The Deminer vu par Lorena Fiton

The deminer, film réalisé par Hogir Hiromi et Shinwar Kamal traite de la vie d’un colonel irakien, Fakhir Berwari, qui tente de déminer Mossoul ravagée par la guerre civile après l’occupation américaine.

Les images ont été tournées lors de ses missions ce qui montre une réalité prise sur le vif et témoigne de cette tragédie Irakienne. La puissance de ce documentaire tient à ses images et au son. En effet le fait que ces images soient vraies, c’est-à-dire floues, tremblantes… montre la situation dans laquelle se trouvait Fakhir et elles transmettent toutes les émotions au spectateur en particulier le stress, la tension. Quant au son, il est très présent, le moindre bruit de pas, de porte, de balle, de radio… est perçu, entendu, ce qui rend encore mieux compte de la réalité. Cependant, la musique est totalement absente. Le réalisateur a décidé de laisser place au vrai, à l’instantanéité des images et du son. Le dialogue passe très souvent par la radio, ce qui révèle l’ambiance de travail, l’état d’angoisse dans lequel ces personnes sont, et surtout la dangerosité de ce métier. Tout au long du film, nous suivons la vie de Fakhir, il va avoir un premier accident lors d’une mission, mais il a la volonté de continuer même amputé d’une jambe, il veut aider son pays, puis il va trouver  la mort lors d’une mission tout aussi dangereuse que les autres. Ce film est touchant, poignant, et montre le parcours risqué d’un colonel très courageux. L’expression « donner sa vie pour son pays » y prend tout son sens. 

Lorena Fiton.

Solo vu par Yoann Wergay

Dès sa sortie de l’hôpital psychiatrique, Martín Perino, pianiste virtuose, ne vivant que pour son instrument, se met à la recherche d’un moyen de partager sa musique avec le monde. La simplicité de sa vie à l’hôpital lui convenait. Un piano à sa disposition, il laissait libre cours à son imagination pour composer sa propre œuvre. Suite à sa réintégration dans la société, il se met à la recherche d’un piano. Il remue ciel et terre pour jouer. Un film poignant, nous faisant réfléchir sur le vrai sens de la liberté, ainsi qu’à un certain élitisme de la musique.
Yoann Wergay.

The Deminer vu par Damien Larrère

En arrivant jeudi soir devant le Royal je ne me doutais pas qu’une heure plus tard j’en ressortirai avec une toute autre vision de la guerre dans les pays du Moyen-Orient. Au départ j’y allais pour me divertir sur les conseils d’autres élèves du BTS qui avaient pu le voir avant moi. Au final, c’est simple, j’ai apprécié chaque minute de ce film.

The Deminer raconte l’histoire du général Fakhir et révèle au grand jour la bonté humaine et les risques que ce héros vit au quotidien. On le voit à travers l’Irak déminer des champs de mine avec un facilité et une banalité hors du commun. Ce qui m’a aussi particulièrement touché, au-delà de l’histoire c’est la violence du film, une violence à l’image comme dans le son : les bombes retentissent et les images ne tardent pas à en montrer les ravages. Cet homme d’une bonté sans égale qui va aider les habitants en faisant de la prévention auprès d’eux, cet homme dont la volonté est indescriptible à tel point qu’il repartira sur le champ de bataille quoiqu’il arrive même lorsqu’il aura perdu une jambe, cet homme au destin si tragique, cet homme va tout simplement me captiver du début à la fin.

Ce film est pour moi la plus belle révélation du festival, partagé que j’étais entre l’envie de détourner le regard des scènes tellement horribles et l’envie de voir ces scènes tellement le film me captivait. En un mot ce film fut à mes yeux BOULEVERSANT.

Damien Larrère.

Mating

Film concourant dans la catégorie « focus Suède », Mating est un documentaire qui évoque les relations amoureuses et amicales face aux réseaux sociaux.

Nous entrons ainsi dans l’univers de Naomi et Edvin. Il ne se connaissent pas, n’habitent pas à côté, ne font pas les mêmes études, et ne devaient pas se rencontrer lors du projet documentaire que la réalisatrice Lina Mannheimer souhaitait mettre en œuvre.

Cependant, le film prend une autre tournure après que les deux se sont rencontrés. Amour, séparation, amitié sont alors au rendez-vous.

Nous voilà devant un enchaînement de vidéos qui retracent le portrait des relations, émotions et sentiments que les jeunes ont et ressentent de nos jours.

Betty Laterrade.

Enzo vu par Loïk Richard

Je m’attendais à voir un documentaire pas extraordinaire mais je l’ai trouvé intéressant. L’histoire d’Enzo est racontée par des photographies de lui qui défilent et sa voix en off racontant son histoire, ce qui nous éloigne des documentaires classiques. L’histoire d’Enzo est racontée comme s’il nous parlait directement. D’ailleurs à la fin du défilement des images, on se retrouve face à lui comme s’il se confiait à nous. Le problème de ce documentaire est qu’il est trop scolaire, et donc il est davantage fait pour avoir un bon résultat que pour toucher les personnes qui le regardent. Pourtant, pour un documentaire de jeune créateur,  il me semble bien réussi et avec plus d’expérience ces nouveaux documentaires peuvent être vraiment de grande qualité.

Loik Richard

Lettre de révolution

Nous sommes en 2020, cela fait 75 ans que nous avons gagné la Seconde Guerre Mondiale. L’occupation allemande s‘étend sur de nombreux territoires tous asservis sous la poigne puissante et autoritaire d’Adolf Hitler III. Mais aujourd’hui est un jour particulier. Nous sommes le 21 janvier, fête nationale marquant l’ouverture du FIPAPRO. Les commandants du IIIe Reich nous disent que cela veut dire « Fest International der Produktion Audiovisuell – Program ». Ça c’est la version officielle. En réalité, FIPAPRO correspond à « Fest International der Produktion Audiovisuell – Propaganda ». Mais bon , que voulez-vous ? Vous êtes complètement à l’ouest depuis les Cinq Glorieuses. Les plus jeunes peuvent peut-être se demander de quoi il s’agit.  Il s’agit des cinq années qui ont suivi la victoire des Nazis. Cinq années où alcool, femmes et Knödel étaient en surabondance. Les dirigeants ont donc profité de cette ambiance festive pour manipuler et contrôler vos façons de penser. Vous êtes à présent matrixés et prêts à avaler tous les bobards qu’on vous sert sur un plateau.

Le début de la fin, c’est quand Adolf Hitler II, deux ans avant sa mort, en 1959, a interdit tout usage de caméras ou autres appareils d’enregistrement sous peine de mort. Au début, personne n’y croyait. Mais il a suffi que Fritz Lang se fasse assassiner en 1960 après avoir réalisé Die 1000 Augen des Dr. Mabuse. Ce meurtre revendiqué par le gouvernement a alors mis un sacré coup dans votre perception de cette interdiction, j’en suis bien conscient. Suite à cet acte, plus personne n’osa filmer ou enregistrer. Hitler III, au pouvoir, créa la Walt-Hitlsney Company qui s’empara de tout le monopole audiovisuel et devint la seule source de programmes audiovisuels. Tous les produits de cette compagnie ont l’apparence de fictions et de reportages, mais dans le fond, il s’agit uniquement de propagande dissimulée et de publicité pour vendre des jouets à l’effigie de Hitler III.

A force de consommer ces films, vous ne remarquez plus l’impact qui pèse sur vos consciences. Vous perdez votre esprit critique et vous devenez des pantins à leur merci.

Le FIPAPRO est donc un festival où sont diffusées les meilleures propagandes. Festival totalement immoral et injuste envers les spectateurs, il saura vous promettre un lavage de cerveau comme vous l’aimez. Le pire ? C’est que vous êtes tellement habitués que vous ne vous en rendez même plus compte.

C’est pour cela que j’écris cette lettre dans l’espoir de faire changer et évoluer les choses. N’ayez pas peur de cette oppression. Si nous sommes plusieurs à lutter, ils ne pourront pas tous nous atteindre. J’appelle donc la population de notre beau pays et des pays voisins à se munir de caméras, téléphones ou tout autre appareil d’enregistrement. Faisons des films, de vraies fictions. Je crois en nous. Je rêve d’un genre de film qui consistera à filmer le réel, que j’ai nommé Dokumentarfilm. Transformons le FIPAPRO en FIPADOC afin de redorer le patrimoine audiovisuel de ce monde très triste et pauvre. Entendez-moi, ce n’est pas uniquement mon combat, mais le vôtre aussi !

Nicolas Deshayes.

Souvenir

Le souvenir est compliqué à reconstruire. Il est souvent bref et approximatif.

De nombreux films au Fipadoc sont construits à partir de témoignages. Suite à la projection, le spectateur garde son propre souvenir du film. Les documentaires s’inscrivent donc en nous à partir de « souvenirs de souvenirs ». Celui du film et celui du témoin. On peut alors parler de la construction d’une réalité parallèle. La vérité que proclame le genre documentaire, souligné par le générique du Fipadoc, n’est peut-être pas si exacte que cela !

Alors on peut s’interroger sur : que retient-on d’un film documentaire ?

Je pense qu’un documentaire est marquant par sa capacité à émouvoir. La dimension du sensible dans le documentaire est cruciale pour s’en souvenir. Il devient marquant par sa réalisation et non son sujet. La réalisation est un exhausteur de sensations. Fiction et documentaire ne sont donc pas si éloignés que cela !

Linda un printemps, dans la catégorie Jeune création, a su retenir mon attention. Ce documentaire détient une force dans la représentation, avec de magnifiques couleurs, des personnages sublimés par la caméra. Ce film m’a touché en me rappelant des instants de vie familière. On pourrait le rapprocher au travail de John Mekas.

Je pense aussi à Abbas by Abbas, un film sur un reporter de guerre. Kamy Pakdel nous présente ce photographe en fin de vie. Ce film n’est pas un compte-rendu de la vie du photographe, mais un échange de sentiments. On ressent le partage qui a eu lieu entre le photographe et le réalisateur. Ils parlent des photos des conflits couverts par Abbas, mais on y trouve aussi des moments de légèreté. Les rires sont permis au spectateur ! Il est donc fait usage de nos émotions les plus éloignées les unes des autres. 

En reprenant le principe d’une vérité pirandellienne, on peut maintenant affirmer « à chacun son souvenir ».

Thomas Castellani.

The Deminer vu par Enzo Beltrame

Je suis donc allé à la gare du midi voir The Deminer. Le film commence par un homme, qui désamorce nonchalamment vraisemblablement des bombes.

Le film parle donc du colonel Fakhir, très doué pour désamorcer les bombes, tâche à laquelle il va entièrement se consacrer. Son objectif : déminer au maximum Mossoul et ses environs, équipé uniquement d’un couteau et d’une pince.

C’est un homme qui a voué sa vie à son métier : même après qu’une de ses jambes a été soufflée par une explosion et qu’il a été interdit d’armée, il s’est posé une simple prothèse en plastique et a réintégré l’armée.

Le film est très touchant, et le protagoniste est extrêmement attachant, alors qu’il ne prononcera aucune parole directement à la caméra, ou au spectateur. Aucune interview. Et c’est de là que vient la force du film : Fakhir nous parle avec ses actions, et non pas avec ses paroles.

Le film est le plus bel hommage possible pour cet homme, qui est mort en héros, et surtout, comme il le voulait.

« Je continuerai de faire ça aussi longtemps que je vivrai ».

Enzo Beltrame.

Once Aurora vu par Clémence Auzi

Aurora est une jeune artiste norvégienne. Sa voix cristalline et son univers hors du commun – que j’ai instinctivement envie de qualifier d’elfique à cause de l’aura particulière de la chanteuse et de son rapport étroit à la nature – ont fait d’elle il y a quelques années une icône de la musique pop dans le monde entier. Hélas, si ses chansons ont bercé mon adolescence, elles lui ont arraché la sienne. A à peine vingt ans, Aurora, la jeune fille, a disparu derrière AURORA, l’artiste.

Grâce à des séquences au montage rapide et saccadé, Once Aurora illustre le succès fulgurant de cette jeune fille qui subit quotidiennement une célébrité qu’elle n’a jamais désirée. A seize ans à peine, l’un de ses amis poste sur Internet une vidéo d’elle performant une chanson originale. La vidéo devient virale et un producteur de musique décide qu’il fera d’elle une artiste – une star. « C’est arrivé comme ça. Je n’ai jamais voulu être une artiste », explique-t-elle.

Le documentaire nous propose ainsi un regard dans les coulisses de l’artiste, presque par le trou de la serrure, faisant de nous des spectateurs intrusifs de son intimité. En effet, Aurora cède à plusieurs crises de pleurs et de panique devant la caméra, alors même qu’elle a pris soin de s’isoler du reste de son équipe. Elle supporte mal les tournées, la pression des concerts et des rencontres avec les fans. Le portrait dressé est bouleversant car ma vision en tant que « fan » s’était toujours limitée au sourire qu’elle force pour ses admirateurs. Inutile de dire que je ne soupçonnais pas ses fréquentes crises d’angoisse en coulisses. Ces scènes sont d’autant plus poignantes qu’elles sont appuyées par une bande sonore révélatrice du tumulte de ses sentiments. La réverbération, c’est l’étourdissement. La panique, ce sont des bruits inquiétants, acousmatiques et non identifiés (voire non identifiables). La scène d’anxiété la plus marquante la met en scène en train de se frapper la poitrine pour se calmer, tapotant le micro dans le même temps, faisant exister aux oreilles du spectateur le rythme frénétique de son cœur.

Aurora n’a donc pas choisi de devenir une artiste. Pourtant, elle correspond à la définition la plus noble du terme. Elle chante, compose et est impliquée dans la totalité des étapes de production de ses chansons. Mais ce n’est pas tout. Elle dessine, peint et écrit. Son deuxième album, dont nous suivons la création dans ce documentaire, constitue une véritable unité de sens, dont l’ensemble des éléments raconte une seule et même grande histoire. Cependant, ce qui la rend admirable est aussi ce qui pourrait causer sa perte. Sa volonté de contrôle total lui rend difficile à supporter les décisions imposées par son manager. C’est ainsi que j’ai appris qu’elle haïssait sa chanson Conqueror, qui se trouve être l’une de mes préférées…

Once Aurora a donc remis pas mal de choses en questions dans mon esprit. Il nous interroge notamment sur notre rapport aux artistes. Nous pensons les connaître. Nous faisons des suppositions. Nous les pensons heureux de faire ce qui nous a fait les connaître. Leurs chagrins sont également célébrés, puisque potentielles sources d’inspiration pour une prochaine œuvre. Nous oublions que ce sont des humains et que leurs sentiments ne se figent pas une fois leur album sorti. Certains se croient en droit de réclamer certaines choses de leur part, comme cette admiratrice qui s’est placée au milieu de la route au Brésil pour empêcher le tour bus d’AURORA de passer. D’autres exigent des accolades de sa part. Mais Aurora déteste les étreintes et les interactions sociales la rendent anxieuse. Encore une fois, elle réagit d’une façon qui force le respect : « Je suis désolée, je déteste les câlins. Mais je t’aime bien, toi ! »

Enfin, j’ai été ravie de l’utilisation de ses chansons dans le documentaire. Je connais ces chansons-là par cœur, pourtant, dans ce contexte, toutes les paroles se revêtent d’un sens nouveau. Un sens qui m’émeut beaucoup. Alors qu’elle est sur scène après une crise de panique, elle chante
I Went Too Far (Je suis allée trop loin). Loin de sa Norvège natale, ce sera le refrain de Runaway (S’échapper) qui résonnera : « But now take me home/Take me home where I belong/I can’t take it anymore » (Ramène-moi à la maison à présent/Ramène-moi à la maison, l’endroit auquel j’appartiens/Je n’en peux plus).

J’ai beaucoup aimé Once Aurora puisqu’il m’a révélé la souffrance mais aussi le courage immense d’une artiste importante pour moi. Car Aurora continuera d’être AURORA, quoi qu’il en coûte. Comme elle le dit, la musique est cruciale et intemporelle. On est peu de choses, mais la musique ne mourra jamais.

Clémence Auzi.

The Wind vu par Aldric Rat

The Wind nous propose un voyage dans une des régions isolées de Pologne où la nature reprend ses droits.

Michal Bielawski nous propose une nouvelle forme de documentaire en nous montrant le quotidien de trois personnes dans ces montagnes enneigées. Il renonce aux interviews et aux faits historiques pour chercher la proximité et nous propose de nous faire notre propre avis sur la situation de la région.

Le choix de trois personnes différentes avec leur propre quotidien nous permet de nous évader encore davantage dans la région et de découvrir par quels moyens ils doivent survivre dans une zone menacée par les grands vents mais aussi de les découvrir dans leur vie de famille.

Les plans de la nature sont magnifiques :  le sol pour explorer la faune et la flore et  les sommets enneigés là où le froid et le risque sont présents. C’est une réelle évasion au coeur de la Pologne, un voyage.

Le travail fait sur les ambiances, les musiques et les voix est à noter. On ressent la puissance que peut avoir le vent qui crée une tension durant tout le film, on entend le danger. La musique accompagne les plans et nous sommes en immersion dans les plans proposés. Quant à l’équipe de tournage, elle n’intervient pas directement et nous laisse voir les personnes dans leur réalité. Les dialogues sont donc sans mise en scène et par conclusion l’immersion est là.

Le documentaire propose une expérience par sa forme. Ce n’est peut-être pas le meilleur dans sa catégorie mais le travail est là et le message transmis est compris : nous évader, sortir de notre quotidien pour aller voir la vie ailleurs.

Aldric Rat.