Surf the line vu par Rémi Vadon

Je suis allé voir Surf the line un documentaire de Jérémy Frey qui traite de leur défi de surfer sur une tyrolienne à plus de 900m de haut. Pendant ces 52 minutes nous découvrons leur projet de la conception à la finalisation.

Leur conception aura duré pendant deux ans, nous en voyons un schéma de construction, les travaux sur la planche, l’installation de la tyrolienne puis les tests.

Ce documentaire montre surtout les descentes en tyrolienne, ce qui rend le documentaire assez long, car les mêmes images reviennent très souvent. J’ai quand même trouvé le rythme du montage très intéressant.

Rémi Vadon.

Les dernières heures de Pompéi vu par Baptiste Sangla

Ce film, réalisé par Pierre Stine, a été présenté en avant-première le mercredi 22 janvier. Il nous emmène aux derniers moments qu’a connus Pompéi, envisagés grâce à de nouvelles fouilles du site (qui n’avait pas été fouillé depuis 70 ans).

Tout au long du film, la voix de Massimo Ossana (directeur des fouilles et archéologue) nous fait revivre les derniers instants des habitants du quartier sur lequel il a travaillé.

Le documentaire était très intéressant avec des informations très pertinentes et détaillées sur cette catastrophe, et nous sommes ressortis enrichis de la séance, cependant certains points dans ce documentaire (comme dans bien d’autres) peuvent être améliorés pour le rendre parfait selon moi.

Tout d’abord je ne trouve pas pertinent d’avoir utilisé une autre voix que celle de Massimo Ossana, cela crée une confusion, à mon avis, entre les propos d’Osant et cette voix off, qui fait perdre au film un peu d’authenticité, j’aurais préféré entendre directement sa voix puisqu’il parle français (comme nous pouvons le constater dans le documentaire).

Un autre point qu’il me paraît important de souligner est le fait de vouloir toujours créer une aventure autour des découvertes à l’aide de reconstitution : certes, c’est une façon de traiter ce type de sujet assez courante dans les documentaires pour les rendre plus accessibles à tout type de public mais selon moi cela n’apporte pas grand-chose au sujet, et ne sert qu’à distraire le spectateur, et je trouve cela dommage.

Pour terminer, certains passages en 3D n’avaient pas un très bon rendu et ont été utilisés à plusieurs reprises ce qui m’a paru un peu dommage comparé à la qualité du reste du documentaire.

Mais il faut dire que malgré ces points qui relèvent notamment de la forme et qu’à mon sens on aurait pu traiter différemment, ce documentaire est très passionnant et je n’hésiterai pas à le recommander aux personnes intéressées par l’histoire.

Baptiste Sangla.

La femme bedouine désaxée

La femme bedouine désaxée

désaxée mentalement

désaxée à l’image

désaxée traditionnellement

La dépression post partum nous tire tout au long de ce documentaire, réalisé par Zohar Wagner.

21 days inside pour 21 jours d’interrogatoire, qui poussent l’énigme d’un enfant de deux ans laissé dans un puits au fin fond du Negev, un désert israélien.

L’accusée et coupable, sa propre mère, est représentée à l’image de quatre façons différentes. L’intrigue du film utilise la pluralité des points de vue pour rendre l’histoire de cette arrestation plus vive aux yeux du spectateur.

Cette réalisatrice a pu rencontrer l’avocat qui a permis la relâche de la mère au bout de cinq mois de prison, personne ne voulait entendre l’histoire, c’est très difficile de sensibiliser l’opinion publique sur les femmes bedouines.

Les séances d’interrogatoire sont longues et fastidieuses, accompagnées d’aucune musique, les longs silences parlent pour la mère et révèlent peu à peu le crime.

Une tension continue, un dénouement incertain, une satisfaction filmique certaine.

Vadim Rozneritsa.

Ce soir sous le ciel étoilé

Ce soir sous le ciel étoilé,

Talents et renoms se sont rencontrés,

Qui saura alors lesquels d’entre eux seront sélectionnés,

Pour venir compléter cette voie lactée.

Julie Descat.

Brassens selon Brassens vu par Erwan Cosnay-Chapron

Ce documentaire évoque la vie de Brassens. Depuis le tout début de sa vie, où l’on va apprendre les musiques et les artistes qui le faisaient frissonner. Puis la vie difficile qu’il va mener, une fois qu’il quitte sa maison.

Passionné de poésie, il va se mettre à étudier et à écrire. Après la guerre, il se met à chercher des producteurs, des bars pouvant être intéressés par sa musique. Malheureusement, sans succès ! Sans argent, il va être sauvé par ses amies qui vont le motiver à nouveau, et il parvient à vendre ses textes dans un bar et finit par les chanter lui-même dans une radio. Petit à petit, richesse, célébrité, concerts vont le mener vers la réussite.

Ce documentaire est tout simplement mon n°1 du Fipadoc, d’abord car  j’ai connu la musique de George Brassens depuis que je suis petit. Au niveau du traitement de la voix, les prises de son ont été faites pour la plupart il y a longtemps. Mais cela rajoute une pointe d’histoire et nous rappelle le matériel de l’époque. Une voix off structure les différentes interviews et les musiques, accompagnées de photographies de lui et de ses amis. Ce documentaire est très complet.

Erwan Cosnay-Chapron. 

Abbas by Abbas vu par Bastien Leupard

Ce documentaire révèle la vie d’Abbas Attar, grand reporter franco-iranien sur des conflits qui ont bouleversé le monde depuis les années 70 jusqu’à il y a deux ans. Retracé grâce à dix  termes qui ont tous une signification particulière pour lui, le film va nous permettre de comprendre les moments importants de sa vie personnelle et professionnelle.

L’auteur-réalisateur, Kamy Pakdel, nous a indiqué au début de la séance avoir demandé il y a un peu plus de vingt ans de faire un film sur sa vie à Abbas mais celui-ci avait répondu qu’il voulait que le film soit tourné juste avant sa mort. Alors, vingt ans plus tard Abbas sentit que c’était bientôt la fin et décida d’appeler Kamy : il était prêt mais il fallait tourner vite car il se sentait faible et ne savait pas s’il avait encore beaucoup de temp à vivre. Il mourut deux semaines après la fin du tournage.

Le cadreur a réussi à trouver les bons cadres dans les différentes pièces de la maison et  l’atelier d’Abbas malgré la seule caméra présente. Les prises de son et la mélodie de fin sont bonnes mais au début du film (pendant les quinze premières minutes), la musique ne s’accordait pas du tout avec l’ambiance du film. Il s’agit, je pense, du seul point négatif de ce film.

Par ailleurs les dix thèmes choisis étaient très bien utilisés pour raconter l’histoire d’Abbas car le photographe nous montrait des images en rapport avec ce thème et expliquait pourquoi il les introduisait dans cette catégorie. Par exemple, pour ‘’La douleur’’, la photographie prise à Sarajevo d’un cimetière improvisé et d’un soldat, qu’Abbas voyait tous les matins pleurant sa femme décédée à la suite d’une balle perdue, ce qui l’avait beaucoup marqué.

Nous pouvons avoir en tête en voyant ce documentaire le travail de Christian Frei dans War Photographer qui suit James Natchwey dans ses reportages à travers le monde mais aussi à New York dans son atelier. Dans ce cas, il s’agit de la vie d’un photographe de reportage alors que dans Abbas by Abbas nous voyons à travers les photos d’Abbas les conflits qu’il a couverts, l’avis des proches sur son travail et ce qu’il pense de son parcours professionnel et personnel en tant que photographe de reportage.

Bastien Leupard.

Of vineyards and shoeboxes vu par Titouan Petermann

Of Vineyards and shoeboxes nous emporte dans la découverte de l’architecture des salles de concerts (en particulier de concerts classiques) et nous présente les liens entre espaces et sons mais plus particulièrement la façon dont l’espace peut être utilisé  pour apporter un plus au son.

Le documentaire est accessible à tous malgré l’apparente complexité du sujet: en effet il ne s’attarde pas sur les concepts physiques de l’acoustique mais explique tout de même les représentations que l’on peut s’en faire pour comprendre le son et son comportement.

Ce qui rend ce film intéressant, c’est sa façon de présenter de nombreuses salles et architectures de différents pays pour que le spectateur puisse découvrir et comprendre l’utilité des formes étonnantes des bâtiments dédiés au son. On nous fait entendre les différences sonores dues à l’espace et aux matériaux ce qui nous immerge complètement dans les problématiques que le métier d’acousticien s’essaye à résoudre : comment obtenir une acoustique parfaite ? C’est ce que ce documentaire tend à nous faire découvrir.

Titouan Petermann.

Zero impunity vu par Samuel Martin

Projet transmédia, d’investigation et d’activisme contre l’impunité des violences sexuelles dans les conflits armés, ZERO IMPUNITY est un documentaire à impact social.

Entre voix de témoignages sidérants et images animées poignantes, ce documentaire sollicite l’engagement politique des pays occidentaux dans la prévention et la sanction de ces actes. Face à l’impunité des militaires profitant de mineurs lors de conflits armés, ce documentaire remet en question l’action des cours de justice tant nationales qu’internationales. Aucun pouvoir n’est épargné, qu’il soit considéré comme totalitaire ou démocratique, comment expliquer que ces crimes se retrouvent trop souvent dans des dossiers rangés sur les étagères du déni ?

Ce documentaire constitue une étape supplémentaire dans l’interpellation des pouvoirs publics trop occupés à enquêter sur l’absence de transgression de règles de la part de ses propres organismes. Cette arme de guerre qu’est le viol reste un acte condamné par notre société, cependant aucune chaîne de télévision ou service de presse n’en fait écho. La torture sexuelle « made in USA » reste tout aussi impunie que les dirigeants ayant approuvé ces pratiques. Les témoignages bouleversants, les réactions et les enquêtes dangereuses alimentent le fil rouge du documentaire.

Entre viol des consciences et viol sexuel, ce documentaire pose aussi des réflexions philosophiques : l’individu se caractérise par sa conscience, cependant son corps lui appartient. De ce fait, le viol n’est pas seulement un crime, mais un intrusion dans l’esprit d’une personne.

Il est urgent de changer notre histoire, de mettre fin à ces crimes couverts d’impunité. Mobilisez-vous !

« L’oppression d’un peuple ou même d’un simple individu est l’oppression de tous et l’on ne peut violer la liberté d’un seul sans violer la liberté de chacun. »   – Montesquieu

Samuel Martin.

Unique vu par Nicolas Cassinelli

Dans Unique, Nikola Polic nous met face à une réflexion sur la place de Stojan, une personne muette vivant dans des univers que l’on associe rarement à un homme. D’une part, Stojan est couturier le matin dans une usine et serveur dans un bar l’après-midi. D’autre part, il mène une vie artistique avec ses amis muets, afin de vider leurs cœurs, chasser leurs mauvaises ondes et remercier la nature de leur offrir un corps capable de s’exprimer avec finesse et franchise.

En effet, au commencement du documentaire, l’image de Stojan se rattache à un homme viril révélé par son corps musclé et la présence de sa barbe. De plus, le spectateur le voit au travail sans forcément avoir compris dès le départ qu’il est muet, et c’est là où sa place dans une usine de couture, entouré de femmes, montre un positionnement et un point de vue qui met l’homme dans un univers d’égalité avec la femme. Ensuite, le réalisateur impose un rapport au son intéressant qui va mettre le spectateur à la place du couturier, j’ai trouvé cela très fort car notre oreille nous permet, par l’écoute des sons ambiants (son des corps qui dansent ou son des communications abstraites) de s’imaginer et de s’immerger dans la tête d’une personne muette. De surcroît, le cadre est choisi pour placer le spectateur en tant qu’observateur. Nikola Polic nous indiquerait ainsi qu’on ne s’intéresse pas assez à leur mode de vie et qu’ils sont négligés dans notre société.

Finalement, le langage des signes filmé dans ce documentaire remet en question l’importance de parler avec des mots. Le plan d’une cantine met ainsi en scène un groupe de muets qui montre que leur communication est riche et qu’ils sont capables de mieux échanger entre eux que certaines personnes capables de parler avec des mots.

En conclusion, un cadrage immersif et un son ciblé sur le corps montrent la finesse et la richesse de ces personnes souvent négligées, et l’art et la spiritualité qu’elles parviennent à transmettre au public.

Nicolas Cassinelli.

Abbas by Abbas vu par Guilhem Leroux

Lors du visionnage, dans la catégorie “Documentaire national”, du film “Abbas by Abbas” de Kamy Pakdel, nous avons pu assister aux dernières paroles du photographe Abbas, photographe de guerre depuis 1968, mort en 2018 peu de temps après le tournage. Le documentaire a fait le choix d’aborder le travail d’Abbas avec plusieurs thèmes et non d’aborder l’aspect technique de la photographie. Dix thèmes sont donc abordés tout au long de ce film (Violence, Fanatisme, Humiliation, Douleur, Chaos, Dérision, Spiritualité, Beauté, Tristesse et pour finir Intimité). Le photographe franco-iranien a voué une grande partie de sa vie à la photographie et la finit même à ses côtés. Ce film est émouvant par le portrait qu’il nous offre du photographe. Nous parvenons bien à cerner sa personnalité, par de nombreux plans qui ne sont pas coupés et où nous assistons aux discussions entre les “prises”. Cette liberté prise par le réalisateur nous permet davantage d’adhérer aux paroles du photographe.

Le photographe nous a transporté entre les larmes, les émotions (par ses photos et son histoire), les rires lors d’instants partagés avec la production, et  la dérision (qu’il trouve importante) faisant l’objet d’un thème. Mais il nous a transmis aussi son avis personnel, pertinent, avec son approche des différents thèmes.

J’ai également apprécié le travail de la musique dans le film, emmené par un jeune compositeur, à qui l’on doit toute la musique présente dans le documentaire. Elle vient accompagner les propos d’Abbas, accentue les instants émouvants et évolue au fil du documentaire selon les thèmes abordés.

 Le film a dû être produit et tourné rapidement, la longévité du photographe iranien étant limitée, le film a pris une forme simple, un tournage avec un cadreur et un preneur de son, afin d’écouter Abbas développer chaque thème. Mais le film nous montre que le tournage a évolué au fil des jours, à cause de l’état physique du Franco-iranien. Cela nous fait prendre encore plus conscience de la réalité, et va au delà d’une simple rencontre avec un artiste.

Le dernier thème abordé nous montre notamment des moments de vie, capturés par la caméra, et son rapport à sa famille. Présente au long du documentaire, elle représente une part également importante dans sa vie (quatre enfants, deux petits-enfants, et un arrière-petit-fils).

Guilhem Leroux.