En son sein

Le mouvement de l’eau

Changement de couleur
Plus sombre, plus passionnée

Premier petit climax… Ça disparaît

Nouvelle couleur
Beaucoup plus sombre, beaucoup plus sinistre

Extase.
L’énergie disparaît

Tout s’évapore dans l’air
Changement d’atmosphère.

À Venise sur un canal
La basse préfigure le mouvement des vagues
Les premiers reflets de l’eau sur les maisons
Premières petites turbulences

Il sait pas où aller
On arrive au second moment de passion
Ça se fait ressentir dans tout le corps

Plus négatif
Avec beaucoup de doutes
Tout s’arrête.
Et on change d’atmosphère.

Ici on entend
On entre progressivement dans le monde des rêves
Beaucoup plus inquiet et plus sinistre
L’énergie disparaît.

Ici on rentre vraiment dans le monde des rêves, de la poésie
On sent que quelque chose de vraiment important va arriver
Pause.

Le plus virtuose et le plus extraverti du morceau
On commence à sentir le parfum de l’adieu
Les dernières énergies qui se mettent ensemble
Mais qui disparaissent

La toute dernière tentative
Qui émane de l’atmosphère du début, les dernières vagues

Clarisse Aidouni.

Altsasu, Gau hura (cette nuit-là) vu par

Une sortie de salle remplie d’émotion. Remplie d’un sentiment d’injustice, d’incompréhension. C’est l’effet produit par ALTSASU, GAU HURA (cette nuit-là). Ce film retrace les faits s’étant déroulés le 15 octobre 2016 dans le petit village basque d’Altsasu. Huit jeunes se retrouvent avec une peine de 375 ans de prison pour avoir cassé la cheville  d’un officier de la Guardia Civil. Un long combat est alors mené par les parents des jeunes considérés par l’ensemble du pouvoir et des médias espagnols comme des « terroristes ». La suite à découvrir en salle.

Noa Beneteau.

Jules Giraudat, Malte, au nom de Daphné

Jules Giraudat, après la diffusion de son documentaire Malte : au nom de Daphné, répond à nos questions.
Son documentaire raconte le meurtre organisé d’une journaliste d’investigation grâce à de nombreuses interviews et à l’immersion dans le groupe journalistique Forbidden Stories.

Mathis Vergnaud.

Le Fipadoc vu par

J’ai galéré à trouver les mots.

Pas par manque d’inspiration, mais par peur de manquer de respect. Donc, j’ai décidé de juste m’exprimer.

Pour moi, le documentaire est difficile à approcher. Il m’effraie car il est difficile à cerner au préalable. Mon manque de connaissance et de culture vis-à-vis de lui crée de la distance. D’un côté, il peut me prendre au col et me sceller à mon siège jusqu’au bout, et de l’autre, il peut m’ennuyer jusqu’au point de non-retour.

Pourtant, c’est avec lui que j’ai eu les sensations les plus vives et un retour riche en tous points.

J’ai beau ne pas toujours apprécier la forme, le fond peut suffire.

Je ne le vois pas comme un miroir de la réalité… il ne reflète pas celle-ci, elle l’encadre.

Il nous laisse voir un fragment de l’existence de personnes, de lieux, d’événements qui ne cessent de nous échapper ou qui nous importent peu, mais qui nous affectent, indirectement ou directement. En face de l’écran, l’implication décuple. Les personnages me touchent plus, les endroits me fascinent plus, les expériences me bouleversent plus.

Malgré le désagrément que représente, pour moi, le premier pas vers cette forme d’expression, elle reste celle qui ne me laisse jamais indifférent.

Pascal Vaughan.

De belles histoires pour de belles réflexions

Venus d’ici et d’ailleurs, les spectateurs emplissent les salles de projection de regards attentifs, parfois de rires, parfois de larmes, très souvent d’émotions et toujours d’applaudissements reconnaissants du spectacle qui leur est offert.

Sous nos yeux, le documentaire prend toutes les formes possibles. Les images défilent sur grands écrans et nous plongent dans les univers des réalisateurs, tous aussi différents les uns que les autres, dévoilant de nombreux récits.

C’est à travers le court-métrage The inner film et assis au fond de notre siège que nous sommes transportés dans la tête du pianiste suisse Francesco Piemontesi, talentueux musicien dont les mains ont fait leur première rencontre avec un piano à l’âge de quatre ans.

Hurler sur les murs, c’est l’éprouvant combat qu’ont décidé de mener des femmes victimes d’actes qu’elles ne devraient même pas avoir à imaginer, craindre ou subir.

La touchante histoire d’un homme qui accompagne sa mère atteinte d’Alzheimer et ce jusqu’à ce qu’elle réalise son rêve, danser le flamenco sur scène. En mis zapatos, un film guidé par le souhait de mettre en lumière la vérité sur la vie difficile que mènent les accompagnateurs.

The Balcony Movie, merveilleusement bien résumé dans cette expression utilisée par le réalisateur en personne, Pawel Lozinski déclarant que c’est « le fleuve de vie », les conceptions de l’existence à travers pas moins de 600 passants.

« Le silence fait apparaître tout ce qui ne parle pas. », citation illustrant toute la beauté et la douceur du long-métrage L’Homme qui peint des gouttes d’eau.

Pour moi, le Fipadoc c’est autant d’histoires que de moments inoubliables.

Méline Héron.

La frontière entre le documentaire et la fiction

Quelle est la frontière entre un film de fiction et un film documentaire ? Par définition un film documentaire est un « film de caractère didactique ou informatif qui vise principalement à restituer les apparences de la réalité ». 

Les termes « restituer les apparences de la réalité » posent eux-mêmes la question de cette limite. Pour beaucoup, le documentaire montre purement le réel. Alors que dès le début de la conception du film, le réalisateur prend parti et fait le choix de nous montrer ce qu’il souhaite nous faire voir. Une subjectivité est déjà à la base du projet, de même qu’un réalisateur de fiction fait des choix lors de l’écriture du scénario. C’est donc une réalité choisie qu’on nous donne à voir. Parce qu’une objectivité totale est impossible, qui serait de la science et non de l’art. 

De plus pour beaucoup de spectateurs, les documentaires sont juste des images captées de manière spontanée ou travaillée mais sans intervention de la caméra sur son environnement. Alors que par essence la caméra attire l’œil et les personnes ont du mal à être « naturelles » devant la caméra. La caméra modifie nos comportements. Donc comment montrer le réel, quand le réel est lui-même modifié? 

Pour finir, le réalisateur peut lui-même faire le choix d’intervenir sur son environnement. En proposant à qui est le sujet de son documentaire de se mettre en scène pour recréer une réalité non captée par l’objectif. Dans ce cas-là, les sujets deviennent comme des acteurs de fiction qui jouent leur propre rôle. Donc y a-t-il une frontière nette entre documentaire et fiction? Est-elle à nuancer, comme le font certains réalisateurs du FIPADOC qui parlent de « docu-fiction »? 

Le cinéma est un art libre et sans frontière, donc peu importe comment il est nommé. Il est là pour nous instruire, nous émouvoir et nous faire voyager. 

Jade Beghin.

La musique n’a pas besoin d’un guide

La musique n’a pas besoin d’un guide, mais de quelqu’un qui la comprenne. J’ai vu quelqu’un qui comprenait la musique.

Je suis sûre que, sans connaître la clé de sol, ou bien les bémols, la danse du corps et de l’âme de Maestro nous emporterait tous autant que nous sommes.

Le muscle ne décide pas de lever le bras, c’est la mesure qui le fait. Ses mains frappent, ses doigts vibrent et chantent des rythmes que même nous n’entendons pas.

Si bémol ! Chachacha !

C’est tellement beau que c’en est impossible.

Le violon à gauche, bellissimo !

Geronimo qui siffle à droite, over the top !

Et elle, au fond, qui respire au rythme de ses gestes, absolutely amazing !

Le corps des musiciens, lui, fait respirer les notes qui, comme du vent, font danser le chef d’orchestre.

Ne pleure pas. Ne pleure pas. Ne pleure pas. Ne… Et puis finalement il sourit.

Abigail Lun.

Batata vu par…

Batata

Dans ce tableau impressionniste, une touche colorée se détache du reste. C’est Maria, femme syrienne de passage au Liban chaque année avec sa famille, pour cultiver les “batata”, les “patates” en français. Pendant dix ans, la réalisatrice Noura Kevorkian s’est immiscée au cœur de ces terres où règne l’harmonie entre Libanais et Syriens, chrétiens et musulmans. Mais peu à peu, les tantes aux robes colorées de Monet ont laissé place aux tentes blanches de l’ONU. Une guerre civile est passée par là et empêche la famille de retourner chez elle. Ave Maria retentit dans la salle, comme un hymne à cette femme qui a tant sacrifié pour ses proches. La madone remonte sur son tracteur. Malgré la boue et les bombes, il faut que germent les pommes de terre.

Romain Dupouy.

Faire vibrer les frontières un moment

Faire vibrer les frontières un moment

Immergés dans la diversité du monde

Prendre le temps de voir et d’entendre

Avec envie, amour et bienveillance

De ce passage hors du temps

On découvre le réel mille fois

C’est un si grand bonheur d’être là.

 

Oihane Alli.

Guérande, un peu de la beauté du monde vu par

Guérande, un peu de la beauté du monde est un documentaire Mille et une films, écrit et réalisé par Sophie Averty pour France 3. On y découvre les portraits de paludiers de Guérande, qui décrivent leur profession et son évolution. Nous est présenté l’aspect simple et humble de ces paludiers, qui vivent une vie modeste. Ils ne travaillent pas pour un profit, et s’unissent en coopératives de producteurs pour lutter contre la disparition de ce métier et ses inégalités. Ils sont issus de familles de paludiers de père en fils, tel qu’Olivier, depuis 8 générations, mais aussi issus de milieux extérieurs : Thibault a découvert ce monde durant son congé paternité, et suite à une formation il a pu acquérir ses quinze premières parcelles de marais salant. Il nous fait partager l’amour pour son travail en précisant la beauté du cadre, accompagné par le doux bruit de la mer, des oiseaux et du vent.

Vous pourrez découvrir les marais salants de Guérande accompagnés d’une bande sonore de cordes ainsi que d’un air de piano simple et léger, s’unissant parfaitement aux magnifiques plans aux drones.

Malheureusement ces “paysans de la mer” luttent jour après jour contre la modernisation des espaces tels que la production de sels raffinés en grandes quantités, ou bien l’industrialisation du tourisme. Les émotions sont partagées lorsqu’on apprend par exemple qu’un navire pétrolier s’est échoué et a empêché totalement la production de sel durant plusieurs mois de nettoyage intense. Un passage important est consacré au village touristique de la Baule, et à son projet de rocade, qui a avorté grâce aux efforts des ouvriers du sel qui ont vu leur métier menacé d’extinction.

Les images magnifiques du paysage guérandais sauront vous enchanter, même si la progression générale du film se voit ralentie dans certains passages. La dynamique n’est pas aussi rapide qu’espérée, et il n’y a pas de narration pour introduire les personnages et expliquer certains passages historiques. Les portraits sont donc exclusivement consacrés aux personnes interviewées qui nous font vivre pleinement leur quotidien et revivre leur passé. Les personnages féminins interviewés sont peu présents dans ce documentaire, ce qui peut éventuellement faire penser que ce domaine peut encore évoluer. Enfin, des images d’archives des mêmes personnes interviewées sauront garantir votre immersion au sein de ce documentaire, et peut-être même donner l’envie de voyager en Guérande.

Luca Inman.