Dans l’ombre d’Hitchcock, Alma et Hitch vu par Bastien Aroztegui

Le film de Laurent Herbier s’intéresse au maître du suspense. Cependant, il décide de se focaliser sur un aspect oublié de sa carrière. En effet, le réalisateur révèle les liens qu’entretient Hitchcock avec sa vie privée et notamment avec sa femme  Alma. Elle représente son plus grand soutien, de même que sa seule et unique femme tout au long de sa vie. Le film est introduit par une scène émouvante dans laquelle Hitchcock livre un discours de fin de vie à sa femme. Cela permet d’amorcer la suite du film porté par des éléments plus secrets de sa vie.

Ce que j’ai apprécié dans cette relecture de la biographie d’Hitchcock, c’est le souci du détail que montre le réalisateur. On ressent très vite qu’il est passionné par la manière de filmer, de créer et d’inventer de ce monument du cinéma. Il essaie cependant de présenter un autre aspect que celui auquel tout le monde est habitué : ses sources d’inspiration. On compte parmi elles essentiellement sa femme, sa mère et sa sœur. Laurent Herbier dirige son documentaire grâce à une voix off illustrée uniquement par des images d’archives. Le tout est monté de manière assez dynamique et fluide. Il alterne  plans issus de films, making-of et interviews déjà enregistrées. Il en est de même pour la manière dont il décrit le caractère de cet imposant personnage. Celui-ci est présenté comme quelqu’un d’ambigu, à la fois passionné et possessif. Ses acteurs, et notamment une de ses actrices se permettent de décrire sa manière de les diriger. Celle-ci, paraît-il, est extrêmement difficile à supporter dans l’inquiétude qu’elle engendre. Il y a donc une subtilité intéressante dans la sélection des images. D’un côté, on le voit sous l’angle de l’humour anglais avec Alfred Hitchcock presents, de l’autre on le perçoit dans son caractère dirigiste notamment sur les « making-of » avec ses acteurs. Il y a donc une nuance opérée par le réalisateur, qui explique les raisons de son succès. Sa femme est alors mise en avant, car elle a l’a largement aidé dans ses projets. Or, les spectateurs oublient souvent son existence. Alma est à la fois monteuse, actrice et productrice. C’est elle qui assiste aux débuts de la carrière d’Hitchcock, tout en étant plus expérimentée que lui. Le réalisateur émet aussi des hypothèses par rapport aux motifs récurrents de ses films. A savoir la présence du suspense et de la peur, celui des « blondes en danger », des femmes fortes et de l’humour.

A l’inverse, ce que l’on peut reprocher au film de Laurent Herbier, c’est l’omniprésence de cette voix off  qui nous guide vers les sujets choisis. Cela ne permet pas de contribuer à l’esprit critique des spectateurs. Ils ne peuvent pas réfléchir à une réponse possible car rien n’est induit ou suggéré. Parmi les défauts de ce film, on compte aussi le manque de prise de risque dû à une narration assez descriptive du documentaire.

Pour conclure, je dirai que ce documentaire est instructif quant à l’angle de vue qu’il montre aux spectateurs. Malgré cette originalité, le film ne cesse de s’inscrire dans le ton de la description, ce qui donne une impression de manque de rythme.

Bastien Aroztegui.

Reconstructing Utoya vu par Thomas Hivert

Le film propose à quatre survivants de la fusillade d’Utøya (survenue en Norvège en 2011) de raconter leurs réactions et les conséquences d’un tel évènement sur leur vie, par le biais de jeunes comédiens et d’un studio de tournage.

La voix, à travers le récit, permet de faire ressortir le traumatisme qu’ils enfouissent au plus profond de leur être, sans l’empêcher de venir les hanter jour après jour. C’est donc avec de grandes émotions que les jeunes comédiens découvrent les scènes qu’ils doivent retranscrire, dans un procédé créé par le réalisateur lui-même, filmique sans être totalement psychothérapeutique.

Interrogé suite au visionnage, Javér avoue que ce sujet est très délicat pour les Norvégiens, qui n’ont accepté son projet que lorsque la mère de l’une des victimes a déclaré : « Si nous n’en faisons pas un film maintenant, c’est Hollywood qui risque de mettre la main dessus…». Et bien lui en a pris! Ce documentaire est bouleversant, déborde de positivisme et d’émotions, portés par une réalisation soignée et respectueuse de ces personnes attachantes et touchantes.

Reconstructing Utøya sera rediffusé le vendredi 24, à 09h45 au cinéma le Royal (salle 2)

Alors n’hésitez pas, foncez!

«Ne meurent que ceux que l’on oublie»

Thomas Hivert.

Les belles dames vu par Tanguy Delouche

Les Belles Dames, est un documentaire de Marion Lippmann et Sébastien Daguerressar dans lequel nous suivons le quotidien d’une trentaine de vieilles dames en maison de retraite, qui partagent avec nous leurs histoires.

A première vue, le résumé de ce documentaire ne m’intéressait sous aucun angle mais je me suis forcé à le regarder. Mais les premières minutes m’ont fait changer d’avis et je peux maintenant dire que ce documentaire m’a conquis. En effet, les réalisateurs ont su retransmettre la joie de vivre des dames qui sont la plupart du temps joueuses et blagueuses. Un beau jour, elles apprennent qu’un individu masculin va rejoindre leur maison de retraite, c’est alors un soupir de mécontentement collectif qui retentit dans toute la salle. Recommencent alors les petites taquineries et blagues diverses de la part de toutes les dames sans exception.

Ce documentaire est vraiment un coup de cœur, car il retransmet la gaieté des dernières années de ces dames tout en nous racontant leur vécu et leur quotidien qui n’est décidément pas facile et plutôt dérangeant, si un homme devait venir.

Tanguy Delouche.

Le Fipadoc se met aux vers

Aujourd’hui le Fipa

La pluie il n’y avait pas

De nombreux films présents

Et un plateau radio enivrant

Premier jour de festival fini

A penser au deuxième je suis ravie.

Pauline Wawrzynski.

Les lycéens, le traître et les nazis vu par Jérémie Denais

Ce film traite d’élèves résistants lors de la seconde guerre mondiale (1939-1945) qui quittent l’école pour rejoindre le maquis. Ils apprennent ainsi à démonter des armes dans les caves de leur lycée.

Le film se déroule pendant l’occupation nazie, jusqu’à la libération de Paris. De nombreuses émotions y sont évoquées tout au long (tristesse, souffrance…), et le son joue un réel impact dans les différentes séquences, notamment lors de l’exécution des lycéens où la musique gagne en rythme avant les coups de feu qui sonnent la fin.

J’ai trouvé le montage très bien réalisé, surtout par exemple avec le bruit de l’appareil photo lors de l’arrêt sur image de la présentation de personnages. Les relations entre son et montage sont aussi très intéressantes.

Les acteurs de ce film jouent assez bien les rôles des lycéens, mais nous n’y croyons pas suffisamment.

Un passage m’a cependant vraiment attiré, une séquence où j’ai observé un manque de cohérence : un jeune lycéen interviewé dit que lors de la mise à mort les soldats nazis ne l’ont pas touché (il s’allonge donc au sol et fait le mort). Mais sur la séquence suivante,  les soldats tirent sur toutes les personnes au sol… et l’interview reprend avec le personnage.

Jérémie Denais.

Ma perception

Tous les documentaires que j’ai pu voir pendant cette première journée du Fipadoc 2020 me sont apparus différents de ceux de l’année dernière. Ils sont bien sûr différents dans leur composition mais c’est surtout ma perception qui est différente.
En effet après presque deux ans dans ce BTS Audiovisuel en option Son, et grâce aux exercices en TMO notamment sur les documentaires et la fiction, lorsque je regarde  un projet audiovisuel,  je réalise à présent tout le travail du son qui l’a construit. Je vois le monteur son placer ses clips sur sa timeline, je vois l’ingénieur du son gérer sa reverb. Et notamment sur le documentaire « Démineur » j’ai pu, grâce également à mon stage dans un studio de bruitage, identifier tout le travail des bruiteurs et voir si l’illusion de prise de son lors du tournage fonctionne. Pour finir, dans le documentaire « Sans frapper » avec mes camarades de classe, nous avons été perturbés par le nombre de bruits de bouche présents lors de l’interview d’une femme. Ces bruits de bouche qui sont normalement éliminés lors du mixage…

Nicolas Maumus.

The Deminer vu par Julien Dudziak

The Deminer est un film suédois sorti en 2018 et retraçant la vie du major Fakhir. Sa mission : désamorcer les mines ennemies pour sécuriser la population.

Images d’archives tournées par lui en mission, caméra embarquée, ou encore téléphones en guise de caméra créent une immersion du spectateur dans l’action. Un point très fort pour un film où domine la tension d’une fin imminente à chaque bombe rencontrée.

Aucune censure n’est apportée sur les images, explosifs, sang, jambes coupées afin d’évoquer le danger constant dans lequel est plongé le major Fakhir.

Dans le film, le danger est présenté de différentes manières : le major Fakhir est toujours très vigilant et attentif aux moindres objets et prend toujours le risque de mourir afin de désamorcer une bombe pour sauver des centaines de civils, tandis que ses assistants méfiants et en recul cherchent à éviter le plus possible le danger en cas d’explosion. Quant au cadreur présent sur certains plan du film, il n’a pas conscience de ce danger, possible derrière chaque porte d’une maison ou caché dans le sol.

Un film très instructif sur le métier de démineur et sur la vie quotidienne en Iran.

 

Julien Dudziak.

Scheme birds vu par Mahé Jean-Pottier

Le film Scheme Birds est un docu-fiction basée sur une histoire vraie.

Scheme Birds veut dire les femmes de quartiers.

Ce documentaire suit l’histoire d’une de ces femmes de quartiers vivant en Ecosse, enlevée à sa mère, consommatrice de drogue et éduquée par son grand-père, ancien ouvrier dans les usines métallurgiques de sa ville. Lorsque ces usines ont été centralisées en Angleterre, les villages vivant de cette activité ont commencé à s’appauvrir. C’est dans un de ces quartiers que Gemma grandit, un quartier où les jeunes n’ont comme passe-temps que se battre, se droguer et boire de l’alcool. Un quartier qu’elle réussit à quitter avec son copain, même si au début du film elle exprimait son désir de vouloir y rester. Elle se retrouve dans un HLM, après être passée dans un petit appartement en périphérie de la ville, où des meurtres sont régulièrement commis. Et elle finit par élever seule son enfant après que son copain ait pris part à une bagarre soldée par un meurtre.

C’est un film sur la perte des liens sociaux et des valeurs communes entre les jeunes de ces quartiers, et sur la question de l’héritage laissé à ces populations lors de la disparition des usines, alors que les villes s’étaient construites autour de cette principale activité. La question se pose aussi de la mémoire et de la prise en compte de ces populations alors que les bâtiments les représentant sont dynamités. Le commentaire de certaines actions par une voix off nous plonge dans la tête de ces habitants et nous rapproche de leur quotidien de misère…

Mahé Jean-Pottier.

Silence radio

Carmen prend le micro

Carmen dévoile

Carmen rend justice

Carmen est muselée

Carmen disparaît

Carmen est réclamée

Carmen prend le micro

Carmen dévoile

Carmen rend justice

 

Rémi Teulier.

Scheme Birds vu par Théo Langlade

Documentaire sur la vie de jeunes dans un quartier défavorisé en Ecosse. L’histoire suit pendant quatre ans Gemma, une jeune femme née dans ces quartiers vivant avec son grand-père après l’abandon de ses parents peu après sa naissance. Dès leur adolescence, les habitants sont plongés dans la drogue, l’alcool et la violence.

L’histoire est émouvante puisque Gemma passe d’un statut d’adolescente qui boit et qui se bat à un statut de mère avec des responsabilités, tout en vivant des moments comme la perte de contact avec sa famille, la séparation avec son copain et le coma d’un de ses amis suite à une bagarre qui a mal tourné.

Le documentaire comporte une voix off, celle de Gemma, et les plans des buildings des quartiers donnent l’impression de voir un endroit calme et sans violence. Le documentaire nous montre bien la vie des habitants, leurs difficulés mais aussi leurs moments de partage en communauté.

Théo Langlade.