petite fille vienne briser ce mur photographique en tirant la tante de son compte Instagram, réinstallant ainsi un contexte familial et faisant subtilement passer le message de profiter du moment présent.
Contrairement à bon nombre de films dénonciateurs, celui-ci ne tombe pas dans la monotonie et reste agréable à regarder.

Killian Denis.

Biarritz surf gang vu par…

Biarritz Surf Gang est un documentaire qui retrace l’histoire de six potes (Nabo, Michel, La mouche, Kikette et Samy) dans les années 80 qui vivent de surf depuis toujours à la Grande Plage de Biarritz. Mais il retrace également l’histoire du surf.
Le documentaire est captivant, car nous sommes plongés dans l’univers du surf du début à la fin d’un film qui mêle images d’archives et interviews.
Au travers du documentaire, nous passons par plusieurs émotions, du rire à des sujets plus sérieux comme l’addiction à la drogue, qui permettent de garder l’attention du spectateur jusqu’au bout mais également d’en tirer une leçon sur cette « expérience de la vie ».

Peio Ciomei.

Hasade vu par…

Hasade, documentaire de 72 min à propos du conflit israélo-palestinien concourant pour la catégorie Documentaire international, nous montre le quotidien d’un homme du nom d’Ali qui fait partie d’une association visant à créer un dialogue entre les deux communautés. Tout au long du film on le suit dans son parcours du combattant, on voit à travers ce documentaire surtout un aspect positif qui est de régler ce conflit par le dialogue et non la guerre, on assiste donc à plusieurs débats entre les deux côtés tout cela dans un profond respect et du calme, personne ne rejetant les idées des autres. Et c’est en cela que le film est impressionnant, il ne prend pas parti et tente de suivre un homme qui veut faire bouger les choses dans le bons sens, réussir à capter ces gens qui se réunissent et parlent tous ensemble alors que la situation est tellement compliquée entre les deux pays. Il y montre aussi comment il agit, en allant dans les écoles pour sensibiliser les jeunes et créer une réflexion. La voix ici est une part importante du film car c’est elle qui crée le dialogue tout au long du film. J’ai beaucoup aimé ce film car le réalisateur a réussi à nous transmettre le travail d’Ali, nous montrer qu’il existe une solution autre que la violence pour régler un conflit mais aussi nous montrer le travail accompli auprès des jeunes pour ne pas reproduire leurs erreurs. Je pense toutefois que ce documentaire était peut être un peu trop long : il est un peu répétitif sur la fin où l’on assiste encore à d’autre débats qui a mon sens auraient pu être évités. Je recommande ce documentaire quand même car il est très intéressant.   

Romuald Lancino.

Kurara : the dazzling life of Hokusai’s daughter vu par…

Le Fipa propose en cette année 2018 un film du nom de Kurara : the dazzling life of Hokusai’s daughter réalisé par Takashi Nakamura et produit par Motohiko Sano.
Ce film nous plonge dans l’univers fascinant du célèbre peintre Japonais Katsushika Hokusai et de sa fille Oeï, elle aussi artiste.
En tant que spectateur ayant une profonde admiration pour la culture japonaise, ma surprise fut grande lorsque je vis une excellente représentation de la culture japonaise du 19eme siècle. Que ce soit dans le mode de vie des personnages, de la réalisation des costumes ou même des villes, on ne peut qu’admirer la recherche et le travail du réalisateur.
Les effets spéciaux et la bande son sont aussi parfaitement réalisés, même si certains éléments sonores paraissent étranges à l’oreille française.
Le film est donc orienté sur la vie d’Hokusai et d’une façon telle que l’intrigue générale de l’histoire ainsi que les connaissances (inspirées de faits réels) que ce film apporte accrochent le spectateur jusqu’à la fin.
Les estampes japonaises qui apparaissent à l’écran sont réellement de très belles œuvres et le fait d’en voir la composition et la création est juste un sublime instant.
Mes enseignants recommandaient cette œuvre, je vous la recommande aussi.

Thomas Bednarick.

Ondes noires vu par…

Ondes noires, court métrage concourant pour la catégorie jeune création, est une beauté tant dans l’image que dans le son. Des voix racontent leur intolérance aux radiations électromagnétiques. La découverte d’une maladie inconnue et invisible. Un témoignage émouvant de personnes qui souhaitent s’échapper du monde pour pouvoir survivre dans une société dépendante de la technologie électronique.
Par le son, le film nous fait découvrir le calvaire auditif et cérébral que ces gens, qui ne peuvent vivre comme les autres, endurent. Ces ondes non seulement sont parasites pour la perception sonore, mais influent aussi sur la vue.
Le spectateur n’a pas, tout au long du film, les relations des voix aux corps. Un choix esthétique qui permet une concentration totale sur les voix off effrayées par ces ondes invisibles à leurs yeux mais visibles grâce aux effets sur l’image. Un travail du flou et du net, de la lumière et des couleurs, subtil, comme vécu par le réalisateur et les voix.

Sophie Moge.

 

Santé vu par…

Ce court-métrage de Sabrine Khoury relate l’histoire d’amour entre deux danseurs. Elle est arabe et il est juif. Lors d’un voyage pour faire une représentation dans une colonie israélienne, ils sont séparés.
Cette est œuvre est vraiment prenante. On intègre très facilement le récit. L’histoire est très belle, on comprend ce que ressentent les personnages Mais la fin nous laisse l’eau à la bouche…

SPOILERS

A la fin, l’héroïne revient du poste où elle a été fouillée, et juste devant la frontière se met à danser devant les douaniers. Peut-on voir ici une sorte d’attaque ? L’art plus fort que les armes ? Ce plan est assez long et nous amène à penser la continuité de ces faits : elle ne peut traverser la frontière même pour montrer son art.

Clément Lunel.

Bordeaux-Paris, la course d’un siècle vu par…

Ce documentaire réalisé par Manuel Senut a été présenté à Campus Doc avec six autres courts-métrages. Il retrace le déroulement de la première course cycliste sur route de l’histoire qui reliait Bordeaux à Paris, les deux capitales françaises du vélo de l’époque.
Ce documentaire ne parle pas uniquement de la course mais nous informe également sur le fait que cet évènement a rassemblé une France désunie par la défaite contre les Prussiens en 1871 et la guerre civile entre l’armée et les Communards. Et la voix de Denis Lavie nous conte le récit de cette course avec l’aide d’animations dues au manque d’images mais qui apportent une dynamique au récit qui n’aurait pas été aussi présente avec uniquement des images d’archives. C’est donc la découverte d’une France majoritairement rurale que nous propose Manuel Senut ici à travers cette course certes remportée par des Anglais mais représentant une victoire pour le peuple français s’étant identifié à ses coureurs durant ces quelques jours de course.
J’ai apprécié cette réalisation car le manque de témoignages visuels a permis d’aborder le sujet de manière originale et dynamique avec une voix off accrocheuse.

Titouan Martineau.

Wake in Fright vu par…

Wake in Fright est donc une version remise à neuf d’un film de 1971, divisée en deux parties dont la première a été diffusée au FIPA. 
Ce film raconte l’histoire de John Grant, un jeune instituteur, qui suite à un accident de voiture, fait escale dans une petite ville minière nommé Yabba avant de partir prendre un nouveau poste à Sydney. Le soir, il joue son argent et se soûle. Et ce qui devait être l’affaire d’une nuit s’étend sur plusieurs jours.
Il est difficile pour moi de faire une bonne critique en venant de voir la version originale de ce film.
En tout cas, nous retrouvons avec plaisir cette atmosphère qui sent la graisse, la sueur, la saleté et la viande avariée dans cet environnement sous canicule permanente. Une bière appelle une bière et les bagarres sans mal sont monnaie courante. C’est justement là, dans un jeu de pile ou face, que le héros va se brûler les ailes.
En voyant ce film, ce qui m’a essentiellement choqué, c’est la stupidité du héros qui est une critique de la jeunesse à lui seul. Inconscient sur la route, enchaînant les verres sans compter et perdant son argent dans des jeux de hasard. Son but premier est de retrouver sa petite amie dont il semble extrêmement amoureux, on peut voir par le biais de flashbacks ses petites aventures avec elle. Mais bon, cela ne l’empêche pas de la tromper sous l’effet de l’alcool. Sans être totalement convaincant, le film n’en est pas moins fascinant notamment grâce à sa mise en scène qui ne ménage pas certains effets choquants et ses décors qui sont absolument superbes.
Pour être franc, je vois toutefois ce film comme un enchaînement de clichés cinématographiques qu’on aimerait voir de moins en moins au cinéma.
La fin du film ne nous rassure pas vraiment sur la situation du héros mais ne me donne pas envie de voir sa deuxième partie.

Wake in Fright fait peur, parce qu’il conjugue ce qu’on voudrait à tout prix éviter. Un gouffre, un vide, l’image d’une vie construite comme un trou noir.
En somme, il n’y a rien à voir sous le soleil plombant de Yabba.

Jules Bardin.