Lors du visionnage, dans la catégorie “Documentaire national”, du film “Abbas by Abbas” de Kamy Pakdel, nous avons pu assister aux dernières paroles du photographe Abbas, photographe de guerre depuis 1968, mort en 2018 peu de temps après le tournage. Le documentaire a fait le choix d’aborder le travail d’Abbas avec plusieurs thèmes et non d’aborder l’aspect technique de la photographie. Dix thèmes sont donc abordés tout au long de ce film (Violence, Fanatisme, Humiliation, Douleur, Chaos, Dérision, Spiritualité, Beauté, Tristesse et pour finir Intimité). Le photographe franco-iranien a voué une grande partie de sa vie à la photographie et la finit même à ses côtés. Ce film est émouvant par le portrait qu’il nous offre du photographe. Nous parvenons bien à cerner sa personnalité, par de nombreux plans qui ne sont pas coupés et où nous assistons aux discussions entre les “prises”. Cette liberté prise par le réalisateur nous permet davantage d’adhérer aux paroles du photographe.
Le photographe nous a transporté entre les larmes, les émotions (par ses photos et son histoire), les rires lors d’instants partagés avec la production, et la dérision (qu’il trouve importante) faisant l’objet d’un thème. Mais il nous a transmis aussi son avis personnel, pertinent, avec son approche des différents thèmes.
J’ai également apprécié le travail de la musique dans le film, emmené par un jeune compositeur, à qui l’on doit toute la musique présente dans le documentaire. Elle vient accompagner les propos d’Abbas, accentue les instants émouvants et évolue au fil du documentaire selon les thèmes abordés.
Le film a dû être produit et tourné rapidement, la longévité du photographe iranien étant limitée, le film a pris une forme simple, un tournage avec un cadreur et un preneur de son, afin d’écouter Abbas développer chaque thème. Mais le film nous montre que le tournage a évolué au fil des jours, à cause de l’état physique du Franco-iranien. Cela nous fait prendre encore plus conscience de la réalité, et va au delà d’une simple rencontre avec un artiste.
Le dernier thème abordé nous montre notamment des moments de vie, capturés par la caméra, et son rapport à sa famille. Présente au long du documentaire, elle représente une part également importante dans sa vie (quatre enfants, deux petits-enfants, et un arrière-petit-fils).
Guilhem Leroux.